dimanche 25 décembre 2022

Le Père Noël est dans les ordures

 


Il y a les films de Noël
Et il y a LE film de Noël

Le sapin à les boules (on appréciera la finesse du titre français) est le troisième film de la franchise National Lampoon’s Vacation, une série composée de cinq films (quatre entre 1983 et 1997 et un cinquième en 2015 mettant en scène le fils Griswold), d’un spin-off (centrée sur le cousin Eddie) et d’une série télé produite par Johnny Galecki mais restée dans les limbes de la production. Initialement il s’agit d’une nouvelle écrite par John Hughes pour la magazine National Lampoon (Vacation '58) racontant un voyage en voiture avec sa famille pour se rendre à Disneyland. Écrite en 1979, la nouvelle devient un film en 1983 réalisé par Harold Ramis et avec le duo Chavy Chase/Beverly D’angelo dans le rôle de Clark et Ellen Griswold. Devant le succès de ce road movie déluré dans lequel un homme veut a tout prix offrir les vacances parfaites pour resserrer les liens de sa famille, la suite (National Lampoon’s European Vacation) est mise en chantier et rencontre un même succès.

Et donc, fatalement, une autre suite est lancée : Le sapin à les boules (non mais vraiment j’aime ce titre)

Si Ramis n’est plus le réalisateur, Hughues est toujours à la barre non seulement en tant que scénariste mais également en tant que producteur. Initialement envisagé comme réalisateur, Chris Colombus cède sa place à Jeremiah S. Chechik pour cause de mésentente (pour le dire poliment) avec Chevy Chase. Il n’y perd pas au change puisqu’il y gagne un script que Hugues vient d’écrire et qui deviendra Home Alone (Maman j’ai raté l’avion).

Justement en parlant de ce futur succès il faut signaler que beaucoup d’œuvres de Hugues (écrite et/ou réaliser) se déroulent dans un milieu similaire, celui d’une famille aisée vivant en banlieue pavillonnaire, qu’il connait bien, c’est celui dans lequel il a vécu. La famille McCallister d’Home Alone est ainsi la copie confirme des Griswold. Enfin presque conforme puisqu’il n’ont pas un père devenant totalement dingue à l’approche de Noël.

 


 

Noël justement…

Contrairement aux précédentes vacances, les Griswold restent chez eux et vont fêter Noël en famille. Enfin avec la famille élargie puisque les grands-parents sont là ainsi qu’oncle Lewis et tante Bethany. Pour le psychorigide de la perfection afin de retrouver l’esprit de Noël qu’est Clark, cela va être l’occasion d’un séjour parfait qui ne l’est pas dès la première scène dans laquelle Clark décide d’emmener toute la famille en forêt pour couper le sapin. Une aventure qui donne le ton puisque la famille évite l’accident de la route de justesse et repart avec un sapin énorme qui ne détruit toutes les fenêtres du salon.

Le reste du film est ainsi : Clark veut avoir la maison la plus décoré du quartier et se retrouve accroché à la gouttière, manque de tuer ses voisins yuppie et évite de justesse de provoquer un black-out de la ville entière ; Clark part faire de la luge avec un équipement au top de la technique et dévale la piste encore plus rapide que le road-runner ; Clark veut caché le cadeau pour sa femme et se retrouve enfermé dans le grenier etc.

 

 


Bien sur tout n’est pas que de la faute de ce pauvre père de famille. On peut ainsi compter sur le cousin Eddie et sa tribu qui débarquent du fin fond de la cambrousse dans le camping-car crasseux. L’occasion alors de déverser les eaux usées de ce dernier dans les égouts ou de bien trop cuire une dinde. Rajouter à cela l’attente de la grosse prime annuelle de sa société afin de combler une avance pour la construction du piscine et vous comprendrez pourquoi ce Noël devient de plus en plus taré pour se conclure par un assaut des forces de polices suite à une tentative d’enlèvement du patron de Clark.

 

 


Le sapin à les boules c’est l’expression du stress du Noël parfait poussé à son maximum. Clark Griswold veut tellement bien faire, tellement retrouvé la perfection (fantasmée) de son enfance qu’il ne reculera devient rien et causera les pires catastrophes malgré les meilleures intentions du monde (mais quand même porté par une mauvaise foi et vanité assez poussée). Le film alterne les gags visuelles à bases de chute et de coup sur la tronche avec des répliques et vannes d’un humour assez vache (« I had a lot of help from Jack Daniels »). Ne connaissant aucun baisse de rythme, le film est portée par une pléiade d’acteur et actrices parmi lesquelles Randy Quaid (cousin Eddie) parfait en beauf gentil mais parasite, Julia Louis-Dreyfus (Margo Chester, la voisine), le jeune Johnny Galecki (Russel Griswold le fils de la famille), Juliette Lewis (Audrey Griswold l’ainée) ou bien encore Brian Doyle-Murray toujours parfait pour incarner un patron connard. Mais c’est bien sur le tandem Bervely D’angelo/Chevy Chase qui porte le film en incarnant le couple Griswold. Le calme incarnée de D’angelo mettant encore plus en valeur la folie d’un Chevy Chase qui trouve ici un de ses meilleurs rôle.

« Our Father, who art in Heaven. Hallowed by thy name. And forgive my husband, he knows not what he does. »

 

 


 

 

Comédie
Long métrage américain
Scénario : John Hugues
Réalisation : Jeremiah S. Chechik
Avec Chevy Chase, Beverly D’angelo, Randy Quaid
Titre original : National Lampoon’s Christmas Vacation
Année de production : 1989

 

 


lundi 28 novembre 2022

La croisière s'amuse - Barnacle Bill (1957)

 



Indigne rejeton d'une lignée de marin, l'élève aspirant Queasy a fait la guerre comme cobaye pour la recherche de remèdes contre le mal de mer. Il poursuit sa carrière dans la Marine en rachetant au Conseil municipal une jetée victorienne pour en faire un centre d'attractions sur la plage.

