mardi 2 janvier 2024

La Dernière Séance 2023 - Bilan

 




Presque 200 films, séries, documentaires vu ou revus avec quelques jeux dans le lots

C'est quasiment la même chose que l'année dernière ce qui est pas mal surtout qu'il y a eu du changement. J'ai en effet pris une pause sur ma participation à l'émission Bande d'Annonces. Plus de 10 ans de radios c'est pas rien. Je prenais toujours un grand plaisir à passer une heure en compagnie des copains à parler des derniers films sorties sur Tours mais je dois dire que toute la préparation et le fait de planifier quasiment toute ma semaine m'ont usés. J'avais envie de prendre le temps. Pause faite donc à partir du mois de juin et si je craignais voir moins de film il n'en est au final rien. Je vais toujours autant au cinéma mais surtout je regarde plus de films anciens que ce soit chez moi ou au cinéma. On le dira jamais assez, vive les reprises et les rétrospectives pour pouvoir voir sur grands écran des films excellents. 

Cette année j'ai ainsi pu (re)voir Les Blues Brothers (avec un ami qui, lui, a découvert le film), Les aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin (un Carpenter au ciné, le pied assuré), Evil Dead 2, Pour une poignée de dollars, Le grand silence et Alien





Pour quelque chose de totalement différent, je me suis refait un cycle Monty Pythons. Cela grâce à chérie-chérie qui m'a offert le Monty Pythons Flying Circus en coffret bluray. Je ne me pouvais m'arrêter en si bon chemin et j'ai donc enchainé sur la sainte trinité à savoir Sacrée Graal, La vie de Brian et Le sens de la vie. J'ai poursuivie l'escapade avec la représentation du groupe sur scène au Hollywood Bowl (probablement le truc le plus dingue de leur carrière) et par l'énorme documentaire Monty Pythons : Almost the truth (lawyers cut)  consacré à tout leur travail. 

Tiens en parlant de documentaire. celui consacré aux vulcanologues Katia et Maurice Krafft, Fire of Love, était magnifique, celui consacré à John Belushi (sobrement appelé Belushi) était à pleurer et celui consacré à ILM (Light & Magic) donnait envie de rêver.  

Rayon série, j'ai découvert et apprécié The Last of Us (même si le jeu vidéo est hors-compétition, l'adaptation est honorable) et The Outsider, je me suis délecté de la nouvelle saison de What we do in the shadows, je me suis pris des barres de rires avec Community mais c'est surtout The Bear qui m'a totalement emporté. J'ai pu continué et terminé ce classique qu'est The West Wing. Magnifique utopie. Histoire de contrebalancer j'ai enchainé avec un nouveau visionnage de cette farce qu'est Veep. Frasier et Parks and recreation refirent également un tour. En attendant la nouvelle saison de Fargo, on s'est mis à revoir la série dans l'ordre chronologique des saisons, une approche intéressante qui fait ressortir la cohérence de la série. Enfin histoire d'avoir un peu de feelgood, je prescrit un épisode de Monk. C'est toujours aussi bon

Bon sinon le trio de tête de l'année c'est deux films de science-fiction qui m'ont fait voyager (Mars Express) et fait verser ma petite larme (Les gardiens de la galaxie vol3) et, o surprise, The Fabelmans de Steven Spielberg. On se refait pas, tonton Steven c'est le plus fort et son film semi-autobiographique est une merveille du premier au (grandiose) dernier plan. 

 




Et sinon en vrac 


  • Ce fut aussi une spéciale Bruce Timm & Friends cette année avec le visionnage en bluray des séries Batman et Superman suivi de Justice League Animated et Justice League Unlimited. Comme disait mon grand-père : "c'est les meilleurs, y'a pas mieux"
  • Au rayon "on veut pas tirer sur l'ambulance mais elle cherche quand même un peu" : Consternation et poilade devant The Creator, Les trois mousquetaires : D'Artagnan et Les femmes du square. De l'avantage de ne plus faire une émission de ciné, on réduit le risque de regarder de la merde. 
  • J'aurais bien mis Les Banshees d'Inisherin dans les meilleurs films de l'année mais si je l'ai vu en tout début d'année il est sorti l'année précédent
  • Plein de bon films français, oui madame, avec notamment Youssef Salem a du succes  et le renversant Je verrais toujours vos visages
  • Et même des films fantastiques ou de SF : Mars Express, Le règne animal
  • c'est pour les mômes mais c'est 1000 fois mieux que des merdes pour adultes : Marcel le coquillage (avec ses chaussures) 
  • La famille Asada c'est le film qui fait du bien 
  • Ca tranche, ca charcle, ca gicle, c'est Baby Cart
  • Et puisqu'on est dans la découverte de vieux film que c'est bien mieux que les merdes d'aujourd'hui : Klute d'Alan J. Pakula, The Conversation de Francis Ford Coppola, Le crabe tambour de Pierre Schoendoerffer, Laurin de Robert Sigl, Summer of Sam de Spike Lee, Le Lauréat de Mike Nichols, A Christmas Story, L'horloger de St Paul et Le Juge et l'assassin de Bertrand Tavernier


