samedi 30 juin 2018

10 films - 10 moments de vie : Le Seigneur des Anneaux - La Communauté de l'Anneau




19 décembre 2001 – 9h00, j’ai 23 ans

Je suis devant l’UGC des Halles et prend fin une attente qui dure depuis presque sept ans quand au détour d’une news dans Mad Movies, j’apprends que Peter Jackson se lance dans la production du Seigneur des anneaux. Vous voyez la fin de 2001 quand Bowman entre dans le monolithe ? Quand j’ai lu ces trois petites lignes j’ai vécu la même expérience. Le roman de Tolkien était devenu mon livre de chevet depuis un ou deux ans après que mon prof d’espagnol m’en conseilla la lecture « vu que tu aimes beaucoup Star Wars ». Je l’ai dévoré durant mes vacances d’hiver et il m’a profondément changé. Peter Jackson, lui, je connais ses films depuis plusieurs années, à partir du jour où j’ai mis la cassette vidéo de Braindead dans mon magnétoscope. J’ai enchaîné avec les Feebles et Bad Taste et j’ai même organisé une séance vidéo de Heavenly Créature dans le cadre de cours de français consacré à la maladie mentale. Et j’ai pu savourer Fantômes contre fantômes au cinéma. A mes yeux, Jackson est le réalisateur parfait pour adapter le livre de Tolkien surtout qu’il en fera une trilogie.

Durant cette période je rerererelis le livre de Tolkien et j’essaye de chopper toutes les infos sur le film. Impact puis Mad Movies deviennent une bible à ce niveau grâce à la rubrique et les articles de Rafik Djoumi. C’est une attente longue mais totalement jouissive et si je découvre plein de films géniaux durant cette période rien ne permet de combler celle-ci. Vint le jour de la projection du film dans une salle où, pour la première fois, j’ai l’impression d’être entouré que de gens comme moi, qui partage la même passion. Quelques années plus tard je découvrirais que certains futurs amis étaient présent dans cette même salle.

Le film ? Quoi le film ? Une merveille de chaque instant bien sur. Dès les premières notes j’étais plongé dans la Terre du milieu et si le prologue m’a enchanté , je crois que ce qui m’a totalement convaincu fut l’apparition de Gandalf et la découverte de la Comté. La Communauté de l’Anneau fut le film que j’ai le plus vu en salle (neuf fois pour être précis et pour être juste la dernière séance le fut pour voir la bande annonce des Deux Tours) et si je fut encore au taquet pour les deux autres volets, ce n’était déjà plus pareil. Depuis plus aucun film n’a causé une telle attente en moi. Depuis la trilogie de Jackson je ne m’enthousiasme plus autant pour des films des années avant leurs sorties. J’ai passé l’âge de ces conneries comme dirait le sage.

Durant la période qui ira de 1995 à 2001 beaucoup de chose changeront dans ma vie. Je suis passé de lycéen à étudiant, puis de bidasse à salarié. J’arrête la lecture de comics et claque ma thune dans les jeux de figurines de Games Workshop. J’aime toujours le cinéma et je dévore de plus en plus de série (découvrant alors celle qui reste encore ma série préférée de tous les temps, Babylon 5). Bref c’est un moment charnière et ce film m’accompagnera durant tout ce temps. Parfois, je pense encore à tout cet enthousiasme avec nostalgie et sans regret car d’autres aventures m’attendaient.

dimanche 24 juin 2018

10 films - 10 moments de vie : Mission : Impossible de Brian de Palma




1996 et j’ai 17 ans, bientôt 18 ans

Si mes années collège ne furent pas la joie, les années lycée furent au contraire une belle période avec le début d’amitiés encore fortes et présentes aujourd’hui. C’est aussi la période où je me met à écrire et où je deviens un fidèle lecteur de plusieurs revues tels que Mad Movies et Génération Séries. Un jour je pars avec des copains sur Paris. C’est la première fois que je vais dans la capitale et si mes copains y vont pour passer un examen (si je me souviens bien mais à vrai dire je n’en ai plus aucun souvenirs), pour ma part je décide d’aller au cinéma. Moi qui n’allait dans les salles obscures que dans un petit cinéma d’une ville de province (le Majestic à Meaux) voila que j’arrive devant le guichet de l’UGC des Halles. Autant vous dire que tout un univers s’est ouvert à ce moment là. Moi qui commençait à ne plus aimer voir des films en VF (mais devant ronger mon frein à ce niveau) voila que je peux aller voir un film sur grand écran en version originale.