 

Dernière comédie d’Alec Guinness pour les studios Ealing (dernière comédie tout court d’ailleurs il me semble), réalisé par Charles Frend et écrit par T. E. B. Clarke déjà à l’œuvre sur De l’or en barres et Passeport pour Pimlico. On retrouve d’ailleurs ici le même principe d’une lutte d’un groupe et d’une terre revendiquant son indépendance face à l’État permettant dès lors de passer outre les restrictions de l’époque. Ici, les restrictions sociales et morales, puisqu’en faisant d’une jetée un véritable navire, le bon capitaine offre du tourisme à une classe moyenne ainsi que de la musique, de la danse et du sexe aux jeunes.

C’est moins fou que d’autres comédies du studios (je pense que ma préférée reste Ladykillers) mais qu’elle plaisir de voir encore une fois Alec Guinness composant un capitaine souffrant d’un terrible mal de mer mais ne perdant jamais de sa superbe et de son autorité même pour commander une misérable jetée. Ce décalage puis l’alliance/romance entre lui et Arabelle Barrington font beaucoup pour l’ambiance du film. Et puis, encore une fois, il ne peut s’empêcher de jouer plusieurs rôles et la description des différents ancêtres de Ambrose est savoureuse.

dimanche 20 novembre 2022

Voyage en Spielberie - 1973 : Duel

 


 

 

 

 

Entre la sortie de West Side Story en début d'année (officiellement en décembre 2021 mais avec aucun ciné qui le passe en version originale j'ai du attendre que Les Cinémas Studio le projette un mois plus tard) et la sorti prochaine du film semi-autobiographique de tonton Steven, l'envie m'a pritest venue de me faire une rétro de la filmo de mon réalisateur préféré en 2022. Chose que je n'avais jamais faite auparavant et qui m'a permit d'arpenter les films différemment (c'est à dire replacés dans l'ordre chronologique), de redonner sa chance à certains et d'en découvrir d'autres. 

 

J'aurais bien commencé par son magnifique épisode de Columbo (Murder by book écrit par Steven Bochco excusez du peu) mais vu qu'on s'était fait la série il y a peu, j'ai directement enclenché la seconde avec Duel

 

Sur une route californienne, un modeste employé de commerce se voit pris en chasse par un énorme camion. Une course-poursuite effrénée s'engage...

 

  

Téléfilm pour ABC qui rencontra un tel succès qu'on offrit une rallonge pour augmenter la durée du film et permettre une exploitation cinématographique en Europe. Ça pose déjà le bonhomme. Film fascinant qui m'a toujours plu dont le scénario est signé Richard Matheson (sceau de qualité donc). J'aime toujours autant bien l'aspect brut de décoffrage et les ajouts pour le gonfler en film fonctionne bien mais le film ne fait pas parti de mes favoris. Ça doit tenir au fait que le personnage de Weaver est foncièrement antipathique.

lundi 14 novembre 2022

Il est blème son HLM - Les petits enfants du siècle


 



"Jo de Bagnolet " est née des allocations et d'un jour férié dont la matinée s'étirait, bienheureuse ". Dix enfants vont suivre, apportant en prime à leurs parents la machine à laver, le Frigidaire, la télé, la voiture et le prix Cognac ! Josyane les élèvera tous. Ses seules distractions : les courses et ses devoirs le soir, sur la table de la cuisine. Ses seuls amis, Nicolas, le petit frère qui comprend tout, et Guido, le maçon italien, né sur les collines. L'amour de Guido bouleverse la vie de Josyane, il en chasse toute la laideur et la bêtise. Christiane Rochefort fait ici un tableau criant de vérité des grands ensembles, de ces blocs illuminés la nuit, en plein ciel, si gris le jour, le béton cachant mal la pauvreté. Elle dit, admirablement et avec beaucoup d'humour, le mal de vivre à Bagnolet, à Sarcelles et autres lieux du même type, sans âme et sans arbres. Une oeuvre très forte du célèbre auteur du Repos du guerrier et des Stances à Sophie.

 

 

Curieuse relecture que celle-ci. De mémoire, j’avais du le lire au collège en 3ème mais c’était peut-être en seconde. Bon disons que j’avais 14/15 ans. J’avais été captivé par ce récit d’une enfance qui m’était totalement étrangère et naïf comme j’étais je pense que j’ai très peu calculé le caractère sordide et commercial de la sexualité. Je pense que cela fit partie de mes premiers contacts avec « la banlieu ». A relire aujourd’hui je suis beaucoup plus circonspect, il y a une certaine modernité dans le bouquin, non pas dans la description d’un lieu de béton ou de cette France des années 50/60 mais dans la manière dont tout se marchande même l’intime de manière totalement déconnecté des sentiments, cela afin d’asseoir un minimum de confort. 

 

 

D’un autre côté je ne peux pas m’empêcher d’y voir dans ce récit une sorte de vision fantasmée à la limite du mépris d’une classe bourgeoise sur la classe populaire et ouvrière et c’est le genre de chose qui me gêne toujours au entournure dans ce type de récit. Enfin il y a ce qui a vieilli (et pourtant je n’aime pas le terme), la description « idyllique » du premier rapport sexuel entre l’héroïne, 11 ans, et Guido (18, 20 ans ?) met forcément mal à l’aise aujourd’hui. sans savoir si c’est la vision du personnage qui voit que du bon dans ce qui nous apparaît aujourd’hui comme une agression sexuelle sur mineur, la vision de l’autrice qui débute ici une description d’une époque et milieu où le sexe apparaît comme une porte de sortie, un état d’esprit de l’époque qui ne trouve pas anormal qu’a 20 ans on se tape une gamine de 11 ans ou la triste logique du récit je dois bien dire que ça reste perturbant en soi.

lundi 31 octobre 2022

AVENGERS RASSEMBLEMENT #9 : Secret Wars !!

