lundi 25 avril 2011

vente Flash : Balada Triste de Trumpeta

Je vous ai déjà dit que j’adore Tours, ma ville d’adoption depuis bientôt deux ans ? C’est une ville très jolie, on y mange bien, il y a des bons vins, deux très bons cinémas complémentaires, de très bonnes boutiques de jeux vidéos et quatre excellentes boutiques pour étancher ma soif de bandes dessinées. Il ne manque en fait que mes potes et ça serait le pied total. Message à eux : vous me manquez les amis. Tours propose beaucoup de festivals, d’expositions et d’autres activités qui en font une ville très animée et parmi toutes ces manifestations il y a le Festival Mauvais Genre, un festival de films fantastiques qui a débuté le 21 avril avec en ouverture le magnifique Balada Triste de Trumpeta du réalisateur Alex de La Iglesia.

Je vous ai dit que j’adore Alex de La Iglesia ? Non je ne crois pas, tout simplement parce que j’ai vu trop peu de ses films. En fait avant la petite perle que j’ai vu ce jeudi 21 avril, je n’avais vu que Le Crime Farpait. Une brillante comédie qui est entrée dans mon top 10 de mes films anti blues. Je ne connais donc le bonhomme que de part sa - très bonne - réputation et il est clair qu’à la vision de son dernier film je vais aller découvrir ses précédentes œuvres. 


Balada Triste de Trumpeta est une comédie, un drame psychologique, une chronique familiale, un film de monstre, un récit historique, une histoire d’amour, un film d’action, une œuvre remarquable qui nous conte le périple de Javier un jeune homme qui a vu son père, un clown très populaire, emprisonné par les hommes de Franco pendant la révolution espagnole. Des années plus tard, en 1973, Javier va devenir à son tour un clown et va intégrer un cirque. Au sein de cette ménagerie il fera la connaissance de toute une galerie de personnages aussi décalés que crédibles et notamment, Sergio et Natalia. Sergio est la star du cirque, un auguste qui fait rire les enfants à gorge déployée, elle, Natalia, est la belle trapéziste dont Javier va tomber immédiatement amoureux. Le problème est que Sergio et Natalia vivent une relation destructrice et sadomasochiste, et que Javier va être pris dans les mailles de ce couple quand Natalia verra en lui un excellent moyen d’augmenter sa peur en attisant la jalousie de son homme.





Ce qui pourrait être l’idée pour une comédie classique se révèle être seulement le point de départ pour un voyage dans un train fantôme monstrueux et le socle sur lequel De la Iglesia va développer ses personnages par delà leurs masques pour en faire ressortir toute la beauté de leur monstruosité. Avec un talent que seules quelques rares personnes possèdent, il va nous faire passer tour à tour du rire aux larmes, de la joie à la peur, de la beauté à l’horreur. Parfois le tout dans un même plan. Le rire naissant alors de l’horreur de la situation et réciproquement, jusqu'au plan final qui est l’apothéose de ce jeu d’équilibriste. Il y’a peu de films qui arrivent à atteindre ce subtil mélange et ceux qui y parviennent sont à savourer avec délectation. Héritier des œuvres de Buñuel et de L’homme qui Rit, Balada Triste de Trumpeta fait partie de ces œuvres.

J’avoue sans honte que j’ai beaucoup de mal à écrire sur ce film tellement il est foisonnant et sans une connaissance plus développée de la filmographie du cinéaste. Ce n’est pas important au final car le plaisir est bien là, quand on se laisse prendre la main dans cette montagne russe et qu’on accepte de perdre pied. Ne vous y trompez pas, le 22 juin plutôt que L’élève Ducobu et Omar m’a tuer, c’est ce film qu’il faudra aller voir en salle.


S'il fallait qu'une seule raison pour voir ce film : Carolina Bang

2 commentaires:

  1. Je viens de voir le film en ayant à peine jeté un oeil sur le synopsis, mais ayant adoré tout ce que j'ai pu voir d'Alex De la Iglesia, je n'ai pas été déçue. C'est exactement ça: le rire, les larmes, les frissons devant autant d'esthétique (même, et surtout dans l'horreur), de l'absurde (qui tombe finalement sous le sens), une petite histoire dans une grande. Un très beau film, ce n'était pas gagné au vu du lourd message que le réalisateur a voulu traiter.

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  2. un film plein ... sur le plan cinématographique, je pense que c'est une réussite, le scénario est bien tissé avec une étude très minutieuse de la psychologie de chaque personnage et un bande très originale .. mais ce qui m'a choqué/attiré le plus dans ce chef d'oeuvre c'est le nature des rapports entre les personnages: un mélange de sentiments aussi simples et clairs que complexe ... des sentiments qui touchent les émotions directes du spectateur mais aussi le plus profond de ses pensées ... Bravo M. De La Iglesia !

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