Mais je n’avais encore rien vu.

J’ai vu deux films ce jour. Je me rappelle plus de l’un, l’autre par contre reste gravé encore dans mes rétines et dans mes oreilles. Mission : Impossible de Brian de Palma, le jour où j’ai compris ce qu’étais vraiment un système sonore et ce qu’était une séance de cinéma. j’étais transporté, j’avais l’impression d’être soulevé par le son et d’être dans le film. Et quel film ! Je connaissais déjà Carrie du même réal mais je n’avais rien vu d’autre de lui. A l’instar de Shinning, Mission : Impossible fait parti de ces rares films qui trahissent l’oeuvre originale tout en se posant comme un modèle pour tout ce qui suivra. Je me rappelle encore l’ivresse et la sensation de perdre pieds face à certaines scènes ou bien encore ces courses poursuites incroyables.

Je n'ai jamais revu le film depuis (et pourtant j’ai le dvd mais bon quitte à le revoir je prendrais le blu-ray) et une des raisons c’est de ne plus ressentir toutes ces émotions lors d’un visionnage qui fera qu’ensuite je n’irais plus au cinéma dans mon coin de province (ou très rarement) et que dorénavant je prendrais le train pour aller sur Paris et voir des films

lundi 4 juin 2018

10 films - 10 moments de vie : Macross : Do you Remember love ? de Shōji Kawamori et Noburo Ishiguro




1995 et j’ai 16 ans

C’est l’été et je travaille dans les champs pour me faire un peu de blé. C’est pas la première année que je fais cela. L’avantage de vivre dans un petit village de Seine-et-Marne avec un père ouvrier agricole c’est de toujours avoir un peu de travail au noir à faire à la ferme. J’en ai fait des kilomètres de rayons de betteraves à enlever les mauvaises herbes pour 20 francs de l’heure. C’est pas grand-chose mais j’étais content d’avoir un peu d’argent de poche pour m’acheter des jeux vidéos. Sauf que les jeux vidéos ça m’emmerde un peu depuis quelques temps et je préfère lire des comics, des mangas et regarder des films et des séries. Surtout que maintenant j’ai la télé et un magnétoscope dans ma chambre.

1995, c’est aussi un période charnière pour les mangas et l’animation japonaise. Depuis tout petit je regarde les œuvres venus de ce pays. J’ai été bercé à Goldorak, Les Chevaliers du Zodiaque et Dragon Ball notamment. Dans les années 90 pourtant une bascule se fait. Via d’autre canaux (la presse jeux-vidéos et l’offre chez le kiosquier ciblant le lecteur de comics) je découvre Akira (BOUM!) et je découvre peu à peu cette culture dans une forme moins censurée. Deux ans avant la fin du Club Dorothée, une offre VHS commence à se développer avec notamment les OAV et films Dragon Ball, Les Chroniques de la guerre de Lodoss, Dominion Tank Police, Cyber City, Venus War ou bien encore Porco Rosso pour ne citer que ce que j’ai découvert à l’époque.