 


 

 

 

« Hahaha. On va voir si Captain America nage aussi bien qu’il vole ! »*

Il nous a fallu grossir les rangs de l’équipe pour une émission consacrée à une des plus gigantesques histoires de l’univers Marvel. Car si dans ce nouvel épisode d’Avengers Rassemblement on vous parle des épisodes #242 et #243 de la série, on se concentre surtout sur l’événement se déroulant en parallèle de ceux-ci, a savoir : Les Guerres Secrètes.

De mai 1984 à avril 1985, la série Marvel Super-Heroes Secret Wars va en effet perturber tout l’univers en faisant affronter super-héros et super-vilains sur une planète déserte tout cela pour les beaux yeux du Beyonder. Quels sont les origines de cette BD ? C’était lesquelles vos figurines ? Comment Shooter travaillent avec les autres scénaristes ? Qui c’est qui à la plus grosse ? Comment ce qui démarre comme un dessin-animé du samedi matin devient rapidement un comic-book Marvel ? Ça serait pas du Arthur Adams là ? Mais d’où sortent-ils tout ces incroyables jouets ? Comment la série est en fait une histoire sur Fatalis ? Que valent les différentes répercussions sur les autres séries ?

Et encore plein d’autres questions auxquelles vont tenter de répondre l’équipe du Plein de Super tout en ressortant des cartons leurs vieilles figurines et en disant tout le bien du boulot de Roger Stern sur les épisodes d’Avengers pris entre ce conflit.

 


 

 

 

et pour le podcast : https://podcast.ausha.co/le-plein-de-super/avengers-rassemblement-9-secret-wars

 

 

 * Un bonbon pour celui qui nous dit d'où est extrait cette phrase

 


 

dimanche 23 octobre 2022

Le Plein de Super #13 : The Mighty Thor par Walt Simonson !

 



Oyez, Oyez

Le trio palantin est de retour pour la plus grande épopée de l’univers Marvel : La geste de Thor par Walter Simonson

De 1983 à 1987, le scénariste et dessinateur va en effet présider à la destiné du fils d’Odin et créer rien de moins que la meilleure période de la série avec celle du roi Kirby. Qui est Walter Simonson ? Science-fiction et heroic-fantasy font-ils bon ménage ? Comment dès le 1er numéro, la série s’impose comme la meilleure de son époque ? Qui c’est le plus fort entre Thor et Beta Ray Bill ? Pourquoi on n’arrive pas à lâcher l’histoire ? De qu’elle manière Simonson remet en avant le panthéon Asgardien ? Volstag c’est le meilleur non ? Pourquoi des lunettes vous change un homme ? De quelle manière la série a influencée l’industrie des comics ? Pourquoi c’est génial ?

Et encore plein d’autres questions auxquelles Isaac/Fandral, Ringseid/Hogun et Lord/Volstagg vont tenter de répondre tout en déclarant leur amour à Manhunter, Orionainsi que Les X-Men et les Teen Titans.

 

et pour le podcast : LE PLEIN DE SUPER | Le Plein de Super #13 : The Mighty Thor par Walt Simonson. | Ausha
 

dimanche 25 septembre 2022

AVENGERS RASSEMBLEMENT #8 : Qui est Spider-Woman ?

 

 

La dernière émission du Plein de Super est en ligne. On continue notre exploration du run de Roger Stern sur la série Avengers et on s'attarde ici aux épisodes #240 et #241 avec en personnage central celui de Spider-Woman.

Bonne écoute

 

 


 

mercredi 21 septembre 2022

"This is your playground"

 


John Crichton est astronaute. Le jour où il part dans l’espace pour vérifier l’une de ses théories, son module est aspiré par un vortex et il se retrouve projeté dans une zone inconnue de l’univers où personne n’a jamais entendu parler ni de la terre ni des humains.

 

 

Initiée par l’immense succès de Star Trek : The Next Generation, les années 90 virent l’arrivée d’un nombre conséquent de série de science-fiction et plus particulièrement de space-opera. Les spin-off Star Trek : Voyager et Star Trek : Enterprise, les frères complémentaires Star Trek : Deep Space Nine et Babylon 5, la comédie Red Dwarf, la trop courte Firefly, le très martial Space 2063, l’autre franchise Stargate (même si Stargate SG1 est assez éloigné du genre) et la queue de comète Battlestar Galactica forment une grande décennie qu’on pourrait même qualifier d’âge d’or du genre.

Si j’aime tout ces séries à différent degrés (rappel : Babylon 5 est l’une des meilleurs séries de tous les temps) et si toutes apportent leur pierre à l’édifice d’un genre passionnant, il y en a pourtant une qui tient une place particulière dans le lot et dans mon cœur. Peut-être parce qu’elle se rapproche le plus de ce que serait l’élément pure "space opera" dans le tableau périodique des genres.

Cette série, c’est Farscape.

Lancée en 1999, Farscape est un vieux projet de Rockne S. O’Bannon et de Brian Henson. Comme son nom l’indique, ce dernier est le fils de Jim et à repris les rennes de l’entreprise avec sa sœur Jane après la mort de leurs père en 1990 (tragique perte s’il en est). A ses yeux, Space Chase (1ère titre du projet) serait une vitrine pour montrer le talent du studio et de ses marionnettistes. Rockne S. O’Bannon, lui, est un vétéran de la SF et à a son actif du très bon (des épisodes de la reprise de La Quatrième Dimension dans les années 80, d’Amazing Stories et l’excellent film Alien Nation) mais aussi du médiocre (SeaQuest DSV, j’en rigole encore). Farscape est sans conteste sa meilleure création.

