dimanche 25 septembre 2022

AVENGERS RASSEMBLEMENT #8 : Qui est Spider-Woman ?

 

 

La dernière émission du Plein de Super est en ligne. On continue notre exploration du run de Roger Stern sur la série Avengers et on s'attarde ici aux épisodes #240 et #241 avec en personnage central celui de Spider-Woman.

Bonne écoute

 

 


 

mercredi 21 septembre 2022

"This is your playground"

 


John Crichton est astronaute. Le jour où il part dans l’espace pour vérifier l’une de ses théories, son module est aspiré par un vortex et il se retrouve projeté dans une zone inconnue de l’univers où personne n’a jamais entendu parler ni de la terre ni des humains.

 

 

Initiée par l’immense succès de Star Trek : The Next Generation, les années 90 virent l’arrivée d’un nombre conséquent de série de science-fiction et plus particulièrement de space-opera. Les spin-off Star Trek : Voyager et Star Trek : Enterprise, les frères complémentaires Star Trek : Deep Space Nine et Babylon 5, la comédie Red Dwarf, la trop courte Firefly, le très martial Space 2063, l’autre franchise Stargate (même si Stargate SG1 est assez éloigné du genre) et la queue de comète Battlestar Galactica forment une grande décennie qu’on pourrait même qualifier d’âge d’or du genre.

Si j’aime tout ces séries à différent degrés (rappel : Babylon 5 est l’une des meilleurs séries de tous les temps) et si toutes apportent leur pierre à l’édifice d’un genre passionnant, il y en a pourtant une qui tient une place particulière dans le lot et dans mon cœur. Peut-être parce qu’elle se rapproche le plus de ce que serait l’élément pure "space opera" dans le tableau périodique des genres.

Cette série, c’est Farscape.

Lancée en 1999, Farscape est un vieux projet de Rockne S. O’Bannon et de Brian Henson. Comme son nom l’indique, ce dernier est le fils de Jim et à repris les rennes de l’entreprise avec sa sœur Jane après la mort de leurs père en 1990 (tragique perte s’il en est). A ses yeux, Space Chase (1ère titre du projet) serait une vitrine pour montrer le talent du studio et de ses marionnettistes. Rockne S. O’Bannon, lui, est un vétéran de la SF et à a son actif du très bon (des épisodes de la reprise de La Quatrième Dimension dans les années 80, d’Amazing Stories et l’excellent film Alien Nation) mais aussi du médiocre (SeaQuest DSV, j’en rigole encore). Farscape est sans conteste sa meilleure création.

En plongeant un humain dans un univers totalement déconnecté de la Terre et dans lequel il doit survivre entouré d’aliens multiples et divers puis en devenant peu à peu le centre de toutes les attentions, Farscape renoue avec le space opera tel qu’initié et développé par Les Chroniques de Mars d’Edgar Rice Burroughs ou La Saga des Etoiles d’Edmond Hamilton. Tout autant que John Crichton (JC comme John Carter), nous sommes plongés dans le grand univers sans manuel ni bouée et devons tenter de nager rapidement.

Ce choix de faire dérouler l’action dans une galaxie lointaine (mais pas il y a très longtemps) permet de se libérer de carcans réalistes ou pseudo-réaliste et de s’autoriser toutes les audaces. Ainsi dès le 1er épisode la barrière du langage entre John et ses futurs amis est franchi de par l’injection d’un virus qui permet de comprendre et de se faire comprendre de tout le monde. Hop, emballé c’est pesé on passe à autre chose. D’un univers aussi fou (mais qui se permettra quand même de jouer avec beaucoup de notion scientifique passionnante) découle une narration rapide qui ose régulièrement l’ellipse et la mise dans l’action dès le début de l’épisode.

Mais comme souvent avec les séries marquantes c’est bel et bien avec ses personnages que Farscape marque les esprits. Débarquant en pleine bataille, Crichton va se faire en l’espace de quelques minutes trois compagnons d’infortune : le guerrier Luxan Ka D’Argo, la prêtresse Delvian Pa’u Zotoh Zhaan et le monarque déchu Rygel le 16ème. Tous les trois sont des prisonniers qui ont réussis à s’échapper et à prendre possession du Leviathan Moya, un vaisseau vivant. Pour compléter ce tableau il faut bien sur rajouter Pilote, alien pilote de Moya du fait de sa symbiose avec elle, et surtout Aeryn Sun soldat Peacekeeper considérée comme renégate par ses supérieurs du fait de sa « contamination » trop longue avec les prisonniers et particulièrement avec John Crichton. Ce dernier est enfin la cible d’une traque sans relâche de la part de Bialar Crais, un commandant Peacekeeper qui veut venger la mort de son frère tué par Crichton (en fait un accident lors de l’arrivée soudaine de John dans la galaxie)

Composé de récit bouclés à chaque fin d’épisode lors de ses début Farscape narre donc l’errance sans fin d’un groupe d’individus disparate et n’ayant que très peu de chose en commun tentant d’échapper à leurs ennemis et essayant de retrouver leur foyer. De fait si Crichton est l’alien aux yeux de ces extra-terrestres, ils sont en fait tous l’étranger aux yeux des autres et la série va nous montrer comment peu à peu ces êtres vont devenir amis. Une recherche d’un fils, un moyen pour rentrer chez soi, le désir de trouver une paix intérieure ou bien encore la découvert de sentiment compassionnel envers les autres etc tels sont certains des arcs qui vont guider des personnages incarnés par des acteurs au naturel ou avec beaucoup de maquillages mais également totalement animés par le talents du studio Henson. On croit ainsi à Pilot et à Rygel comme on croyait à Yoda.

