mardi 25 décembre 2018

Mon bilan comics 2018





Une année très particulière marquée par un événement qui a influencé mes lectures. En début d’année j’ai arrêté de m’occuper de la rubrique comics du Daily Mars par manque de temps et d’envie. Une rubrique que je tenais depuis cinq ans à raison de deux articles par semaines en moyenne et pour laquelle j’essayais de lire un maximum de publication récente. La conséquence directe de cet arrêt c’est que j’ai dès lors beaucoup moins suivi l’actualité. Je n’avais plus besoin de me « forcer » à lire des BD qui ne me disait rien, ce qui m’a donné plus de temps pour relire des BD que j’aime et pour me plonger dans des œuvres que j’avais mis de coté.

Bon dans les faits qu’est ce que cela donne



Je suis toujours un amateur de revue en kiosque bien que, par la force des choses, le nombre de revues acheté a diminué. J’ai beaucoup aimé le travail d’Al Ewing sur ses différentes séries Avengers au point que j’aimerais reprendre tout depuis le début. J’ai eu un gros coup de cœur pour les Les Champions de Mark Waid et Humberto Ramos qui nous offre de superbes dessins pour une équipe de jeunes héros bien rythmé et chouette

Le Spider-Man de Dan Slott est toujours un régal même si au bout de tant d’année on ne ressent plus la même force (je dirais que l’apogée se situe de Spider-Island à Superior Spider-Man). Chez Urban je reste un fidèle de la revue Batman qui se porte bien grâce au séries de Tom King et James Tynion IV.

Mais le plus intéressant reste encore une fois les récits complets et principalement les numéros publiant du vieux matériels. Impossible pour moi de rater cette année les premiers épisodes du Nightwing de Chuck Dixon et surtout les épisodes de Batman écrits par Len Wein







Rayon librairie j’ai continué avec plaisir Deadly Class de Rick Remender et Wes Craig, Saga de Brian Vaughan et Fiona Staples, Royal City de Jeff Lemire, Southern Bastards de Jason Aaron et Jason Latour, Superman & Super Sons de Peter Tomasi et Giant Days de John Allison.

A l’inverse dans le rayon «bon je vais plutôt lire autre chose », j’ai lâché au bout d’un tome, voire d’un épisode, Manhattan Project de Jonathan Hickman et Nick Pitarra, Kill or Be Killed d’Ed Brubaker et Sean Phillips, Batman Metal de Scott Snyder, Seven to Eternity de Rick Remender et Jérôme Opena (j’avais apprécié le premier tome, celui-ci m’est tombé des mains) et The Black Monday Murders de Jonathan Hickman.


Alors que reste t-il si je devais faire un petit top perso ?

  • Royal City de Jeff Lemire qui m’a mis une grosse claque par son ambiance et cette narration d’une chronique familiale bouffé par le non dit et la culpabilité.

  • Giant Days de John Allison et sa chronique du quotidien d’un trio d’amies durant leur première année de fac. J’adore, c’est frais, subtile et terriblement réaliste pour certains passage








  • Le troisième et dernier tome de Porcelaine de Benjamin Read et Chris Wildgroose. Sublime conte fantastique

  • The Fix de Nick Spencer et Steve Leiber. J’avais adoré leur Superior Foes of Spider-Man, j’ai retrouvé la même atmosphère et délire dans cette série. J’espère qu’Urban va pouvoir continuer à l’éditer

  • X-O Manowar dont j’ai pu enfin lire l’intégrale. A l’époque de sa première édition par Panini Comics, je n’avais guère aimé X-O mais c’est une série qui se bonifie au fil des épisodes grâce à une excellente exploitation de son univers, un récit qui fait fi du manichéisme et des personnages en quête de rédemption et de paix. A la fin de ce grand péplum on comprend en effet pourquoi cette série est la figure de proue de l’éditeur.









  • Detective Comics de James Tynion IV. Comme Batman & Robin de Peter Tomasi, Detective Comics est la série que personne n’attendait tant la série principale Batman monopolise l’attention. Pour ma part, je fut scotché dès le premier épisode grâce à l’idée (un groupe de super-héros Gothamnien) mais surtout grâce à une exécution parfaite portée par une caractérisation au petit oignon des personnages et de leurs interactions. Concrètement une scène comme celle où Batman révèle son identité à Batwoman pose toute l’intelligence des rapports entre les personnages. D.C. est une série qui redonne enfin sa superbe à un Tim Drake et fait de Clayface une figure tragique passionnante.

  • Silver Surfer de Dan Slott et Mike Allred. Chef d’œuvre tout simplement. Une série immense, un dessin magnifique, des idées à chaque épisodes, un tragique bouleversant au fur et mesure de l’histoire et conclusion déchirante et grandiose.




En dehors de toutes ces aventures sur papier, il me faut noter trois grands chocs :







  • Avengers – Infinity War le film des frères Russo : le meilleur event marvel depuis Le Défi de Thanos

  • Le film d'animation Spider-Man - Into the Spider-Verse et le jeu-vidéo Spider-Man sur PS4 : deux œuvres qui ont réussies l’exploit d’adapter l’essence du personnage dans un nouveau cadre formel et de s’en tirer avec les honneurs et osant certains choix narratifs dont le comic pourrait s’inspirer.






Enfin niveau (re)découverte mon année fut agrémenté par :





  • Plein de Mark Waid avec Incredibles, Captain America, Irrecuperable et Flash (via la ré-édition US en cours). Un régal

  • Le run de Greg Pak puis celui de Dan Abnett sur le personnage d’Hercules : des hauts et des bas mais une belle découverte

  • Les Birds of Prey de Chuck Dixon (du moins via les trois premiers tome de la ré-édition)








  • Le run de Hulk de Peter David via les collections Visionaries et Epic. La série du temps où Dale Kneow dessinait fut l’un des premiers comic que j’ai acheté régulièrement. J’ai pu enfin découvrir le début ainsi que la suite après le départ de Gary Frank (et malheureusement je me rappelle pourquoi j’avais lâché)

  • Le premier omnibus de Savage Dragon d’Erik Larsen.

  • Les aventures du Batman post-crisis via deux collection d’ouvrages américain reprenant les épisodes des séries Batman et Detective Comics

  • Animal Man de Grant Morrison

  • JSA de James Robinson



Et pour 2019 alors ?



Niveau nouveauté et en vrac je zieute les quelques trucs à venir sur Shazam, l’intégrale X-Factor et celle d'un premier homme, les Fantastic Four de Slott, le coffret Superman, Green Lantern de Grant Morrison, le Strange de Waid et celui de Cates, Nick Spencer sur The Amazing Spider-Man et le retour du Goon



Quand aux projets de (re)lecture, je pense m’aventurer dans :

  • Aquaman Sub-Diego

  • Descender (j’avais adoré le premier tome mais je n’ai pas pris le temps de continuer)

  • Doctor Strange et les sorciers suprêmes

  • Acheter à prix raisonnable le 2ème omnibus de Fantastic Four de John Byrne et me faire son cycle de manière correcte

  • Continuer à explorer tout plein de période de Hulk que je ne connais pas ou peu.

  • Essayer de choper les vieux numéros de 2099 qui me manquent et me refaire les séries Spider-Man 2099 et Fatalis 2099

  • Lire ce qu’a fait Dan Slott sur Avengers (particulièrement Mighty Avengers et Avengers : The Initiative)




Mais en priorité je veux me refaire tout le run de Chris Claremont sur les X-men.







dimanche 14 octobre 2018

Spider-Man : One More Game ?





Sortie importante de cette rentrée 2018 sur la PS4, Spider-Man m’a totalement emporté et séduit. S’il ne révolutionne rien en terme vidéo-ludique, sa proposition en tant que nouvelle adaptation du plus célèbre personnage de Marvel est d’une qualité telle qu’elle se place parmi les meilleures tous supports confondus.

