lundi 28 novembre 2022

La croisière s'amuse - Barnacle Bill (1957)

 



Indigne rejeton d'une lignée de marin, l'élève aspirant Queasy a fait la guerre comme cobaye pour la recherche de remèdes contre le mal de mer. Il poursuit sa carrière dans la Marine en rachetant au Conseil municipal une jetée victorienne pour en faire un centre d'attractions sur la plage.

 

Dernière comédie d’Alec Guinness pour les studios Ealing (dernière comédie tout court d’ailleurs il me semble), réalisé par Charles Frend et écrit par T. E. B. Clarke déjà à l’œuvre sur De l’or en barres et Passeport pour Pimlico. On retrouve d’ailleurs ici le même principe d’une lutte d’un groupe et d’une terre revendiquant son indépendance face à l’État permettant dès lors de passer outre les restrictions de l’époque. Ici, les restrictions sociales et morales, puisqu’en faisant d’une jetée un véritable navire, le bon capitaine offre du tourisme à une classe moyenne ainsi que de la musique, de la danse et du sexe aux jeunes.

C’est moins fou que d’autres comédies du studios (je pense que ma préférée reste Ladykillers) mais qu’elle plaisir de voir encore une fois Alec Guinness composant un capitaine souffrant d’un terrible mal de mer mais ne perdant jamais de sa superbe et de son autorité même pour commander une misérable jetée. Ce décalage puis l’alliance/romance entre lui et Arabelle Barrington font beaucoup pour l’ambiance du film. Et puis, encore une fois, il ne peut s’empêcher de jouer plusieurs rôles et la description des différents ancêtres de Ambrose est savoureuse.

dimanche 20 novembre 2022

Voyage en Spielberie - 1973 : Duel

 


 

 

 

 

Entre la sortie de West Side Story en début d'année (officiellement en décembre 2021 mais avec aucun ciné qui le passe en version originale j'ai du attendre que Les Cinémas Studio le projette un mois plus tard) et la sorti prochaine du film semi-autobiographique de tonton Steven, l'envie m'a pritest venue de me faire une rétro de la filmo de mon réalisateur préféré en 2022. Chose que je n'avais jamais faite auparavant et qui m'a permit d'arpenter les films différemment (c'est à dire replacés dans l'ordre chronologique), de redonner sa chance à certains et d'en découvrir d'autres. 

 

J'aurais bien commencé par son magnifique épisode de Columbo (Murder by book écrit par Steven Bochco excusez du peu) mais vu qu'on s'était fait la série il y a peu, j'ai directement enclenché la seconde avec Duel

 

Sur une route californienne, un modeste employé de commerce se voit pris en chasse par un énorme camion. Une course-poursuite effrénée s'engage...

 

  

Téléfilm pour ABC qui rencontra un tel succès qu'on offrit une rallonge pour augmenter la durée du film et permettre une exploitation cinématographique en Europe. Ça pose déjà le bonhomme. Film fascinant qui m'a toujours plu dont le scénario est signé Richard Matheson (sceau de qualité donc). J'aime toujours autant bien l'aspect brut de décoffrage et les ajouts pour le gonfler en film fonctionne bien mais le film ne fait pas parti de mes favoris. Ça doit tenir au fait que le personnage de Weaver est foncièrement antipathique.

lundi 14 novembre 2022

Il est blème son HLM - Les petits enfants du siècle


 



"Jo de Bagnolet " est née des allocations et d'un jour férié dont la matinée s'étirait, bienheureuse ". Dix enfants vont suivre, apportant en prime à leurs parents la machine à laver, le Frigidaire, la télé, la voiture et le prix Cognac ! Josyane les élèvera tous. Ses seules distractions : les courses et ses devoirs le soir, sur la table de la cuisine. Ses seuls amis, Nicolas, le petit frère qui comprend tout, et Guido, le maçon italien, né sur les collines. L'amour de Guido bouleverse la vie de Josyane, il en chasse toute la laideur et la bêtise. Christiane Rochefort fait ici un tableau criant de vérité des grands ensembles, de ces blocs illuminés la nuit, en plein ciel, si gris le jour, le béton cachant mal la pauvreté. Elle dit, admirablement et avec beaucoup d'humour, le mal de vivre à Bagnolet, à Sarcelles et autres lieux du même type, sans âme et sans arbres. Une oeuvre très forte du célèbre auteur du Repos du guerrier et des Stances à Sophie.

 

 

Curieuse relecture que celle-ci. De mémoire, j’avais du le lire au collège en 3ème mais c’était peut-être en seconde. Bon disons que j’avais 14/15 ans. J’avais été captivé par ce récit d’une enfance qui m’était totalement étrangère et naïf comme j’étais je pense que j’ai très peu calculé le caractère sordide et commercial de la sexualité. Je pense que cela fit partie de mes premiers contacts avec « la banlieu ». A relire aujourd’hui je suis beaucoup plus circonspect, il y a une certaine modernité dans le bouquin, non pas dans la description d’un lieu de béton ou de cette France des années 50/60 mais dans la manière dont tout se marchande même l’intime de manière totalement déconnecté des sentiments, cela afin d’asseoir un minimum de confort. 

 

 

D’un autre côté je ne peux pas m’empêcher d’y voir dans ce récit une sorte de vision fantasmée à la limite du mépris d’une classe bourgeoise sur la classe populaire et ouvrière et c’est le genre de chose qui me gêne toujours au entournure dans ce type de récit. Enfin il y a ce qui a vieilli (et pourtant je n’aime pas le terme), la description « idyllique » du premier rapport sexuel entre l’héroïne, 11 ans, et Guido (18, 20 ans ?) met forcément mal à l’aise aujourd’hui. sans savoir si c’est la vision du personnage qui voit que du bon dans ce qui nous apparaît aujourd’hui comme une agression sexuelle sur mineur, la vision de l’autrice qui débute ici une description d’une époque et milieu où le sexe apparaît comme une porte de sortie, un état d’esprit de l’époque qui ne trouve pas anormal qu’a 20 ans on se tape une gamine de 11 ans ou la triste logique du récit je dois bien dire que ça reste perturbant en soi.