Autre force de la série, son aspect très cuir et sexe. Alors que le space-opera télévisuel est assez pudibond en la matière, Farscape n’y va pas par quatre chemin et nous montre des tenues chaudes et des personnages dont le désir suintent par tout les pores de la peau. L’histoire d’amour entre Crichton et Aeryn c’est pas des petits bisous dans le cou.

Enfin, peu à peu, Farscape développe un univers dense, introduit de nouveaux personnages remarquable et tisse un grand récit courant tout du long de la série. Si la première saison s’axe autour de la découverte d’un monde alien pour un humain considéré comme l’idiot du village par les autres et de la façon dont il va peu à peu s’acclimater et accepter ces changements sans devenir fou (notamment via un raccrochage à tout son univer pop-culturelle lui permettant de tenir face à tout ce qu’il voit et tout ce qui lui arrive), la donne change à la fin de celle-ci avec l’arrivée d’un des plus formidable méchant de l’histoire : Scorpius.

Avec ce dernier va se nouer les fils d’une intrigue autour de l’escalade militaire et de l’armement qui parcourra et conclura la série. Son duo avec Crichton va être l’occasion de multiples histoires où des concept de SF vont être utilisés à leur plein potentiel. Parce que c’est aussi cela Farscape, une série qui va utiliser le clonage, l’implant organique et le film Harvey pour l’élever au rang d’outil narratif prompte à offrir des récits fantastiques.

Annuler abruptement à la fin de la 4ème saison alors que les scénaristes pensaient conclure lors de la suivante, Farscape a tout de même pu avoir deux téléfilms concluant la grande saga des habitants de Moya. Trop oublié aujourd’hui, la série reste pourtant l’une des meilleures du genre de par son approche plus viscérale, son énergie et sa capacité d’innovation constante. Ne regardons toutefois pas le verre à moitié vide et terminons sur cet évident constat que sans Farscape, Les Gardiens de la Galaxie tels qu’ils existent aujourd’hui au cinéma n’aurait tout simplement pas vu le jour

 

This is your playground.

 

Si tu sais de quel moment provient cette phrase alors tu connais Farscape, si tu verses ta larme alors tu aimes Farscape





Série australien et américaine
Space Opéra
Créée par Rockne S. O’Bannon et Brian Henson
Avec Ben Browder, Claudia Black, Anthony Simcoe, Jonathan Hardy, Virginia Hey, Gigi Edgley, Wayne Pygram
Diffusée du 19/03/99 au 21/03/03 puis le 18/10/04 pour The Peacekeeper Wars

 

 

 

dimanche 18 septembre 2022

Arizona Junior - Joel et Ethan Coen

 


 

 

H.I. McDunnough, un malfrat de petite envergure, tombe amoureux et épousera Edwina, une policière travaillant dans la prison dans laquelle il est détenu lors d’une de ses nombreuses incarcérations. Après plusieurs tentatives de procréations, le couple apprend que la jeune femme est stérile. Elle tombe alors en dépression et démissionne de son poste tandis que son mari n’est guère plus heureux à son travail qu’à son foyer.

Lors d’un flash info, ils apprennent qu’un riche industriel et sa femme viennent d’avoir des quintuplés. Le couple McDunnough décide donc de kidnapper un de ces bébés pour l’élever comme leur propre fils.

 

 

C’est comme si les frangins avait voulu faire tout l’opposé de leur premier film. Une comédie déjantée au lieu d’un film noir, un récit très explicatif à la place d’une histoire jouant sur les non-dit, des méchants de cartoons et un rythme explosif à la suite d’un récit lent avec de vrais monstres.

Le tout donne un film passionnant et inspirant (j’apprends en lisant wiki qu’il est dans le top du duo Edgard Wright/Simon Pegg ce qui m’étonne guère tant le personnage de Shaun de Shaun of the dead semble être un descendant de celui de Hi) qui construit encore plus la mythologie de cet univers unique avec des thèmes, des acteurs et des personnages.

N’ayant pas encore vu les prochains films du duo, Arizona Junior sonne aussi pour moi comme le film le plus proche de ceux de Sam Raimi. Il y a des plans qui sonne clairement comme une réponse à leur copain mais même l’ambiance totalement cartoonesque fait de ce film le prolongement du trop oublié (et tellement grandiose) Mort sur le grill.

Au final un petit bijou, le deuxième, et maintenant je rentre dans l’inconnu.