Avertissement : Ce texte révèle des éléments de l'intrigue du jeu

Spider-Man commence en donnant immédiatement le contrôle du super-héros en train de voltiger entre les grattes-ciels de New-York. Très vite, la capitaine Yuri Watanabe l’informe que Wilson Fisk va être arrêté par la police. Surnommé le Kingpin*, il est à la tête de la plus grande organisation criminelle de la ville et son influence lui a permis d’éviter pendant longtemps la prison. Il semble pourtant que cette ère soit révolue et qu'il puisse enfin être condamné. Ce n’est toutefois pas une partie de plaisir car Fisk tend un piège à la police et le centre de Manhattan devient le théâtre d’une véritable guerre. Heureusement l’Araignée est là et va permettre l’arrestation du bandit.

Servant de prise en main pour le joueur qui découvre les commandes élémentaires pour diriger le personnages (lancer sa toile, voltiger entre les immeubles, se battre contre des groupes de malfrats ou bien encore utiliser son sens d’araignée afin d’éviter les tirs et les coups), ce début de jeu permet également de poser le contexte de l’histoire.

On apprend en effet qu’on ne contrôle pas un jeune adolescent venant de découvrir ses pouvoirs mais un super-héros expérimenté qui protège la ville depuis huit ans. Ce choix pertinent pose dès lors une affiliation claire avec le support original des aventures de Spider-Man à savoir le comic-book. En effet les différents films consacrés au personnage (la trilogie de Sam Raimi et les deux films de Marc Webb), débutaient sur les origines du personnage et si le dernier film en date (Spider-Man : Homecoming de Jon Watts) nous montraient un Peter Parker déjà piqué par l’araignée radioactive qui lui donna ses pouvoirs, il est toujours un jeune adolescent fréquentant encore le lycée.

Contrairement aux avatars cinématographiques (et quelques-uns télévisuels), le Spider-Man du studio Insomniac, se rapproche donc énormément de sa version originale de par la similarité de leur contexte (un Peter Parker jeune adulte qui tente de jongler entre son statut de super-héros, son « vrai » travail et une vie sociale compliquée) et par un environnement foisonnant en terme d’amis et d’ennemis déjà établis. Toutefois ce Spider-Man est également une création originale en ce sens qu’elle n’est pas la suite d’un des films ou l’adaptation servile de la bande dessinée. Dès lors si le jeu s’apprécie de par sa fidélité à la BD, c’est dans ses différences qu’il enthousiasme totalement.

Après l’arrestation de Fisk, le joueur découvre peu à peu le tissu social de Peter Parker. Au rayon valeurs sûres, on retrouve une Tante May physiquement dans la lignée de l’image populaire que l'on se fait du personnage. Retraitée active qui aide les SDF au sein d’un refuge fondé par le milliardaire Martin Li, May Parker est fidèle à elle-même. Aimante, généreuse, protectrice et sagace, sa relation avec Peter sera l’un des points forts de l’histoire notamment par une dimension dramatique à la fois intimiste et épique.

En plaçant le joueur huit années après la naissance de Spider-Man, les scénaristes du jeu vidéo (Jon Paquette, Benjamin Arfmann, Kelsey Beachum, Christos Gage et Dan Slott) se donnent une liberté créative permettant de moderniser intelligemment certains personnages tout en prenant en compte un passé fidèle au comic-book. A ce titre, l’exemple le plus parlant est celui de J. Jonah Jameson. Dans la bande dessinée, il est le propriétaire et directeur du journal le Daily Bugle et se sert de celui-ci pour exprimer toute sa détestation envers Spider-Man. Si dans le jeu-vidéo Jameson a bel et bien travaillé pour le journal, il est aujourd’hui l’animateur d’un podcast populaire lui permettant de développer tout son potentiel. Intervenant à intervalles réguliers au cours du jeu, ses diatribes contre tout et n’importe quoi (mais surtout contre Spider-Man), apporte une nouvelle aura au personnage.

De manière générale, Spider-Man est une excellente adaptation pour laquelle ses créateurs se sont posés les bonnes questions. La plus importante étant de se demander quels éléments passent sans problème la frontière du changement de format (de la BD au jeu-vidéo) et quels sont ceux qui nécessitent un changement. Le podcast de Jameson fait partie de cette catégorie. Outre le caractère plus moderne et en phase avec l’époque (où l’on se rend compte avec frisson que ce personnage vieux de 50 ans reste totalement d’actualité et a aujourd’hui beaucoup d’émules dans la vie réelle), cela apporte une nouvelle dynamique en harmonie avec le rythme d’un jeu-vidéo. Les invectives de Jameson ont davantage de force à travers des élucubrations orales qu’à travers la lecture d’un journal.

Le Bugle n’est toutefois pas oublié. On peut lire ses manchettes et ses gros titres à plusieurs moments du jeu mais il est surtout incarné en la personne de Marie-Jeanne Watson, pigiste au sein du journal. Grand amour de Peter Paker, M.J. est connue pour être un personnage au tempérament de feu et au physique avantageux lui permettant une carrière de top-modèle et d’actrice. Sa réinvention au sein du jeu-vidéo est probablement la plus importante et la plus réjouissante. Non pas que la version comic est inintéressante mais elle aurait trop facilement pu être en inadéquation avec notre époque. S’inspirant du comic Ultimate Spider-Man**, cette Marie-Jeanne garde le même caractère rentre-dedans mâtiné d’un sens du contact certain qu’elle met au service de son métier.

Ce changement introduit une nouvelle dynamique du duo Peter/M.J rappelant celle établie entre Superman et la reporter Loïs Lane : la différence se situe dans la jeunesse des deux personnages et la volonté de M.J. de ne pas être une faire-valoir et la belle à sauver. Afin d’appuyer son importance, la journaliste est d’ailleurs un personnage jouable lors de plusieurs scènes. Si celles-ci ne sont guère intéressantes d’un point de vue ludique (mise a part une séquence de prise d’otage dont l’interactivité avec Spider-Man est intéressante et gagnerait à être développée dans le prochain volet), elles mettent en valeur les talents d’investigatrice de M.J. mais également son passé avec Peter et un Harry Osborn dont l’absence hante toute l’histoire.

Si l’entourage de Peter Parker est très bien servi, respectant en cela l’un des fondamentaux d’une série dont les seconds rôles tiennent une place majeure, les ennemis de Spider-Man ne sont pas en reste. Outre les nombreuses petites frappes et cambrioleurs qui finiront dans la toile du Tisseur, le jeu-vidéo nous offre l’occasion d’affronter une importante galerie de super-vilains : le Shocker, le Vautour, le Rhino, le Scorpion, Electro etc. Certains manquent à l’appel***, toutefois il y a suffisamment d'antagonistes pour ne pas bouder son plaisir. Leur présence relève d’une logique narrative pertinente (permettant notamment l’apparition d’un célèbre groupe de super-vilains) et dénote également d’une volonté de couvrir tout le spectre du comic. On peut le voir avec l’emploi du Kingpin, ennemi emblématique de Daredevil : il fut tout d’abord un ennemi régulier de Spider-Man créé par Stan Lee et John Romita, et apparaît dans les pages de The Amazing Spider-Man #50 en 1967. Enfin si Norman Osborn est bien présent dans le jeu, c’est dans un rôle inédit mettant de coté son alter-ego maléfique, le Bouffon Vert.