En plongeant un humain dans un univers totalement déconnecté de la Terre et dans lequel il doit survivre entouré d’aliens multiples et divers puis en devenant peu à peu le centre de toutes les attentions, Farscape renoue avec le space opera tel qu’initié et développé par Les Chroniques de Mars d’Edgar Rice Burroughs ou La Saga des Etoiles d’Edmond Hamilton. Tout autant que John Crichton (JC comme John Carter), nous sommes plongés dans le grand univers sans manuel ni bouée et devons tenter de nager rapidement.

Ce choix de faire dérouler l’action dans une galaxie lointaine (mais pas il y a très longtemps) permet de se libérer de carcans réalistes ou pseudo-réaliste et de s’autoriser toutes les audaces. Ainsi dès le 1er épisode la barrière du langage entre John et ses futurs amis est franchi de par l’injection d’un virus qui permet de comprendre et de se faire comprendre de tout le monde. Hop, emballé c’est pesé on passe à autre chose. D’un univers aussi fou (mais qui se permettra quand même de jouer avec beaucoup de notion scientifique passionnante) découle une narration rapide qui ose régulièrement l’ellipse et la mise dans l’action dès le début de l’épisode.

Mais comme souvent avec les séries marquantes c’est bel et bien avec ses personnages que Farscape marque les esprits. Débarquant en pleine bataille, Crichton va se faire en l’espace de quelques minutes trois compagnons d’infortune : le guerrier Luxan Ka D’Argo, la prêtresse Delvian Pa’u Zotoh Zhaan et le monarque déchu Rygel le 16ème. Tous les trois sont des prisonniers qui ont réussis à s’échapper et à prendre possession du Leviathan Moya, un vaisseau vivant. Pour compléter ce tableau il faut bien sur rajouter Pilote, alien pilote de Moya du fait de sa symbiose avec elle, et surtout Aeryn Sun soldat Peacekeeper considérée comme renégate par ses supérieurs du fait de sa « contamination » trop longue avec les prisonniers et particulièrement avec John Crichton. Ce dernier est enfin la cible d’une traque sans relâche de la part de Bialar Crais, un commandant Peacekeeper qui veut venger la mort de son frère tué par Crichton (en fait un accident lors de l’arrivée soudaine de John dans la galaxie)

Composé de récit bouclés à chaque fin d’épisode lors de ses début Farscape narre donc l’errance sans fin d’un groupe d’individus disparate et n’ayant que très peu de chose en commun tentant d’échapper à leurs ennemis et essayant de retrouver leur foyer. De fait si Crichton est l’alien aux yeux de ces extra-terrestres, ils sont en fait tous l’étranger aux yeux des autres et la série va nous montrer comment peu à peu ces êtres vont devenir amis. Une recherche d’un fils, un moyen pour rentrer chez soi, le désir de trouver une paix intérieure ou bien encore la découvert de sentiment compassionnel envers les autres etc tels sont certains des arcs qui vont guider des personnages incarnés par des acteurs au naturel ou avec beaucoup de maquillages mais également totalement animés par le talents du studio Henson. On croit ainsi à Pilot et à Rygel comme on croyait à Yoda.

Autre force de la série, son aspect très cuir et sexe. Alors que le space-opera télévisuel est assez pudibond en la matière, Farscape n’y va pas par quatre chemin et nous montre des tenues chaudes et des personnages dont le désir suintent par tout les pores de la peau. L’histoire d’amour entre Crichton et Aeryn c’est pas des petits bisous dans le cou.

Enfin, peu à peu, Farscape développe un univers dense, introduit de nouveaux personnages remarquable et tisse un grand récit courant tout du long de la série. Si la première saison s’axe autour de la découverte d’un monde alien pour un humain considéré comme l’idiot du village par les autres et de la façon dont il va peu à peu s’acclimater et accepter ces changements sans devenir fou (notamment via un raccrochage à tout son univer pop-culturelle lui permettant de tenir face à tout ce qu’il voit et tout ce qui lui arrive), la donne change à la fin de celle-ci avec l’arrivée d’un des plus formidable méchant de l’histoire : Scorpius.

Avec ce dernier va se nouer les fils d’une intrigue autour de l’escalade militaire et de l’armement qui parcourra et conclura la série. Son duo avec Crichton va être l’occasion de multiples histoires où des concept de SF vont être utilisés à leur plein potentiel. Parce que c’est aussi cela Farscape, une série qui va utiliser le clonage, l’implant organique et le film Harvey pour l’élever au rang d’outil narratif prompte à offrir des récits fantastiques.

Annuler abruptement à la fin de la 4ème saison alors que les scénaristes pensaient conclure lors de la suivante, Farscape a tout de même pu avoir deux téléfilms concluant la grande saga des habitants de Moya. Trop oublié aujourd’hui, la série reste pourtant l’une des meilleures du genre de par son approche plus viscérale, son énergie et sa capacité d’innovation constante. Ne regardons toutefois pas le verre à moitié vide et terminons sur cet évident constat que sans Farscape, Les Gardiens de la Galaxie tels qu’ils existent aujourd’hui au cinéma n’aurait tout simplement pas vu le jour

 

This is your playground.