Enfin à titre plus professionnel, je suis heureux de voir que les gens reviennent massivement au cinéma. On n'a pas encore retrouvé notre rythme de croisière mais on a fait une année bien meilleure que ce que nous espérions. On récolte les fruits d'une programmation variée, de reprises, de festivals et de soirées thématiques. Ainsi voir des gens faire la queue à minuit 10 pour voir L'exorciste ca fait chaud au cœur. 

Et l'année 2024 s'annonce bien. On travaille déjà sur notre prochaine Soirée de l'horreur et un gros projet est en train de se concrétiser tout doucement. 

Je vous en reparle bientôt et en attendant allez au cinéma. 






lundi 1 janvier 2024

Contes de Chevet 2023 - Bilan



 





126 BD, romans ou essais lus cette année



C'est quasiment le même chiffre qu'en 2022. Pas mal compte tenu des périodes où je préfère passer mon temps devant l'écran avec ou sans une manette à la main. Merci les vacances dans les coins paumés où je passe des après-midi entiers un livre à la main et merci une certaine assiduité de lecture le soir que ce soit sur mon fauteuil ou dans le lit. 

En début d'année 2023 j'avais prévu de continuer d’arpenter les rues d’Isola, d’Astro City et celles de Perdido, de découvrir Steinbeck et ses raisins de la colère et d'espérer que le lecteur français de comics deviennent moins con et soutienne suffisamment la parution des épisodes de Superman de John Byrne. En cette fin d'année, je dois dire que je suis content d'avoir lu sept romans du 87e District (de He who hesitates à Sadie when she die, le plus passionnant fut surement Hail, hail, the gang's all here !), d'avoir continuer Astro City via la nouvelle réédition américaine, d'avoir dévoré Blackwater (j'y reviens), d'avoir été emporté par Les raisins de la colère (il faudrait que je regarder le film avec Fonda tiens) et de voir que les Superman Chronicles semblent fonctionner. 

Si j'ai mis une pause à mes activités radiophoniques pour le cinéma, je continue avec plaisir Le plein de Super avec mes comparses. L'occasion de bonnes rigolades et d'explorations de comics que je (re)découvrir. En 2023 ce fut Annihilation et le cosmique Marvel des années 2000Golden Age de James RobinsonManhunter par Walter Simonson et Archie GoodwinSpider-man par John BuscemaDaredevil par Dennis O'Neil, et enfin Miss HulkCaptain America et Les Vengeurs par John Byrne.








2023 c'est la découverte d'un auteur : Michael McDowell. J'avais lu le premier tome de Blackwater en 2022 mais c'est vraiment cette année que je me suis plongé dans la saga à l'occasion de l'achat de tous les tomes (merci au passage au copain pour le bon cadeau de 150 euros à dépenser chez mon libraire préféré pour mon anniversaire. Dans le genre dépense bien utilisée il s'est posé la). J'ai enchainés les tomes à vitesse grand V et me suis pris de passion pour cette saga et les membres de cette grande famille que sont les Caskey. J'aime l'élégance de l'écriture de McDowell, un beau style au service d'intrigues et de récits très direct ainsi que des personnages imparfaits brillamment développés. J'ai enchainé peu après avec Les aiguilles d'or et je crois que j'ai encore plus pris mon pieds. J'attends avec impatience les nouvelles éditions des livres de l'auteur chez Monsieur Toussaint Louverture mais je vais aussi partir en quête des autres romans ou histoires édités ailleurs. 

Si les intégrales Marvel de chez Panini Comics ne m'intéressent plus pour plusieurs raisons (la principale étant que je connais, j'ai déjà et/ou je préfère me pencher sur la VO), je suis par contre bien plus intéressé par l'équivalent pour DC Comics et édité chez Urban Comics. Les Chronicles consacrés à Batman et Superman proposent les épisodes d'une période (la deuxième partie des années 80) que je considère comme l'une des meilleurs pour ces personnages et offrent plein d'inédits. Tout cela afin de constater que leurs qualités vient d'un travail collectif et ne se limite pas à quelques one-shots trop souvent cités. Quand aux Chronicles Flash et JSA c'est un gros bonheur de lire et relire (pour Flash vu que j'ai tout en VO mais je voulais supporter cette édition française) deux runs d'anthologies et de retrouver une atmosphère et une qualité que je ne vois que trop rarement aujourd'hui dans le comic de super-héros. 