On fera également face au terrible Mister Negative, méchant récent crée par Dan Slott. Ce dernier est l’un des deux scénaristes de comics-book (avec Christos Gage) à avoir travaillé sur le jeu-vidéo et nul doute que sa présence fut déterminante dans la qualité finale de l’histoire. Actuellement sur les séries Iron Man et Fantastic Four, il fut le scénariste de Spider-Man pendant dix ans (2008-2018), un long cycle dont la grande qualité le place parmi les meilleures périodes du personnage et dont l’un des points d’orgue fut la mise en avant d’Otto Octavius alias le Docteur Octopus. Ce vilain emblématique de Spider-Man qui fut toutefois très en retrait durant des années au profit du Bouffon Vert, mais que le scénariste a replacé en tant qu’ennemi-miroir de Spider-Man. Aujourd’hui, Dan Slott profite de l’adaptation vidéo-ludique pour nous en raconter la nouvelle origine.

Adoptant une nouvelle approche sur un personnage qu’il semble chérir tout particulièrement, Dan Slott établi un lien entre le héros et son ennemi et fait d’un Otto Octavius pas encore méchant, l’employeur de Peter Parker : les deux travaillent sur la création de membres artificiels pour les amputés. Génie scientifique reconnu mais à la carrière avortée, Octavius est le mentor de Peter Parker qui voit en lui un homme altruiste mettant son savoir au service de l’humanité. Bref un exemple qu’il veut suivre. Au fil du jeu toutefois, on assistera à la chute d’Octavius et à la naissance du Docteur Octopus en parallèle de la création des tentacules robotiques emblématiques du vilain, création à laquelle Peter Parker et le joueur prendront une part active. Cet arc scénaristique a plusieurs qualités : il nous fait assister à la naissance d’un grand méchant, relance l’histoire du jeu en lui conférant dès lors une dimension épique mais surtout il permet d’affirmer à nouveau le sentiment de culpabilité propre au personnage de Spider-Man.

En faisant de ce dernier (et par extension du joueur) l’un des responsables de la création du Docteur Octopus, Spider-Man touche du doigt l’essence d’un personnage traumatisé par les conséquences négatives de ses actions et persuadé qu’il doit changer les choses. « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilité » : ce mantra parcourt le comic The Amazing Spider-Man depuis ses débuts et participe à la construction du super-héros dans ses différents aspects. C’est donc tout à l’honneur du jeu-vidéo que d’arriver à perpétuer cet état d’esprit par le biais de son système de jeu.

Spider-Man est en effet un jeu d’action se déroulant dans un monde ouvert. Bien que devant suivre un parcours balisé, le joueur a le contrôle de la temporalité de ses actions et peut décider à tout moment d’effectuer des missions annexes à l’histoire principale. Caractéristique fondamentale, cette liberté peut avoir comme effet pervers une dilatation à l’extrême du rythme de jeu et un décalage entre les actions du joueur et l’évolution du personnage au sein de l’histoire narrée. La grande réussite du jeu est de jouer de ce problème pour l’intégrer à son récit, le personnage s’y prêtant d’ailleurs tout particulièrement.

Réputé pour ses retards chroniques du à son activité super-héroïque, Peter Parker se voit régulièrement critiqué et réprimandé à cause de ceux-ci par ses proches. Au sein du jeu cela se traduit par des réflexions régulières à ce sujet et notamment lors des cinématiques lançant chaque nouveau chapitre de l’histoire principale. On pourra donc à loisir sauver des gens, arrêter des cambrioleurs ou stopper des courses-poursuites pour reprendre ensuite le cours de l’histoire sans qu’on ressente un quelconque problème de rythme ou de décalage.

Si vidéo-ludiquement parlant Spider-Man est dans la moyenne des autres jeu du même type, on reste néanmoins fasciné par la capacité de cet univers à s’intégrer aussi facilement aux caractéristiques des jeux à monde ouvert comme si celles-ci avaient été créées pour un tel personnage. Les différentes petites missions annexes ou les appels de détresse dans lesquelles le joueur peut à loisir intervenir concourent à la caractérisation de Spider-Man et renforce la fidélité à l’œuvre originale. The friendly neighborhood Spider-Man (en francais : « Spider-Man le voisin serviable ») n’est pas qu’une simple expression mais une caractérisation fidèle d’un héros protégeant son quartier et sa ville des agressions de super-vilains mais aussi des méfaits du quotidien. Ce lien entre la ville, ses habitants et un Spider-Man toujours affable et drôle se retrouve également dans une autre bonne trouvaille : le compte twitter du Tisseur qu’on peut consulter à loisir dans le menu.

Cette approche permet enfin à Dan Slott de porter un dernier regard sur un personnage auquel il consacra plus de dix ans de sa vie et qu'il vient de quitter. Déconnecté de la continuité officielle du comic-book, le scénariste trouve ici l'occasion de revenir sur certains événements décriés et d'y apporter son point de vue en faisant des choix osés dont l'intelligence du traitement et la puissance émotionnelle qui s'en dégagent sont remarquables et ne demandent qu'à être repris dans le comic-book. Il y a ici une manière sagace de construire une dramaturgie prompte à faire avancer correctement le personnage et à le confronter à des dilemmes moraux en le traitant comme une personne adulte n'ayant pas besoin de faire un pacte avec le diable pour affronter les drames.

Le studio Insomniac a donc eu à cœur de proposer un jeu dont les mécanismes seraient en cohérence avec les fondamentaux du comic tout en offrant son lot d'actions à travers des combats dynamiques et des scènes d'anthologie marquantes. Et même si on pourra être déçu par un combat final en deçà de ce qui précède, le jeu force l'admiration par sa capacité à avoir su satisfaire des fans très à cheval quant à la fidélité vis à vis du comic, tout en explorant des nouvelles voies particulièrement intéressantes dans l'optique de plaire à tout un nouveau public. Ce renvoi constant entre fondamentaux et proposition inédite est la force d'une œuvre qui marquera durablement les esprits en tant qu'adaptation de grande qualité de Spider-Man tout support confondu.





* On regrettera l’absence de traduction de certains noms (Kingpin non traduit en Caïd, Vulture en Vautour). Un choix d’autant plus dommageable que la version française du jeu est de très grande qualité notamment dans l'adaptation de l'humour dont Spider-Man use constamment. 

** Qui était déjà une ré-invention de la série au début des années 2000

*** En outre le jeu se permet de mettre des grands noms de côté pour mieux les exploiter dans un prochain épisode 


vendredi 14 septembre 2018

Contes de Chevet - John Prophet Tome 3

Le premier tome de John Prophet fit parti du catalogue dès la première année d’existence d’Urban Comics. Elle ne rencontra malheureusement pas son public, en témoigne la sortie d’un tome 2 plus d’un an après. C’est donc tout à l’honneur de l’éditeur que de proposer un troisième tome beaucoup plus épais que les deux précédents afin d’offrir la conclusion de ce récit de science-fiction unique en soi.

C’est peut-être cette originalité qui a fait peur aux lecteurs. Car John Prophet est une œuvre austère qui se ressent plus qu’elle ne se comprend. Utilisant dans un premier temps la forme anthologique pour affirmer l’immensité de son univers, John Prophet va dans un deuxième temps se consacrer à un personnage en particulier (le Prophet original) et poser les bases d’une grande guerre à venir.

Il est probable que l’attente et la forme d’une dernier tome (regroupant quatre recueil originaux) joue sur l’impression de trop plein qui nous étreint au fur et à mesure de la lecture. On est littéralement submergé par les histoires, les informations et les multiples concepts. C’est à la fois grisant mais aussi très perturbant. L’impression de n’avoir rien auquel se raccrocher pour adhérer à l’histoire est forte et peu déplaire. Brandon Graham ne sert perd toutefois jamais et tous les fils de ses intrigues se regroupent dans une conclusion épique bien que très rapide. La série tire également sa force d’être un travail collégiale voyant passer une multitude de dessinateurs. Ces styles différents renforçant la multiplicité voulu par l’histoire.