 

Si tu sais de quel moment provient cette phrase alors tu connais Farscape, si tu verses ta larme alors tu aimes Farscape





Série australien et américaine
Space Opéra
Créée par Rockne S. O’Bannon et Brian Henson
Avec Ben Browder, Claudia Black, Anthony Simcoe, Jonathan Hardy, Virginia Hey, Gigi Edgley, Wayne Pygram
Diffusée du 19/03/99 au 21/03/03 puis le 18/10/04 pour The Peacekeeper Wars

 

 

 

dimanche 18 septembre 2022

Arizona Junior - Joel et Ethan Coen

 


 

 

H.I. McDunnough, un malfrat de petite envergure, tombe amoureux et épousera Edwina, une policière travaillant dans la prison dans laquelle il est détenu lors d’une de ses nombreuses incarcérations. Après plusieurs tentatives de procréations, le couple apprend que la jeune femme est stérile. Elle tombe alors en dépression et démissionne de son poste tandis que son mari n’est guère plus heureux à son travail qu’à son foyer.

Lors d’un flash info, ils apprennent qu’un riche industriel et sa femme viennent d’avoir des quintuplés. Le couple McDunnough décide donc de kidnapper un de ces bébés pour l’élever comme leur propre fils.

 

 

C’est comme si les frangins avait voulu faire tout l’opposé de leur premier film. Une comédie déjantée au lieu d’un film noir, un récit très explicatif à la place d’une histoire jouant sur les non-dit, des méchants de cartoons et un rythme explosif à la suite d’un récit lent avec de vrais monstres.

Le tout donne un film passionnant et inspirant (j’apprends en lisant wiki qu’il est dans le top du duo Edgard Wright/Simon Pegg ce qui m’étonne guère tant le personnage de Shaun de Shaun of the dead semble être un descendant de celui de Hi) qui construit encore plus la mythologie de cet univers unique avec des thèmes, des acteurs et des personnages.

N’ayant pas encore vu les prochains films du duo, Arizona Junior sonne aussi pour moi comme le film le plus proche de ceux de Sam Raimi. Il y a des plans qui sonne clairement comme une réponse à leur copain mais même l’ambiance totalement cartoonesque fait de ce film le prolongement du trop oublié (et tellement grandiose) Mort sur le grill.

Au final un petit bijou, le deuxième, et maintenant je rentre dans l’inconnu.

 

 

 (texte initialement publié sur le forum Sanctuary le 13/01/20)

 

Le Grand Monde - Pierre Lemaitre

 


La famille PelletierTrois histoires d’amour, un lanceur d’alerte, une adolescente égarée, deux processions, Bouddha et Confucius, un journaliste ambitieux, une mort tragique, le chat Joseph, une épouse impossible, un sale trafic, une actrice incognito, une descente aux enfers, cet imbécile de Doueiri, un accent mystérieux, la postière de Lamberghem, grosse promotion sur le linge de maison, le retour du passé, un parfum d’exotisme, une passion soudaine et irrésistible.

Et quelques meurtres.

 
 
Dernier livre de Pierre Lemaître et premier livre d’une nouvelle saga. Après les années séparant les deux guerres mondiales, on se retrouve en 1948 entre Beyrouth, Paris et Saïgon pour suivre la vie de la famille Pelletier. Parents comme enfants. 
 
Roman passionnant qui nous fait suivre des vies et des enfants différents entre un benjamin à la recherche de son amour disparu, une fille entrant dans l’âge adulte, un cadet journaliste et un aîné qu’on aimerait apprécié mais c'est impossible tout cela donne lieu à une multitude d’intrigue et de ramification. Sans compter les parents. 
 
J’ai adoré, j'ai lu avec passion et encore plus lors d’une révélation finale qui m’a foutu un peu sur le cul tant je ne m’y attendais guère et tant cela nous fait voir les personnages sous un autre angle. 
 
Vivement la suite.
 

jeudi 15 septembre 2022

What we do in the Shadows - Saison 4

 



Guillermo ! The dodo did a doo-doo

 

Après un final brillant qui nous faisait assister à l’éclatement du groupe pour des projets personnels (Nadja qui intègre le cercle vampirique de Londres, Nandor et Guillermo :heart: décidant de partir en voyage à travers le monde) et la mort de Colin Robinson et sa résurrection, la saison 4 avait la lourde tâche de confirmer une certaine montée en puissance d’une comédie fantastique qui ne payait guère de mine au départ.

Si le premier épisode minimise les événements passés en effectuant un saut dans le temps d’un an et en faisant revenir tout le monde au bercail, il apparaît vite que ce choix, logique compte tenu du budget de la série, n’impactera pas la volonté de cette saison à être une sorte de transition dans laquelle chaque personnage va tenter de vivre pour soi. Le dépérissement de la maison est ainsi à la fois symbolique mais aussi pratique. Ainsi Nadja décide de créer et gérer sa boite de nuit avec un succès à la clé (même les véritables Sofia Coppola, Thomas Mars et Jim Jamursh la fréquente c’est dire) aidé par un Guillermo montrant de plus en plus son envie d’indépendance.

Sur la lancée de la troisième saison, Laslo continue son duo avec un Colin Robison métamorphosé. En effet en faisant de Colin un bébé qui va peu à peu grandir et atteindre l’age adulte à la fin de la saison, What we do in the shadows a l’audace de mettre de côté son personnage le plus emblématique. Fini le duo de pote, place à une relation père/fils assez jouissive dans tout ce qu’elle offre en scène et histoires savoureuses. Même si le « vrai » Colin nous manque, il faut saluer la performance de Mark Proksch (et des effets spéciaux) pour arriver à renouveler son personnage et tirer le meilleur de ses versions bébé, enfant et adolescent (qui ont toutes des manières uniques pour vous pomper l’énergie).

Mine de rien ce fil rouge qui courre toute la saison permet de lever le voile sur l’origine de Colin et symbolise très bien (avec également la maison qui s’offre une première tentative de rénovation le temps d’un épisode, l’occasion d’une parodie très drôle sur les émissions de construction) la phase de transition des autres personnages.