Et sinon : 

  • Dans le rayon "On découvre des classiques", outre Les raisins de la colère il y eu aussi Demain les chiens de Clifford Simak et Shibumi de Travanian

  • Dans le rayon "C'est sorti cette année et je l'ai lu dans la foulée" : Le silence de Dennis Lehanne (en une journée et demi, mon record de l'année), Le silence et la colère de Pierre Lemaitre (je suis accro à cette saga depuis Au revoir la-haut) et La dernière maison avant les bois de Catriona Ward (dans le genre "je ne sais pas dans quoi je fous les pieds" il se pose là)

  • Dans le rayon "Grosse relecture" : Gotham Central (et c'est toujours aussi bon), Slam Dunk (la nouvelle édition débarque début 2024 en grand format d'ailleurs) et Lou ! à l'occasion du nouveau tome de la série (et, o surprise, j'ai adoré celui-ci)

  • Grace aux prêt j'ai enfin pu lire tout Walking Dead et j'ai versé ma larme à la fin. Je pense que je vais me prendre la série en souple durant cette année. 

  • Dans le rayon "au-revoir les copains" : Deadly Class de Rick Remender. Poignant et réussi, je crois que c'est la série que je préfère de lui avec Fear Agent

  • Dévoré en quelques jours : Devolution de Max Brooks. Quand les chantres du technosolutionnisme bouffis de capitalisme puant rencontre la réalité et des bigfoots, c’est l’occasion d'une grandiose remise à plat d’une idéologie malsaine et dangereuse et d’un survival qui tient en haleine du début à la fin.

  • Ma découverte de l'année : Les 5 Terres. Une grande saga qui voit plusieurs peuples s'opposer. On pourrait résumer cela à Games of Thrones avec des animaux mais ce qui m'épate c'est la structure éditoriale de l'ensemble pour pouvoir proposer un tome tous les deux mois pour une saga qui en comprendra 30 au final. Il y a une approche, proche du comics ou du manga que j'apprécie d'autant plus qu'elle est totalement assumée. 

  • Il y a pas que les romans et les BD dans la vie. Cette année, je me suis aussi penchée sur la sublime réédition de Et Franquin créa la gaffe de Numa Sadoul, sur Liminal de ALT 236 (formidable ouvrage sur un domaine qui me fascine), Working une histoire orale du travail aux Etats-Unis de Studs Terkel, un passionnant travail de journalisme proche des gens (il va falloir que je prenne les autres livres de l'auteur). Je me suis aussi abonné à La Revue Dessinée, un trimestriel d'information et de travail journalistique en BD. C'est passionnant et ça participe à proposer une offre d'information différente et rigoureuse. Ca n'a pas de prix actuellement quand la plupart des médias sont aux mains de milliardaire dont un ouvertement d'extrême-droite. 








Et enfin dans le rayon "Top de l'année" :

  • Battlefield de Garth Ennis (et surtout le récit Les Sorcières de la Nuit).

  • Altamont d'Erik Hanna et Charlie Adlard.  Typiquement le genre de récit que j’aime parce qu’il fait un pas de coté et prend une fiction pour parler de la réalité. Le festival d’Altamont est secondaire en soi (dans le sens où la BD ne s’attarde pas sur le déroulement factuel de celui-ci et n’intervint qu’a la moitié de récit) mais son cadre et l’histoire fictive qui s’y déroule en dit beaucoup plus sur la société américaine d’alors que l’aurait fait un récit factuel

  •  Hitman de Garth Ennis et John McCrea. Il y a des requins morts-vivants. Je n'ai rien à ajouter

  • Webster et Jones - Agent du 102 de Jean-Marc Lainé et Laurent Zimny. Dessins supers, très bon dialogues avec quelques jeux de mots et citations bien trouvés. J’aime cette aventure qui offre plein de lieu et joue avec plein d’imagerie pour aller crescendo avec un gros kiff sur la bataille finale avec plusieurs lieux d’actions. 





Et pour cette année ? 