John Prophet reste une série qui sur laquelle on aimera revenir pour lire des épisodes de son choix. La force de la série étant d’être plus une porte vers un univers qu’on ne comprendra qu’en partie mais dont on ressentira les émotions et les sentiments multiples qui parcourent les épisodes. Comme dans une histoire de Tolkien ou de Howard, nous sommes les spectateurs d’un monde dont les noms et les concepts évoqués sont plus grisants que leurs explications ou leurs compréhensions.

dimanche 9 septembre 2018

Contes de Chevet - Le Salaire de la Peur de Georges Arnaud




Découverte du roman à l’origine des chefs d’œuvres de Clouzot et de Friedkin. C’est un bel exemple d’oeuvre que les adaptation embellissent grâce à un bon travail d’adaptation vers un autre support et un autre langage. Au final chaque format est le morceau d’un diamant. Le roman permet de mieux « entrer » dans la tête des personnages et décrit bien la prison mentale et physique dans laquelle ils se trouvent au début du roman. L’histoire commence avec l’explosion du puits de pétrole et la réunion qui conduira à l’embauche des chauffeurs pour conduire les camions remplie de nitroglycérine. Cynique et terrible début qui laissera la place à une peur constante durant le reste de l’histoire. 

Le style est brut et âpre et on ressent totalement l’enfer de l’aventure. Le passage sur l’explosion d’un des camion est renversant (peut-être encore plus que dans les films) tout comme sa suite et la lente mort de Jo. Je trouve même la fin bien mieux amené que dans le film, on y comprend mieux les sentiments de liberté et d’insouciance de Mario qui le conduiront à la mort.

samedi 8 septembre 2018

La dernière séance : Stan Against Evil - Saison 2




Alors que j'ai lâché Ash vs Evildead durant la saison 3 devant la médiocrité de celle-ci, la saison 2 de Stan Agains Evil m'a réjouit du début à la fin. C'est con, fun mais toujours bon, rythmée et recelant de quelques perles. Et si John C. McGinley est génial en ex-shériff bourru et réac, je crois que la palme revient à Deborah Baker Jr dont j'ai toujours l'impression qu'elle improvise avec brio chacune de ses scènes.

dimanche 5 août 2018

Espérer le Soleil de Nelly Chadour




L’écrivaine étant une amie, mon avis sur le livre est forcément influencé par cela, soyez prévenu. Bon en fait je vous dis ça mais je fus vite happé par l’histoire et j’oubliais très vite que tout cela venait de la copine qui descend les bières plus vite que son ombre.
La Grande Peste Noire. Le Grand Incendie. Le Blitz orchestré par les nazis. La Bombe de Staline… Londres a survécu à tout. En 1951, isolée dans la gangue glacée de la nuit nucléaire, la cité millénaire et ses habitants tentent de vivre comme avant. Malgré les radiations, les Rôdeurs de la Nuit, et eux-mêmes.
Quand des enfants de quartiers pauvres sont enlevés par une étrange entité aux yeux incandescents, les tensions éclatent et les destins s'entrecroisent. Ainsi Vassilissa, vampire russe obligée de traquer ses  semblables sous les ordres des autorités britanniques ; Satinder, jeune fille sikhe qui n'a pu empêcher la disparition de ses petits frères ; Jaime, ancien résistant espagnol désormais voué au crime organisé ou Gwen, belle héritière blessée au plus profond de sa chair et de son âme. Sous l'objectif du photographe américain Arthur Smitty se succèdent émeutes et révoltes d'une population dont le rêve impossible est de revoir le soleil une dernière fois.


Alors j’ai eu un peu de mal dans les premiers chapitres notamment à causes du nombre important de personnages qui arrivent les uns à la suite des autres. Heureusement le récit tient toujours la route et tous ces personnages convergent vers un même but. Même si certains restent sur le carreau, cela permet en fait un recentrage sur le personnage de Gwen. Femme au parcours fascinant et en résonance avec l’histoire de ce Londres dans une époque (1951) différente de la notre compte tenu d’une divergence des événements de la Seconde Guerre Mondiale. J’ai également beaucoup aimé la variation sur l’univers de Peter Pan ainsi que la confrontation entre différentes cultures et fantastiques.

Une très belle aventure douce/amer doublée de quelques scènes mémorables (Les premiers rayons de soleil sur Londres, le massacre de Vassilissa). Merci pour la lecture Nelly

mercredi 1 août 2018

10 films - 10 moments de vie : Là-haut de Pete Docter




2009 et j’ai trente ans

Je vis une année charnière. Après avoir vécu durant 28 ans dans la région parisienne, je vais partir vivre à Tours d’ici quelques mois. J’ai posé ma démission et je vais quitter amis et parents pour une nouvelle vie. La raison ? Un petit bout de femme intelligente, jolie et drôle avec qui chaque moment est merveilleux. On partage une passion pour le cinéma et les séries, on rigole à tout et on discute pendant des heures (bon on fait d’autres choses aussi mais vous n’aurez pas les détails bande de vicieux). J’ai rencontré l’amour, le vrai. Cela ne fait que quelques mois que nous sommes en couple mais tout semble aller de soi. On décide de vivre ensemble et je vais la rejoindre dans sa ville d’Indre et Loire.

Pour l’heure on fait tous les deux des aller-retour pour passer les week-ends et les vacances ensemble. Et nous voila en ce beau jour d’été dans la salle du MK2 François Mitterrand en compagnie d’un couple d’ami pour aller voir le dernier Pixar. Après Wall-E je ne suis pas franchement inquiet de voir un mauvais film et puis c’est Pete Docter le mec derrière Montres et Cie. Autant dire que je ne m’attendais pas au guet-apens. Le film est bien, ce n’est pas mon préféré mais voila, il y a ce prologue.

Les dix premières minutes du film nous montre la vie de Carl et Ellie Fredricksen depuis leur rencontre jusqu’à la mort d’Ellie. Une vie toute simple, remplie de petites joies et de moments de complicité. Une vie comme je me l’imagine avec celle qui est assise à coté de moi. Je me prend ce passage en plein dans le cœur comme une promesse de ce que sera mon avenir. Nous sommes en 2018 et cette année je vais fêter mes dix ans en compagnie de celle qui est devenue ma femme, ma meilleure amie et l’amour de ma vie. Elle est là dans les bons moments et m’a aidé dans les jours tragiques. Chaque jour qui passe en sa compagnie est une bonne journée.

Il m’apparaissait évident de finir cette chaîne sur ce film. Une chaîne où j’ai plus parlé de moi que des films et où je n’ai pas forcément évoqué mes œuvres préférés mais c’est aussi cela le cinéma, le témoignage d’une époque et de moments de vie.

Merci de m’avoir lu

dimanche 29 juillet 2018

10 films - 10 moments de vie : Daredevil de Mark Steven Johnson




Mars 2003 et j’ai 24 ans

Depuis quelques mois j’ai internet chez moi. J’AI INTERNET PUTAIN ! Fini les heures passées dans des cybercafés à me ruiner, maintenant je peux passer des heures à écrire des conneries sur les forums et notamment sur celui de Mad Movies. J’étais alors un lecteur fidèle de la revue et venir dans cet antre du net était logique pour moi. Je commence à faire la connaissance des autres habitués et me marrer avec eux. Arrive ce jour de mars où un madnaute parisien propose à ceux qui habitent Panam et le coin d’aller voir un film ensemble. Ce film sera Daredevil. Autant le film était naze, autant la discussion ensuite autour d’une bière fut des plus agréable. Ce rendez-vous fut le premier d’une longue liste et ce jour là j’ai rencontré certaines personnes qui sont aujourd’hui encore mes amis. J’ai mûri à leur contact, j’ai découvert plein de choses en musique, films, séries, livres, bd etc et moi qui me sentais seul au fin fond de la Seine-et-Marne, j’ai pu prendre mon envol pour vivre dans la capitale (enfin à coté) durant quelques années.