 

 

 (texte initialement publié sur le forum Sanctuary le 13/01/20)

 

Le Grand Monde - Pierre Lemaitre

 


La famille PelletierTrois histoires d’amour, un lanceur d’alerte, une adolescente égarée, deux processions, Bouddha et Confucius, un journaliste ambitieux, une mort tragique, le chat Joseph, une épouse impossible, un sale trafic, une actrice incognito, une descente aux enfers, cet imbécile de Doueiri, un accent mystérieux, la postière de Lamberghem, grosse promotion sur le linge de maison, le retour du passé, un parfum d’exotisme, une passion soudaine et irrésistible.

Et quelques meurtres.

 
 
Dernier livre de Pierre Lemaître et premier livre d’une nouvelle saga. Après les années séparant les deux guerres mondiales, on se retrouve en 1948 entre Beyrouth, Paris et Saïgon pour suivre la vie de la famille Pelletier. Parents comme enfants. 
 
Roman passionnant qui nous fait suivre des vies et des enfants différents entre un benjamin à la recherche de son amour disparu, une fille entrant dans l’âge adulte, un cadet journaliste et un aîné qu’on aimerait apprécié mais c'est impossible tout cela donne lieu à une multitude d’intrigue et de ramification. Sans compter les parents. 
 
J’ai adoré, j'ai lu avec passion et encore plus lors d’une révélation finale qui m’a foutu un peu sur le cul tant je ne m’y attendais guère et tant cela nous fait voir les personnages sous un autre angle. 
 
Vivement la suite.
 

jeudi 15 septembre 2022

What we do in the Shadows - Saison 4

 



Guillermo ! The dodo did a doo-doo

 

Après un final brillant qui nous faisait assister à l’éclatement du groupe pour des projets personnels (Nadja qui intègre le cercle vampirique de Londres, Nandor et Guillermo :heart: décidant de partir en voyage à travers le monde) et la mort de Colin Robinson et sa résurrection, la saison 4 avait la lourde tâche de confirmer une certaine montée en puissance d’une comédie fantastique qui ne payait guère de mine au départ.

Si le premier épisode minimise les événements passés en effectuant un saut dans le temps d’un an et en faisant revenir tout le monde au bercail, il apparaît vite que ce choix, logique compte tenu du budget de la série, n’impactera pas la volonté de cette saison à être une sorte de transition dans laquelle chaque personnage va tenter de vivre pour soi. Le dépérissement de la maison est ainsi à la fois symbolique mais aussi pratique. Ainsi Nadja décide de créer et gérer sa boite de nuit avec un succès à la clé (même les véritables Sofia Coppola, Thomas Mars et Jim Jamursh la fréquente c’est dire) aidé par un Guillermo montrant de plus en plus son envie d’indépendance.

Sur la lancée de la troisième saison, Laslo continue son duo avec un Colin Robison métamorphosé. En effet en faisant de Colin un bébé qui va peu à peu grandir et atteindre l’age adulte à la fin de la saison, What we do in the shadows a l’audace de mettre de côté son personnage le plus emblématique. Fini le duo de pote, place à une relation père/fils assez jouissive dans tout ce qu’elle offre en scène et histoires savoureuses. Même si le « vrai » Colin nous manque, il faut saluer la performance de Mark Proksch (et des effets spéciaux) pour arriver à renouveler son personnage et tirer le meilleur de ses versions bébé, enfant et adolescent (qui ont toutes des manières uniques pour vous pomper l’énergie).

Mine de rien ce fil rouge qui courre toute la saison permet de lever le voile sur l’origine de Colin et symbolise très bien (avec également la maison qui s’offre une première tentative de rénovation le temps d’un épisode, l’occasion d’une parodie très drôle sur les émissions de construction) la phase de transition des autres personnages.

Assumé clairement depuis la saison 3, l’attirance entre Nandor et Guillermo est toutefois mise un peu de coté et non traité frontalement. Elle est en fait traité via les événements qui touchent le vampire et son familier. Ainsi le retour des épouses de Nandor et son mariage permettent d’appuyer le fait que l’inflexible est bel et bien attiré par le jeune chasseur. Lui de son côté tente de vivre sa vie, fait ses comings-out mais revient quand même à son désir premier: vouloir devenir un vampire (et se faire Nandor aussi hein, même s’il veut pas le dire)

Des guest-stars toujours sympa (Coppola & co donc mais aussi Fred Armisen, Anoop Desai ou les Sklar Brothers), des persos secondaires toujours excellent (Doug Jones, Nick Kroll, Anthony Atamanuik et surtout Kristen Schaal dont le personnage mériterait d’intégrer le casting principal) et toujours un Laslo chaleureux et pédant, une Nadja énervé et intelligente, un Guillermo désespéré et touchant, un Colin énervant et énervant et un Nandor tendrement ridicule, What we do in the shadows c’est toujours aussi bon. Et malgré un rythme en dents de scie, des épisodes pas forcément bien réussie (la résolution de l’épisode Go Flip Yourself), le tout est suffisamment brillant, offre des moments hilarant (l’entretien avec le directeur d’école, la grève des spectres, le mariage de Nandor, Nadja et Guillermo se faisant passer pour un couple auprès de la famille de Guillermo, la Colin-Cave etc.) pour avoir envie de voir la suite

Surtout avec un tel cliffhanger.