Mais un jour de cet été en tombant sur un catalogue je vois une cassette vidéo de Macross – Robotech, le film. Mon sang ne fait qu’un tour. Oui parce que je vous parle de Dragon Ball, Nikky Larson, Jeanne et Serge, Cobra ou Ranma 1/2 mais le dessin animée qui m’a totalement fasciné à l’époque de sa diffusion c’est Robotech. Cette série de science-fiction contait les aventures d’un immense vaisseau spatial transportant des milliers de personne et défendus par des soldats pilotant des robots transformable. J’aimais aussi les « suites » (je ne savais pas alors que la série telle que je la regardais était un remontage de trois séries différentes) mais rien ne valait les aventures de Rick Hunter, Lisa Hayes, Lynn Minmei, Maximillian Sterling, Claudia Grant et Roy Fokker. A chaque épisode j’étais subjugués par les batailles spatiales et par la vie quotidienne des habitants du SDF-1. Et j’étais amoureux de Lisa Hayes en prime (je ne m’étonne pas trop d’avoir plus tard beaucoup aimé le personnage du commandant Susan Ivanova dans la série Babylon 5, elle est sa digne héritière)

Forcément je veux cette cassette d’un film dont j’ignorais l’existence et qui, à mes yeux, me remontrerait tout ce que j’aime d’une série dont je n’avais pas vu un épisodes depuis des années. Arrive le jour où j’ai le Graal dans les mains (grâce à mes sous gagnés dans les champs) et que je l’insère dans le magnétoscope.

Figurez-vous que je fus un peu déçu lors de mon premier visionnage. Naïvement je m’attendais vraiment à retrouver TOUTE la série Macross dans un film de deux heures. Forcément ne pas voir, par exemple, l’histoire d’amour entre Max et Miryia m’a attristé. Mais cette déception n’a guère durée et au second visionnage quelque mois plus tard et après avoir appris le travail d’adaptation de ce type de film j’ai enfin pris un énorme pieds.

Si j’adore la série Macross (revu également grâce à une excellente édition dvd me permettant aussi de voir à quel point l’adaptation américaine a dénaturée le message de la série), le film m’enthousiasme par sa capacité à avoir pu synthétiser tout ce qui fait la force de la série avec une réalisation sublime.

L’ouverture du film avec son combat spatial enchaînant sur le concert de Minmei résume très bien tout ce que j’aime dans Macross. Son message est naïf (l’amour sauvera le monde) et il faut supporter cette pop-idol détestable mais je reste toujours transporté par cette capacité à rendre crédible cette cité dans l’espace et je reste subjugué par la bataille finale, à mes yeux la plus grande bataille spatiale que j’ai pu voir dans un film.

vendredi 1 juin 2018

10 films - 10 moments de vie : The Blues Brothers de John Landis




1992 et j’ai 14 ans

Autant dire tout de suite que c’est pas la période de ma vie que je préfère. Le corps change, j’ai des boutons sur la gueule, une timidité assez maladive et des kilos en trop qui m’ont fait donner le surnom de bouboule par certaines connasses de ma classe. Durant cette période le CDI de mon collège est ma bat-cave où je me réfugie pour lire des BD, romans et livre d’histoire. J’ai des potes heureusement et on passe nos heures perdues et nos week-end à jouer à la console, regarder des films d’horreurs et lire des comics et des mangas.

Viens le jour de la sortie culturelle au centre Pompidou. Le lieu est marquant mais je ne me souviens plus du tout de l’expo parce qu’autre chose a totalement occulté cette visite. Dans le bus qui nous emmène, il y a une télévision avec un magnétoscope et on décide de regarder la cassette qui est dedans : The Blues Brothers.

Le Choc !

Au départ je comprends pas grand-chose. Qui sont ces deux types ? On a l’impression que tout le monde les connaît et qu’ils sont célèbres mais il ressemble à pas grand-chose. Et puis vient la scène dans l’église puis la poursuite dans le centre commerciale et je reste sans voix. Je suis subjugués par ces deux personnages qui envoient chier le monde et surtout par Jake. Parce que Jake est gros mais déborde d’assurance. Personne ne l’emmerde et il chante et danse super bien. Vient Everybody Needsomebody to love et c’est l’extase jusqu’au final. Ce film m’a donné confiance en moi. Il m’a donné de l’espoir au pauvre gamin que j’étais. C’est très con écrit comme cela mais c’est la vérité.

J’adore ce film par dessus tout mais surtout parce qu’il me fait un bien fou à chaque fois que ça ne vas pas dans ma vie. Je pioche beaucoup de force dans sa musique et son esprit.