Je ne vais pas vous convaincre que le film est un bon. Il est mauvais. Quitte à découvrir des bons trucs sur Daredevil, lisez des comics (oui vous oubliez aussi la série télé). Il n’empêche que le visionnage de ce film au cinéma est important pour moi, il m’a permis de rencontrer plein de personnes, d’évoluer et de grandir.

samedi 30 juin 2018

10 films - 10 moments de vie : Le Seigneur des Anneaux - La Communauté de l'Anneau




19 décembre 2001 – 9h00, j’ai 23 ans

Je suis devant l’UGC des Halles et prend fin une attente qui dure depuis presque sept ans quand au détour d’une news dans Mad Movies, j’apprends que Peter Jackson se lance dans la production du Seigneur des anneaux. Vous voyez la fin de 2001 quand Bowman entre dans le monolithe ? Quand j’ai lu ces trois petites lignes j’ai vécu la même expérience. Le roman de Tolkien était devenu mon livre de chevet depuis un ou deux ans après que mon prof d’espagnol m’en conseilla la lecture « vu que tu aimes beaucoup Star Wars ». Je l’ai dévoré durant mes vacances d’hiver et il m’a profondément changé. Peter Jackson, lui, je connais ses films depuis plusieurs années, à partir du jour où j’ai mis la cassette vidéo de Braindead dans mon magnétoscope. J’ai enchaîné avec les Feebles et Bad Taste et j’ai même organisé une séance vidéo de Heavenly Créature dans le cadre de cours de français consacré à la maladie mentale. Et j’ai pu savourer Fantômes contre fantômes au cinéma. A mes yeux, Jackson est le réalisateur parfait pour adapter le livre de Tolkien surtout qu’il en fera une trilogie.

Durant cette période je rerererelis le livre de Tolkien et j’essaye de chopper toutes les infos sur le film. Impact puis Mad Movies deviennent une bible à ce niveau grâce à la rubrique et les articles de Rafik Djoumi. C’est une attente longue mais totalement jouissive et si je découvre plein de films géniaux durant cette période rien ne permet de combler celle-ci. Vint le jour de la projection du film dans une salle où, pour la première fois, j’ai l’impression d’être entouré que de gens comme moi, qui partage la même passion. Quelques années plus tard je découvrirais que certains futurs amis étaient présent dans cette même salle.

Le film ? Quoi le film ? Une merveille de chaque instant bien sur. Dès les premières notes j’étais plongé dans la Terre du milieu et si le prologue m’a enchanté , je crois que ce qui m’a totalement convaincu fut l’apparition de Gandalf et la découverte de la Comté. La Communauté de l’Anneau fut le film que j’ai le plus vu en salle (neuf fois pour être précis et pour être juste la dernière séance le fut pour voir la bande annonce des Deux Tours) et si je fut encore au taquet pour les deux autres volets, ce n’était déjà plus pareil. Depuis plus aucun film n’a causé une telle attente en moi. Depuis la trilogie de Jackson je ne m’enthousiasme plus autant pour des films des années avant leurs sorties. J’ai passé l’âge de ces conneries comme dirait le sage.

Durant la période qui ira de 1995 à 2001 beaucoup de chose changeront dans ma vie. Je suis passé de lycéen à étudiant, puis de bidasse à salarié. J’arrête la lecture de comics et claque ma thune dans les jeux de figurines de Games Workshop. J’aime toujours le cinéma et je dévore de plus en plus de série (découvrant alors celle qui reste encore ma série préférée de tous les temps, Babylon 5). Bref c’est un moment charnière et ce film m’accompagnera durant tout ce temps. Parfois, je pense encore à tout cet enthousiasme avec nostalgie et sans regret car d’autres aventures m’attendaient.

dimanche 24 juin 2018

10 films - 10 moments de vie : Mission : Impossible de Brian de Palma




1996 et j’ai 17 ans, bientôt 18 ans

Si mes années collège ne furent pas la joie, les années lycée furent au contraire une belle période avec le début d’amitiés encore fortes et présentes aujourd’hui. C’est aussi la période où je me met à écrire et où je deviens un fidèle lecteur de plusieurs revues tels que Mad Movies et Génération Séries. Un jour je pars avec des copains sur Paris. C’est la première fois que je vais dans la capitale et si mes copains y vont pour passer un examen (si je me souviens bien mais à vrai dire je n’en ai plus aucun souvenirs), pour ma part je décide d’aller au cinéma. Moi qui n’allait dans les salles obscures que dans un petit cinéma d’une ville de province (le Majestic à Meaux) voila que j’arrive devant le guichet de l’UGC des Halles. Autant vous dire que tout un univers s’est ouvert à ce moment là. Moi qui commençait à ne plus aimer voir des films en VF (mais devant ronger mon frein à ce niveau) voila que je peux aller voir un film sur grand écran en version originale.

Mais je n’avais encore rien vu.

J’ai vu deux films ce jour. Je me rappelle plus de l’un, l’autre par contre reste gravé encore dans mes rétines et dans mes oreilles. Mission : Impossible de Brian de Palma, le jour où j’ai compris ce qu’étais vraiment un système sonore et ce qu’était une séance de cinéma. j’étais transporté, j’avais l’impression d’être soulevé par le son et d’être dans le film. Et quel film ! Je connaissais déjà Carrie du même réal mais je n’avais rien vu d’autre de lui. A l’instar de Shinning, Mission : Impossible fait parti de ces rares films qui trahissent l’oeuvre originale tout en se posant comme un modèle pour tout ce qui suivra. Je me rappelle encore l’ivresse et la sensation de perdre pieds face à certaines scènes ou bien encore ces courses poursuites incroyables.

Je n'ai jamais revu le film depuis (et pourtant j’ai le dvd mais bon quitte à le revoir je prendrais le blu-ray) et une des raisons c’est de ne plus ressentir toutes ces émotions lors d’un visionnage qui fera qu’ensuite je n’irais plus au cinéma dans mon coin de province (ou très rarement) et que dorénavant je prendrais le train pour aller sur Paris et voir des films

lundi 4 juin 2018

10 films - 10 moments de vie : Macross : Do you Remember love ? de Shōji Kawamori et Noburo Ishiguro




1995 et j’ai 16 ans

C’est l’été et je travaille dans les champs pour me faire un peu de blé. C’est pas la première année que je fais cela. L’avantage de vivre dans un petit village de Seine-et-Marne avec un père ouvrier agricole c’est de toujours avoir un peu de travail au noir à faire à la ferme. J’en ai fait des kilomètres de rayons de betteraves à enlever les mauvaises herbes pour 20 francs de l’heure. C’est pas grand-chose mais j’étais content d’avoir un peu d’argent de poche pour m’acheter des jeux vidéos. Sauf que les jeux vidéos ça m’emmerde un peu depuis quelques temps et je préfère lire des comics, des mangas et regarder des films et des séries. Surtout que maintenant j’ai la télé et un magnétoscope dans ma chambre.

1995, c’est aussi un période charnière pour les mangas et l’animation japonaise. Depuis tout petit je regarde les œuvres venus de ce pays. J’ai été bercé à Goldorak, Les Chevaliers du Zodiaque et Dragon Ball notamment. Dans les années 90 pourtant une bascule se fait. Via d’autre canaux (la presse jeux-vidéos et l’offre chez le kiosquier ciblant le lecteur de comics) je découvre Akira (BOUM!) et je découvre peu à peu cette culture dans une forme moins censurée. Deux ans avant la fin du Club Dorothée, une offre VHS commence à se développer avec notamment les OAV et films Dragon Ball, Les Chroniques de la guerre de Lodoss, Dominion Tank Police, Cyber City, Venus War ou bien encore Porco Rosso pour ne citer que ce que j’ai découvert à l’époque.