Assumé clairement depuis la saison 3, l’attirance entre Nandor et Guillermo est toutefois mise un peu de coté et non traité frontalement. Elle est en fait traité via les événements qui touchent le vampire et son familier. Ainsi le retour des épouses de Nandor et son mariage permettent d’appuyer le fait que l’inflexible est bel et bien attiré par le jeune chasseur. Lui de son côté tente de vivre sa vie, fait ses comings-out mais revient quand même à son désir premier: vouloir devenir un vampire (et se faire Nandor aussi hein, même s’il veut pas le dire)

Des guest-stars toujours sympa (Coppola & co donc mais aussi Fred Armisen, Anoop Desai ou les Sklar Brothers), des persos secondaires toujours excellent (Doug Jones, Nick Kroll, Anthony Atamanuik et surtout Kristen Schaal dont le personnage mériterait d’intégrer le casting principal) et toujours un Laslo chaleureux et pédant, une Nadja énervé et intelligente, un Guillermo désespéré et touchant, un Colin énervant et énervant et un Nandor tendrement ridicule, What we do in the shadows c’est toujours aussi bon. Et malgré un rythme en dents de scie, des épisodes pas forcément bien réussie (la résolution de l’épisode Go Flip Yourself), le tout est suffisamment brillant, offre des moments hilarant (l’entretien avec le directeur d’école, la grève des spectres, le mariage de Nandor, Nadja et Guillermo se faisant passer pour un couple auprès de la famille de Guillermo, la Colin-Cave etc.) pour avoir envie de voir la suite

Surtout avec un tel cliffhanger.

 

lundi 8 août 2022

Wake Up, Ron Burgundy: The Lost Movie - Adam McKay

 



L’équipe de Channel 4, dirigée par Ron Burgundy et Veronica Corningstone, enquête sur une organisation extrémiste connue sous le nom de The Alarm Clock. Ce groupe vole des banques tout en essayant de transmettre un message, ils ne l’ont pas encore compris.

 

 

Fascinant film que cette « suite » qui se trouve être un montage des scènes coupées et alternative de Anchorman: The Legend of Ron Burgundy. Le résultat est étrange et on sent bien qu’on force parfois les choses mais ça tient quand même la route même pour quelqu’un n’ayant pas le 1er film en tête mais bon si tu en es à voir ce direct-to-dvd c’est que tu connais bien les aventures de Burgundy

 

C’est surtout un exemple remarquable de ce qu’un travail de montage peut faire de différent avec les (quasi) mêmes images et cela montre à quel point Anchorman s’appuyait sur l’improvisation sans limite de Will Ferrell & consort tant il y de scènes alternatives mise de côté qui fonctionne parfaitement. Ce qui rend dès lors justice au travail de Adam McKay dans ses choix, pour Anchorman, pour garder le meilleur de la crème et faire des choix importants comme le remplacement de l’histoire des terroristes par celle de la naissance du bébé panda tant bien même ils découlerait de mauvaise projo-tests.

 

Wake Up, Ron Burgundy: The Lost Movie est film déséquilibré, surtout dans sa première partie, mais il recèle de scènes savoureuses : Ron et son mentor qui veut, littéralement, faire l’amour à Dame Nature, la déclaration d’amour de Champ à Ron, Steve Carrell toujours au top, le patron de chaine et son fils et, ma chouchoute, Amy Poehler en guichetière de banque envoyant chier les terroristes.

 

Pas un film parfait mais loin d’être qu’une simple curiosité pour qui aime un des cinéastes américains les plus intéressants des années 2000

mardi 12 avril 2022

Avengers Rassemblement #5 : Sorcellerie - Les Origines de Wanda


Ho mais dites donc je ne vous avais pas dis que je participais à des podcasts avec des copains ? Si ? Non ? Vous vous en foutez ?

Ouais ben pas moi car je trouve qu'on fait un chouette boulot et en plus on s'éclate. Bon je vais faire simple, je vous recopie la présentation de la dernière émission : 





Après une aventure avec les explorateurs ultimes, voici le crossovers avec le sorcier suprême

Avengers Rassemblement #5 : Sorcellerie - Les Origines de Wanda

 



 

 

Dans ce nouvel épisode consacré au run de Roger Stern sur la série Avengers, on se concentre aujourd’hui sur les épisodes #234 d’Avengers et #60 de Doctor Strange.

Comment Roger Stern nous concocte un résumé parfait de la vie compliqué de la Sorcière Rouge ? Qui a couché avec qui ? Pourquoi même une jambe dans le plâtre n’arrête pas Oeil-de-faucon ? Qui est Dracula dans l’univers Marvel ? Sérieusement on est d’accord que le film Blade enterre sa suite ? Pourquoi aime t-on la manière dont le quotidien des super-héros est décrit ? Comment Stern arrive à créer une amitié entre des héroïnes à travers leurs forces ?

Et encore tout plein de questions auxquelles on répond tout en explorant Tomb of Dracula, Wandavision et en déclarant notre amour à John Constantine dans ce nouvel épisode d’Avengers Assemble !

 

vendredi 28 janvier 2022

Sang pour Sang - Joel & Ethan Coen



 

Petite envie pour cette début d’année : Se faire l’intégrale des films des frangins Coen. L’occasion de revoir des films que j’adore, de revoir certains qui ne m’avait pas franchement enthousiasmé et, surtout, découvrir ceux que je n’ai jamais vu.

Ce qui n’est pas le cas de leur premier film, Blood Simple traduit chez nous par Sang pour Sang. Polar suintant et dégoulinant mettant en scène principaux John Getz, Frances McDormand, Dan Hedaya et M. Emmet Walsh dans une intrigue tout ce qu’on pourrait juger de classique (un cocu voulant faire tuer sa femme et son amant) mais rendu ici totalement passionnant par la manière qu’il a de placer le spectateur comme seul démiurge de tout le récit tandis que tous les protagonistes vont, peu à peu, se faire une idée totalement différente de la réalité.