Je viens de me plonger dans la relecture des aventures de Son Goku, je vais continuer à arpenter le 87ème District, repartir dans l'espace avec un Texan alcoolique, me plonger dans le deuxième de Révolution, aller en Australie voir les mutants, lire le dernier roman de la copaine Nelly Chadour, approfondir la Question, continuer la (re)découverte des années 80/90 de Captain America mais en version originale et je crois d'ailleurs que je vais m'intéresser plus aux épisodes mensuel en VO pour les anciennes séries. 



Bonne lecture à tous.  















lundi 21 août 2023

Locke & Key - Tome 3 : La couronne des ombres

 


 

 

 

On ne s’arrête pas en si bon chemin : après le tome 1, après le tome 2 voilà….le tome 3 ! Oui bravo vous êtes géniaux je vous kiss ! Love ! On va se répéter mais c’est pour la bonne cause. Locke & Key est un des meilleurs comics actuels et ce n’est sûrement pas la lecture de ce tome qui nous fera penser le contraire.

Difficilement trouvable pendant un moment à moins de vendre un rein, ce troisième tome de Locke & Key est de retour dans les rayons afin d’accompagner la sortie du quatrième tome inédit chez nous, et sur lequel nous reviendrons la semaine prochaine. Pour l’heure, intéressons nous donc à La couronne des ombres, un titre charmant pour une aventure où les enfants Locke vont s’enfoncer un peu plus dans les ténèbres avec toujours cette facilité pour les auteurs à lier grandes aventures et tragédie humaine.

Le deuxième tome, Casse-tête, était une pause dans l’histoire mais dorénavant l’heure n’est plus au repos mais à l’action. Lucas Caravaggio ayant éliminé et neutralisé les personnes qui auraient pu l’empêcher de mener à bien son projet, il ne lui reste plus qu’à trouver la clé oméga. Une clé dont on ne connaît pas encore la fonction (bien que sa forme est en soi un indice) mais dont on peut supputer l’importance dans un vaste dessein dont Caravaggio ne serait pas l’instigateur si on s’en fie à sa discussion avec Sam Reese dans le premier numéro de ce tome. Une discussion intéressante dans le sens où elle nous présente un Reese conscient de la manipulation dont il a fait l’objet, il nous apparaît alors moins pitoyable face à un Caravaggio dont on se demande quelle est la chose qui est collée sur son dos. Ce dernier serait-il le dindon de la farce tout autant que le fut Reese ?

 


 

 

Quoiqu’il puisse être, il apparaît que la clé oméga est au centre de tous les mystères, qu’elle est très bien cachée pour le moment, et que pour l’heure c’est la clé des ombres qui est mise en avant. Ce tome est une véritable plongée dans les ombres littéralement parlant lorsque que Kinsey et ses amis explorent une grotte qui semble garder beaucoup de secrets. Les ombres, ce sont aussi celle de Nina Locke, la mère de Tyler, Kinsey et Bode, qui sombre de plus en plus dans l’alcoolisme. Les ombres, c’est enfin la clé des ombres qui permet à Caravaggio de les contrôler afin d’attaquer les enfants Locke, mais contre toute attente ceux-ci ne vont pas se laisser faire. Certes, Kinsey ne connaissant plus la peur et la tristesse trouve en elle les ressources pour se battre mais c’est surtout Tyler Locke qui prend les choses en main à l’aide de la clé de Titan. L’occasion pour Gabriel Rodriguez de nous offrir un combat grandiose via un procédé classique mais toujours efficace, la majorité de l’épisode étant en effet composé de pleines pages sans dialogue.

La conclusion de ce combat nous apparaît alors comme la fin d’un cycle. Comme nous y sommes maintenant habitué, Joe Hill se sert du fantastique pour parler de tragédie humaine et si depuis le début de la série les événements surnaturels servaient principalement à traiter du deuil et de la perte d’un être cher, la lutte de Tyler signe la fin de ce deuil. Dorénavant Bode, Kinsey et lui n’auront plus peur et feront face à ce qui les attend. Ce n’est donc pas un hasard si dans le dernier chapitre de ce tome, leur réaction face à la clé de soins, qui permet de réparer ce qui est cassé sera bien différente de celle de leur mère encore incapable de faire le deuil de son mari.

Après une pause, qui nous apparaît rétrospectivement nécessaire, Locke & Key – La couronne des ombres appuie sur la pédale d’accélération. Suite au combat titanesque et guérisseur de nos héros, ceux-ci sont maintenant prêts à affronter les prochains dangers que l’on découvrira la semaine prochaine dans le tome 
 
 

 
 
Ce texte fut originalement publié sur le site du Daily Mars le 29/03/13