Mais un jour de cet été en tombant sur un catalogue je vois une cassette vidéo de Macross – Robotech, le film. Mon sang ne fait qu’un tour. Oui parce que je vous parle de Dragon Ball, Nikky Larson, Jeanne et Serge, Cobra ou Ranma 1/2 mais le dessin animée qui m’a totalement fasciné à l’époque de sa diffusion c’est Robotech. Cette série de science-fiction contait les aventures d’un immense vaisseau spatial transportant des milliers de personne et défendus par des soldats pilotant des robots transformable. J’aimais aussi les « suites » (je ne savais pas alors que la série telle que je la regardais était un remontage de trois séries différentes) mais rien ne valait les aventures de Rick Hunter, Lisa Hayes, Lynn Minmei, Maximillian Sterling, Claudia Grant et Roy Fokker. A chaque épisode j’étais subjugués par les batailles spatiales et par la vie quotidienne des habitants du SDF-1. Et j’étais amoureux de Lisa Hayes en prime (je ne m’étonne pas trop d’avoir plus tard beaucoup aimé le personnage du commandant Susan Ivanova dans la série Babylon 5, elle est sa digne héritière)

Forcément je veux cette cassette d’un film dont j’ignorais l’existence et qui, à mes yeux, me remontrerait tout ce que j’aime d’une série dont je n’avais pas vu un épisodes depuis des années. Arrive le jour où j’ai le Graal dans les mains (grâce à mes sous gagnés dans les champs) et que je l’insère dans le magnétoscope.

Figurez-vous que je fus un peu déçu lors de mon premier visionnage. Naïvement je m’attendais vraiment à retrouver TOUTE la série Macross dans un film de deux heures. Forcément ne pas voir, par exemple, l’histoire d’amour entre Max et Miryia m’a attristé. Mais cette déception n’a guère durée et au second visionnage quelque mois plus tard et après avoir appris le travail d’adaptation de ce type de film j’ai enfin pris un énorme pieds.

Si j’adore la série Macross (revu également grâce à une excellente édition dvd me permettant aussi de voir à quel point l’adaptation américaine a dénaturée le message de la série), le film m’enthousiasme par sa capacité à avoir pu synthétiser tout ce qui fait la force de la série avec une réalisation sublime.

L’ouverture du film avec son combat spatial enchaînant sur le concert de Minmei résume très bien tout ce que j’aime dans Macross. Son message est naïf (l’amour sauvera le monde) et il faut supporter cette pop-idol détestable mais je reste toujours transporté par cette capacité à rendre crédible cette cité dans l’espace et je reste subjugué par la bataille finale, à mes yeux la plus grande bataille spatiale que j’ai pu voir dans un film.

vendredi 1 juin 2018

10 films - 10 moments de vie : The Blues Brothers de John Landis




1992 et j’ai 14 ans

Autant dire tout de suite que c’est pas la période de ma vie que je préfère. Le corps change, j’ai des boutons sur la gueule, une timidité assez maladive et des kilos en trop qui m’ont fait donner le surnom de bouboule par certaines connasses de ma classe. Durant cette période le CDI de mon collège est ma bat-cave où je me réfugie pour lire des BD, romans et livre d’histoire. J’ai des potes heureusement et on passe nos heures perdues et nos week-end à jouer à la console, regarder des films d’horreurs et lire des comics et des mangas.

Viens le jour de la sortie culturelle au centre Pompidou. Le lieu est marquant mais je ne me souviens plus du tout de l’expo parce qu’autre chose a totalement occulté cette visite. Dans le bus qui nous emmène, il y a une télévision avec un magnétoscope et on décide de regarder la cassette qui est dedans : The Blues Brothers.

Le Choc !

Au départ je comprends pas grand-chose. Qui sont ces deux types ? On a l’impression que tout le monde les connaît et qu’ils sont célèbres mais il ressemble à pas grand-chose. Et puis vient la scène dans l’église puis la poursuite dans le centre commerciale et je reste sans voix. Je suis subjugués par ces deux personnages qui envoient chier le monde et surtout par Jake. Parce que Jake est gros mais déborde d’assurance. Personne ne l’emmerde et il chante et danse super bien. Vient Everybody Needsomebody to love et c’est l’extase jusqu’au final. Ce film m’a donné confiance en moi. Il m’a donné de l’espoir au pauvre gamin que j’étais. C’est très con écrit comme cela mais c’est la vérité.

J’adore ce film par dessus tout mais surtout parce qu’il me fait un bien fou à chaque fois que ça ne vas pas dans ma vie. Je pioche beaucoup de force dans sa musique et son esprit.

dimanche 6 mai 2018

10 films - 10 moments de vie : S.O.S. Fantômes d'Ivan Reitman








1990 et j’ai eu 11 ans

Et on vient d’avoir un magnétoscope et une nouvelle télé ! Ho luxe bourgeois je hurle ton nom. Mon petit frère est heureux parce qu’il peut regarder en boucle la cassette du dessin animés des Tortues Ninja et moi je vais enfin pouvoir enregistrer les films du mardi soir que je ne peux pas regarder parce que mercredi matin il y a école (saloperie de collège).

Et voila que va être diffusé…S.O.S. Fantômes. Le film dont je pouvais voir des extraits dans le clip de Ray Parker Jr ou dans le dessin animés Muppets Babies (avoir un petit frère c’est faire ce genre de concessions à l’époque). Du coup, ça y est on va enregistrer le film ! J’ai même le droit de regarder le début et heureusement parce que ma mère ne se presse pas trop et met la cassette 10 minutes après le début du film. Mieux, afin de vérifier si ça marche, elle stoppe l’enregistrement, regarde si ça fonctionne puis le remet en route. Heureusement que j’avais vu les passages censurés par la naïveté maternelle parce qu’ensuite et pendant des années je rererererererererererererere (oui autant que ça, pire qu’une gamine qui veut revoir La Reine des neiges pour la 317ème fois) rerererererererererere...revisionnerais le film de Reitman sans avoir le début et sans la scène où les casseurs de fantômes interrogent Dana.

Mais bon je m’en fout parce que le film est mortel. J’aime ce mélange d’horreur et de comédie. J’adore Egon parce qu’il est intelligent et à des lunettes (et pour un gus comme moi qui en porte depuis quatre ans c’est vachement important), j’adore Ray parce qu’il est gentil et un peu gros et j’adore Peter parce qu’il est trop et qu’il vanne tout le temps. J’aime la musique, j’aime quand les casseurs de fantômes sont acclamés par tout New-York, j’aime ces monstres et je veut bien passer l’aspirateur dans la maison pour imaginer que j’ai un pack de protons.

Contrairement aux trois films précédents, je regarde encore très régulièrement ce film (une fois par an je dirais). Il garde une aura particulière à mes yeux bien sur mais même en tentant de le regarder avec un regard plus détaché je ne peux qu’être admiratif devant l’écriture et la réalisation donnant au film cette alchimie unique.

mardi 1 mai 2018

10 films - 10 moments de vie : Star Wars - Le Retour du Jedi de Richard Marquand






1988 et j’ai huit ou neuf ans

Pour avoir lu et relu la bd du film qui traînait dans ma bibliothèque depuis quelques années, je connaissais déjà les aventure de Luke, Leïa et Han Solo. Mais en fait non. Je ne les avait jamais vu en vrai dans un film avec la musique de John Williams, avec le bruit des sabres lasers et surtout avec tous ces vaisseaux qui se tirent dessus dans l’espace. C’est dire à quels points je fus hypnotisé devant ma télé. Parce que des aventures spatiales j’en ai déjà vu avec Albator, le capitaine Flam et Cobra mais là on est à un niveau supérieur. Je vogue dans les étoiles, je pilote le Faucon Millénium et j’imite Luke avec son sabre laser. Le Retour du Jedi n'est pas le meilleur de la saga mais il reste mon préféré