Ainsi Ray imaginera que c’est sa femme qui a tué son mari, tandis que cette dernière sera persuadé que son mari est bel et bien vivant et qui les traque.

Pour un premier film, je le trouve incroyable de maîtrise dans la gestion des multiples intrigues et de leurs recoupements. Même si certaines ellipses sembles incongru sur le coup, tout prend son importance au fur et à mesure. Et déjà la figure du mal est présente à travers le personnage du détective privé, personnage répugnant, horrible et terrifiant.

Premier film, premier coup de maître.

 

 

(texte initialement publié sur le forum Sanctuary le 05/01/20)

mardi 18 janvier 2022

Archivistes en série



 

 

 

Instant pub pour Loanis Deroide qui, sur son site Saison, revient en trois articles sur l’histoire de la sériephilie française de la fin des années 80 jusqu’au début des années 2000. Bref quand tout un ensemble de support et de passeurs sont apparus et ont entrepris un travail de défrichage primordial dont on récolte les fruits encore aujourd’hui.

Grand intérêt de ces trois articles, ils se basent sur des entretiens avec les quatre figures les plus importantes de l’époque : Jacques Baudou le créateur des Rencontres européennes de télévision, Alain Carrazé qui fut en charge des programme de fiction dans Temps X avant de devenir l’auteur de l’ouvrage Le Prisonnier : chef-d’oeuvre télévisionnaire aux éditions Huitième Art puis le créateur de l’émission Destination Séries, Christophe Petit le fondateur et rédacteur en chef du magazine Génération Séries (pour lequel je suis fier d'avoir écrit un long article consacré à Babylon 5) et Martin Winckler auteur de La Maladie de Sachs* et de plusieurs ouvrages sur les séries télévisées notamment Mission : Impossible aux éditions Huitième Art et le Guide Totem : Les Séries Télévisées chez Larousse (ouvrage de référence de bibi encore aujourd’hui).

C’est passionnant et très bien écrit avec l’alternance de témoignage appuyant l’argumentation. Surtout cela met très bien en valeur le caractère de défricheur et de passeur qu’ont eu ces différents protagonistes. Aspect fondamental qui explique très bien ce qui s’est construit durant les années 90 en parallèle (voir en préfigurant) de l’évolution de la diffusion des séries à la télévision et pourquoi ce travail est primordial durant les années 2000 période de grande évolution à la fois en terme de diffusion et de reconnaissance publique mais aussi de critique.

 

La conclusion est très intéressante et appel à une réflexion quand aux périodes suivantes c'est à dire les années 2000. Je pense à l'apport des forums de discussions sur le net mais aussi à, justement, la bascule de la critique qui perd son rôle de défricheur et de passeurs pour devenir plus "classique" avec sa distribution de bon points, sa mise en avant de la série du moment, voire ses différentes "écoles". Comme dirait le philosophe "il faut de tout pour faire un monde" mais le basculement durant les années 2000 serait passionnant à étudier ne serait-ce que pour voir s'il y a un parallèle avec l'évolution de la manière de diffuser en France ou pour comprendre une part de la faible qualité de la critique actuelle notamment dans son manque de connaissance de l'histoire du médium.

C'est un peu mon opinion quand j'y réfléchis ou quand je discute avec des gens amateurs de séries qui ont cette idée ancrée d'une (re)naissance des séries télé durant les années 2000 cependant si je n'ai jamais étudié sérieusement la question, il me semble que le livre d'Alain Carrazé et de Romain Nigita, Series' Anatomy, apporte quelques pistes sur le sujet.
 

*dont le sujet n’a rien à voir avec les séries télé (la chronique quotidienne d’un médecin généraliste d’une petite ville) mais dont le succès a permis à Martin Winckler de faire beaucoup d’émission de radio et de télé durant lesquelles il n’hésitait pas à dire tout le bien qu’il pensait des séries télévisées. Ça n’a l’air de rien aujourd’hui mais à l’époque c’était carrément unique.

 


 

lundi 10 janvier 2022

Contes de Chevet - American Vampire

 


 

 

Profitant de la récente sortie du dixième et dernier tome d'American Vampire, je me suis donc relu le comic de Scott Snyder. Un comic qui tient une place un peu particulière dans la bibliothèque puisque le premier tome fut offert par un ami cher (je veux dire par là que c'est quelqu'un que j'apprécie, pas qu'il nous coûte une couille quand il vient manger à la maison) et qu'il m'a permis de découvrir un scénariste alors peu connu vu qu'il n'avait pas encore posé ses pattes sur Batman. 

 

Et j'aime bien les vampires en plus. Bon les êtres maudits à la sexualité refoulée et chouinant "who wants to live forever ?" à la Anne Rice & co c'est clairement pas mon truc. Mais le vampire bestial, le monstre sanguinaire, celui qui fait parler le sang là par contre je dis banco. Je suis plus Proinsias Cassidy et Severen que Louis de Pointe du Lac et Lestat. Du coup j'ai tout de suite accroché aux aventures de Skinner Sweet et de Pearl Jones à travers l'histoire du dernier siècle américain. 


Bon et du coup cette fin ? 


Le problème avec une série qui se met en pause et un scénariste qui préfère faire un peu nawak avec la vedette de DC Comics, c'est que cela se ressent sur le rythme. Là où Snyder était malin c'est qu'American Vampire n'était pas à la base une histoire basée sur un mystère à résoudre ou une aventure épique avec un grand final à la clé. Ce qui portait le récit c'était la vie de différent personnages à travers les époques. De fait la série se prêtait très bien à des récits courts autour des personnages de Skinner, Pearl ou Felicia et pouvait se permettre une multitude de détour avant de revenir à ces protagonistes majeurs. D'ailleurs l'un des sommets de la série reste, justement, une mini-série (American Vampire: Survival of the Fittest avec ses vampires nazis dessinés par Sean Murphy) et son apogée arrive avec la mort d'Henry Preston, le mari de Pearl. 