Quoi c’est déjà fini ? Mais ? Mais ? Mais je veux le revoir maintenant ! Et comment je fais ? J’ai pas de magnétoscope ! La solution ? Je vais avec un copain, possédant le Graal sacré, louer la VHS du film et vais regarder le film quatre fois tout le week-end chez lui. Impossible de ne pas le revoir encore une fois. Je suis en manque et désormais il va falloir vraiment que mes parents investissent dans un magnétoscope parce que je veux revoir et voir plein de film et pas quand ils passent la télé. Ma première visite dans un vidéoclub fut fatale.

dimanche 22 avril 2018

10 Films - 10 Moments de vie : Alamo de John Wayne





1987* et j’ai neuf ans

Je suis en vacance chez mes grands parents et je me fais chier faut bien avouer. J’ai pas encore chopper le goût de lire des romans et même si je m’amuse dans les pâturages du Cantal, ça ne fait pas tout. Heureusement il y a la télé et en ce jour férié, ils passent des films l’après midi. Il y en a un qui m’intrigue c’est Alamo, dont le résumé sur programme télé dis que c’est une aventure de Davy Crockett. Hé mais je connais bien Davy Crockett, c’est l’homme qui n’a jamais peur de rien d’après Douchka (mon amoureuse secrète) et j’aime bien ses aventures sur Disney Channel (même s’ils ont remplacés Zorro pour ça). Mais, et je vais vite m’en rendre compte, je n’avais pas vu tout les épisodes dont celui sur Alamo.

La claque. J’en ai très peu de souvenir car je n’ai du revoir le film que deux fois depuis (et le dernier visionnage date d’au moins vingt ans*) mais ce qui m’a marqué alors et me reste toujours en mémoire c’est le siège du fort. Ce petit nombre face à une vaste armée qui décide d’affronter l’ennemi malgré l’issue fatale, cela pour faire gagner du temps aux alliés. Ce combat perdu d’avance, cette résistance face à l’ennemi et ce combat contre des vagues sans fin d’assaillants tout cela conduisant à la mort des héros m’ont totalement marqué. C’est ce film qui me fait adorer les histoires de siège parce que ce petit genre permet d’avoir des situations exacerbée sur un petit laps de temps, parce qu’il offre souvent des portraits de personnages intéressants qui se révèle face à la mort et parce qu’il y a un effet de rétrécissement progressive du champs d’action qui me fascine. 




* bon j’avoue que j’ai plus la date en tête mais c’est dans ces eaux là

** et le pire c’est que j’ai le dvd dans mon étagère

dimanche 15 avril 2018

10 Films - 10 Moments de vie : Robin des bois



1984 et je viens tout juste d’avoir six ans.

J’ai déjà regardé des films et des Disney (notamment Blanche-Neige et cette bitch de sorcière qui m’a valu quelques mauvaises nuits) mais Robin des bois tient une place particulière. Avoir une maman travaillant aux PTT c’est avoir la chance de bénéficier des avantages d’un très gros comité d’entreprise. Tous les ans, celui-ci propose une matinée au cinéma pour voir un film et le père noël venant distribuer des cadeaux en avance.

Cette année-là, ma maman m’a aussi abonnée au Journal de Mickey, que je lis religieusement toute les semaines (avec encore un peu de difficulté). Depuis quelques numéros, le journal publie la BD Robin des bois par tranche de quelques pages et si je connais un peu l’histoire, je n’en connais pas la fin vu que le dernier numéro n’est pas sorti quand j’entre dans la salle. 


C’est dire si j’ai hâte de savoir si Robin va pouvoir voler tous les sacs de pièces du Prince Jean et faire évader tous les habitants de Nottigham.

Robin des bois n’est pas le meilleur des Disney loin de là mais c’est avec celui-ci que j’ai commencé à comprendre et aimer la notion de rendez-vous pour avoir la suite d’une histoire.

samedi 17 mars 2018

Hommage aux films oubliés




Je pense qu’on a tous ce type de film dans notre mémoire. Ce film qu’on a vu gamin et qui nous a marqué durablement la rétine. Différent de ceux qu’on revoit ensuite régulièrement devenant de fait les fondations de nos goûts culturels, ils ce sont perdus dans les limbes mais se rappelle sporadiquement à nous vis des images marquantes. Des dizaines d’années après, il arrive alors qu’on revoit le film et la confrontation peut se révéler intéressante. Soit le film perd tout d’un coup de sa superbe, soit l’étincelle est toujours là.

Ce film pour moi c’est l’École de tous les dangers. Celui-ci date de 1985 et j’ai du le découvrir à la télévision vers 1989 ou 1990. C’était sur feu La Cinq et je dois également l’avoir revu une deuxième un ou deux ans après sur M6 (mais là pour le coup j’en suis moins sur).

Vu que les souvenirs du film sont revenus me faire coucou il y a quelques semaines, j’ai décidé à faire quelques recherches pour en savoir plus. Bon j’avoue avoir était content de moi quand j’ai découvert l’origine du film. A savoir que même s’il s’agit d’une production HBO, le film est australien ce dont je me doutais quand je repensais aux décors du films et son histoire.

Tiens d’ailleurs l’histoire parlons-en. Dans une petite école de la campagne australienne (ou les maisons sont éloignées les unes des autres et où on peut faire des kilomètres dans la campagne sans croiser personnes), la classe de l’institutrice Sally Jones se fait kidnapper par quatre bandit qui veulent les échanger contre une grosse rançon. Après plusieurs tentatives d’évasions qui vont échouer, Sally Jones et ses élèves décident de faire face à leurs agresseurs et de les combattre.

Plusieurs éléments du film m’avait marqué quand je l’ai vu pour la première fois. En premier lieu le fait qu’on y voit une classe d’enfants de différents age d’une petite bourgade se faire kidnapper. En 1989/1990 j’avais environ 12 ans et soit j’étais encore en classe primaire soit je rentrais au collège. J’étais de tout manière pas très dégrossi et me considérais plus comme le plus vieil élève d’une classe unique d’un petit village perdu dans la Seine-et-Marne. Du coup l’identification à ces personnages marcha à fond avec moi.





L’autre élément marquant fut la nature des kidnappeurs qui, durant la majorité du film, portèrent des masquent de carnaval. Un canard, une souris, un chat et le Père Noël pour le chef de la bande. Des masques assez hideux mais surtout sans émotions. La violence des actes des bandits n’en était alors que plus forte. Et de la violence il y en avait. Outre les violences verbales, l’utilisation de fusil à canon scié et la rudesse avec les gamins, les kidnappeurs n’hésite pas à tuer un couples de personnes âgés, sont prêt à tuer les gamins si la rançon n’est pas versé et veulent violer la maîtresse ainsi que l’élève la plus âgée. Le film n’était pas avare en scène graphiquement violente. Il me restait en mémoire la mort du vieux, abattu par un coup de fusil et qu’on voit mourir les tripes à l’air ou bien encore la mort d’un des bandits qu’on retrouve cloué à une porte et dont le corps quitte une tête fraîchement décapité.

A 12 ans donc ça marque et je ne vous parle pas de la révolte des gamins et du final impitoyable et sans pitié pour les kidnappeurs.

Bon du coup après avoir lu toutes ces informations sur le film (et découvert qu’un Vernon Wells masqué jouait dedans) j’ai eu forcément envie de le revoir. Et contrairement à ce que je craignais, le film tient encore tout à fait la route. Très rythmé, il sait ménager les moments calmes afin de renforcer la dureté des actes commis. Le re-visionnage m’a aussi confirmé à quel point le film est violent pour une œuvre qui était passée, je pense, à 20h30 sur une grande chaîne (alors qu’elle fut diffusé au ciné en Australie et passa sur HBO aux USA). J’imagine plus trop voir cela aujourd’hui.


Ce que j’ai découvert en revoyant le film également c’est cette imagerie de la chasse et du rapport entre gibiers et chasseurs qui ouvre le film (le gamin tuant le renard qui tuait les poules de la ferme) et ce basculement progressif tout du long du film. Récit de kidnapping, Fortress (pour le titre original) devient un survival dans une dernière partie assez incroyable et une conclusion qui ne l’est pas moins pouvant nous faire changer d’opinion sur les victimes.

Il y a des redécouvertes qui brisent les souvenirs mais pour ce qui concerne l’École de tous les dangers c’est la flamme est toujours là.

lundi 26 février 2018

Crisis on infinite jobs

Depuis quelques années, je m’interroge sur mes études, le parcours professionnel qui en a découlé mais surtout les crises d’angoisses dont je suis encore victime. Pourquoi mon travail me provoque des moments de panique au cours desquels je me remet totalement en question et ai peur de me faire taper sur les doigts tel un petit enfant ?

Avec du recul et la chance de travailler aujourd’hui dans un environnement sain et après des moments dramatiques dans ma vie, j’ai pu commencer à trouver des réponses. J’étais un élève moyen à l’école. Au collège ou au lycée, j’avais des bonnes notes dans certaines matières et des mauvaises dans d’autres. Je m’investissais pas franchement dans une matière avec l’idée d’une possible continuation dans des études supérieures. Comme bon nombre d’élèves, je ne savais pas ce que je voulais faire.

Personne ne m’a dit que ce n’était pas grave, que je pouvais tenter des choses et échouer et que la vie ne résume pas à trouver un job qui te permet d’avoir un toit et de la bouffe dans l’assiette jusqu’à ce qu’arrive la retraite. Fils de paysans, ayant quittés par la force des choses leur région natal, mes parents restèrent ancrés dans un modèle qui était déjà dépassé à l’époque. Comme tout parents, ils voulaient une sécurité pour leurs enfants mais leur peur de l’avenir et leur mentalité de gens de la terre (avec ce qui compte de culte du sacrifice et de la souffrance pour mériter le repos, catholicisme je ne te remercie pas) dépeins sur moi par la force des choses. C’est par devoir inconscient de ne pas être une charge et un souci que j’entamai un cursus qui m’amena à devenir comptable.

Soyons clair. Si je le suis encore aujourd'hui, c’est aussi parce que j’aime ce boulot. J’ai une nature qui apprécie l’ordre et le rangement or j'aime me voir comme un archiviste des chiffres afin d’avoir une vision claire de la santé d’une structure. Mon métier en lui-même ne m’a jamais vraiment ennuyé, ce qui me pourrissait la vie tenait plus de l’environnement. Peu à peu le besoin grandissait de m’épanouir dans ce que j’aimais, de travailler pour quelque chose qui compte. Mais celui-ci se confrontait au dogme parental quasiment inscrit dans mon ADN. Et c’est probablement de ce conflit entre mes aspirations et le désir de l’enfant de plaire à ses parents que ce nourrit mes crises d’angoisses. Il m’a fallut presque vingt ans pour arriver à une certaine sérénité professionnelle. Grace à plusieurs boulots, pour certains mauvais, et grâce aussi à la confiance que m’ont accordée certaines personnes pour travailler dans des projets qui étaient bien éloignés du monde de la compta.

La vie ce n’est pas le sacrifice par le travail en espérant un repos à la retraite. Chose que je pensais déjà depuis longtemps et que les circonstance de la vie (une mère décédant un an à peine après la fin de son boulot) m’ont confirmés. Ce n’est pas grave de tenter des choses et d’échouer. Et surtout la vie n’est pas faite d’un bloc. Elle est faîtes de plusieurs rivières qui se croisent éventuellement.

Aujourd’hui je travaille dans un cinéma associatif dans un projet pour lequel je m’investis et je tente d’autres choses dans l’écriture et la radio. Je me sens enfin plus au clair et en paix à presque 40 balais. Et même si les crises reviennent toquer à la porte de temps en temps je sais ce que je vaux.

dimanche 25 février 2018

Ré-ouverture !

Et si je reprenais mon blog ?

Si je rouvrais le Zocalo ?

Bonne idée tiens. Il est même pas 9h30 un dimanche matin, je viens de finir mon grand café noir et voila que l’idée me titille après la lecture d’un article (consacré à des avocats et des millenials) me rappelant la colère que j’ai ressentie cette semaine à la suite d’un éditorial totalement inepte et vide. Colère due en grande partie par le fait que cet édito est celui de la revue du cinéma dans lequel je travaille.

Colère face à cet étalage de mot dont le sens final est proche du néant. Comment peut-on autant écrire pour ne rien dire me suis-je dis ? Surtout dans le cadre d’une revue offrant beaucoup de liberté. Un tel zéro absolu d’opinion a rallumé ma flamme d’écriture.

Donc oui je vais rouvrir le Zocalo mais on va un peu changer les règles. J’ai arrêter d’écrire au Daily Mars parce que je n’avais plus d’envie et d’énergie et que la routine s’installait trop à mon goût, envahissant le temps que j’aurais voulu consacrer aux lectures, écoutes et visionnages qui m’intéressaient. Devoir lire la dernière merde de Glénat Comics puis en écrire un texte sans trop dire à quel point cet éditeur me désespère au lieu de me plonger dans le livre de ma copine Nelly Chaddour c’est bien chiant.

L’envie d’écrire s’est émoussée un temps mais reviens sous une autre forme, on verra ce que cela donnera tout comme on verra ce que deviendront les autres projets qui me titillent. Finiront-ils dans le désert des regrets perdus ou bien arriveront-ils au sommet de la montage du destin ?

Du coup, je donne un coup de peinture, je refais un peu la déco et je lève la grille de la boutique. Par contre je vais prévenir personne. Pas partage d’article sur les réseaux sociaux, aucune promo de ma part. Rien, nada, zip… Ce qui ne veut pas dire que je vais me cacher, je vais ré-actualiser mon profil et mettre à jour mon CV. Pas de masque, je reste juste dans mon coin.

Je vais poser mon cul peinard sur le fauteuil derrière le comptoir et attendre qu’un ou deux quidams se perdent dans cette petite rue et rentrent dans la boutique pour voir ce que je propose. Il n’y aura pas grand-chose sûrement car je ne sais pas si je vais alimenter les rayons souvent. Et puis je ne sais pas si j’ai vraiment envie de parler du dernier film que j’ai vu ou du dernier livre qui m’a plu. Peut-être vais-je parler de moi, de mes idées, mes colères ou amours. Faire un #mylife sur un blog tiens. Le truc novateur en somme. Ou alors ça sera peut-être un labo d’idée ou une manière simple de garder la forme (voire de l’améliorer) quand à l’écriture. Un champs d’entraînement, un lieu secret et reculée tel la salle du temps dans Dragon Ball où j’essaierais des choses quitte à me planter.

Peut-être que ça évoluera avec le temps, que j’en ferais alors la promo et qu’il me servira de support pour parler de mes autres projets. Ou peut-être que ça ne sera juste que le témoignage d’une époque de la même manière que mon cahier intime dans lequel j’apposais mes états d’âmes fut le reflet de ma personne et une aide pour vaincre mes peurs multiples après la mort de ma mère. Pour le moment je n’en sais rien et cette absence de condition est rafraîchissante et libératrice.

Bienvenu à toi, inconnu qui t’es perdu dans cet antre. Je ne sais pas si tu y trouveras grand-chose mais fais toi plaisir. Assis-toi dans un des fauteuil de la boutique, prend un café ou une binouze et repose toi. Coucou à toi connaissance, camarade ou ami·e. Je ne sais pas si tu découvriras plus que ce que je montre ailleurs mais je suis content de te voir



PS : Alors que je suis en train de mettre en forme le texte pour la publication, je me rend compte que mon envie de ré-ouvrir Le Zocalo (et par extension d’écrire) correspond avec le retour de Frasier à la radio dans la série du même nom que je suis en train de visionner. Coïncidence amusante mais peut-être pas si étonnante que cela.