Mais du coup quand Scott Snyder décide d'entamer un deuxième cycle avec un grand méchant, un grand conflit et l'envie de réunir tout le monde pour un grand final, la série pâti alors de l'emploi du temps chargé de son auteur. Le paradoxe est donc que ce qui doit être le grand final explosif se retrouve souvent être assez à la traine et souvent en redite de ce qui précédait. Ça fonctionne quand même parce que la menace est représentée de manière suffisamment terrifiante (le marchand gris) pour être intéressante et qu'il y a des passages encore excellents (tout ce qui se passe avec Pearl sur sa terre natale par exemple) mais...clairement le mojo n'est plus là. 

Coté pile j'aime bien voir comment tous les personnages convergent et comment rien n'est oublié, coté face j'aurais voulu voir des relations plus développés (Travis et Gus par exemple) et j'ai quand même une drôle d'impression que certaines choses sont traités par dessus la jambe voire incohérente mais peut-être que cela vient aussi du sommaire du dernier tome qui place les récits anthologiques avant le récit final et dont certaines histoires me semblent assez à coté de la plaque. 

Bon toujours est-il que la lecture reste globalement agréable et que la série me plait toujours autant pour ses personnages, sa manière de parcourir l'histoire de l'Amérique et ses vampires bien monstrueux. 

 





vendredi 7 janvier 2022

Contes de Chevet - The Incredible Hulk #1



 

 

 

Et donc je commence mon année de lecture avec les 1er épisodes du Titan Vert. The Incredible Hulk #1 datant de mai 1962, écrit par Stan Lee et dessiné par Jack Kirby. Peut-être la série la plus "Marvel" de l'époque puisque perpétuant les récits de monstres de l'éditeur et que Kirby dessinait. Le 1er épisode est comment souvent un beau modèle de récit des origines d'un héros avec une caractérisation très claire du personnage de Bruce Banner et un événement fondateur qui imprime la rétine sur des générations


(c'est marrant de voir qu'un monstre né d'un acte altruiste là où un héros comme Spider-Man va naître d'un acte égoïste)


J'avais découvert cette épisode dans le Strange Special Origines n°277* et ce récit assez noir avec sa fin très amer et terrifiant m'avait totalement scotché. Qu'elle ne fut pas ma surprise de découvrir quelques années plus tard que l'épisode se composait de deux parties et que la suite voyait Hulk se confronter à son premier ennemi, la Gargouille. Bon clairement cette suite n'est pas à la hauteur de ce qui précède et voir Hulk lutter contre la vermine communiste c'est pas mon trip. De fait la série va quand même bien se chercher durant les premier numéros sans qu'on sache trouver la bonne formule. Le succès n'étant pas là, le titre s'arrêtera et le personnage ira poser ses valises dans la revue Tales To Astonish mais ça c'est une autre histoire


* Formidable numéro pour découvrir le personnage durant les 30 années de sa vie et cela à travers ce premier épisode mais aussi un remarquable épisode, écrit par Roger Stern et John Byrne et dessiné par Sal Buscema, dans lequel Hulk affronte Sasquatch et en bonus des illustrations couvrant les grands moments de la vie de Hulk et une analyse psy de Doc Samson servant de résumé des aventures du personnage 

 

 


 

mardi 4 janvier 2022

La dernière séance 2021 - Bilan



 

190 films ou séries vu ou revus mais peu de nouveauté au final


Forcément un confinement et 5 mois 1/2 de fermeture de cinéma ça aide à essayer d’explorer des trucs anciens surtout quand tu dois faire une émission hebdomadaire de cinéma. Du coup j’ai pu explorer du faux documentaires (The Rutles, Walk Hard), de la vieille comédie anglaise (Passport to Pimlico) ou bien encore du long-métrages avec plein de voitures dedans (Le Grand Embouteillage, Two-Lane Blacktop).


Niveau rétrospective perso je suis allé découvrir la filmo de Taïka Waïtiti (le pied) ou de Makoto Shinkai (l’ennui...au final Your Name est vraiment u,e exception) et niveau série ce fut bien sur la découverte de Troisième Soleil après le soleil, de Superstore, de Dowton Abbey (encore en plus dedans, j’attaque la cinquième saison), un deuxième au revoir avec le coach Taylor de Friday Night Lights, la continuation de l’aventure avec les flics de Hill Street et un au revoir au copain du 99 à Brooklyn (putain vous allez me manquer) et aux femmes de Mom


Allez niveau coup de cœur cette année :


- The Came Together de David Wain avec Amy Poehler et Paul Rudd, une parodie très fine des films de comédies romantiques à la con

- Une BO remarquable, un huit-clos étouffant et fantastique digne d’un film de John Carpenter, c’est Shadow in the Cloud de Roseanne Liang

- La comédie que je veux encore voir et revoir : Tag de Jeff Tomsic

- La suite mieux que l’original : A Quiet Place part II, toujours de John Krasinski

- Jeremy Gardner qui confirme tout le bien que je pense de son boulot avec After Midnight

- Le film qui éclate tout : Bad Banging or loony Porn de Radu Jude


et enfin vive les séries ou presque avec la 3ème saison de What We do in the Shadows, définitivement la meilleure comédie fantastique de ces dernières années et Many Saints of Newarks. Nuff said



Et pour 2022 ? Un seul projet, une grosse rétrospective tonton Spielby. On commencera par la fin avec West Side Story pour repartir ensuite dans les années 70