lundi 21 août 2023

Locke & Key - Tome 3 : La couronne des ombres

 


 

 

 

On ne s’arrête pas en si bon chemin : après le tome 1, après le tome 2 voilà….le tome 3 ! Oui bravo vous êtes géniaux je vous kiss ! Love ! On va se répéter mais c’est pour la bonne cause. Locke & Key est un des meilleurs comics actuels et ce n’est sûrement pas la lecture de ce tome qui nous fera penser le contraire.

Difficilement trouvable pendant un moment à moins de vendre un rein, ce troisième tome de Locke & Key est de retour dans les rayons afin d’accompagner la sortie du quatrième tome inédit chez nous, et sur lequel nous reviendrons la semaine prochaine. Pour l’heure, intéressons nous donc à La couronne des ombres, un titre charmant pour une aventure où les enfants Locke vont s’enfoncer un peu plus dans les ténèbres avec toujours cette facilité pour les auteurs à lier grandes aventures et tragédie humaine.

Le deuxième tome, Casse-tête, était une pause dans l’histoire mais dorénavant l’heure n’est plus au repos mais à l’action. Lucas Caravaggio ayant éliminé et neutralisé les personnes qui auraient pu l’empêcher de mener à bien son projet, il ne lui reste plus qu’à trouver la clé oméga. Une clé dont on ne connaît pas encore la fonction (bien que sa forme est en soi un indice) mais dont on peut supputer l’importance dans un vaste dessein dont Caravaggio ne serait pas l’instigateur si on s’en fie à sa discussion avec Sam Reese dans le premier numéro de ce tome. Une discussion intéressante dans le sens où elle nous présente un Reese conscient de la manipulation dont il a fait l’objet, il nous apparaît alors moins pitoyable face à un Caravaggio dont on se demande quelle est la chose qui est collée sur son dos. Ce dernier serait-il le dindon de la farce tout autant que le fut Reese ?

 


 

 

Quoiqu’il puisse être, il apparaît que la clé oméga est au centre de tous les mystères, qu’elle est très bien cachée pour le moment, et que pour l’heure c’est la clé des ombres qui est mise en avant. Ce tome est une véritable plongée dans les ombres littéralement parlant lorsque que Kinsey et ses amis explorent une grotte qui semble garder beaucoup de secrets. Les ombres, ce sont aussi celle de Nina Locke, la mère de Tyler, Kinsey et Bode, qui sombre de plus en plus dans l’alcoolisme. Les ombres, c’est enfin la clé des ombres qui permet à Caravaggio de les contrôler afin d’attaquer les enfants Locke, mais contre toute attente ceux-ci ne vont pas se laisser faire. Certes, Kinsey ne connaissant plus la peur et la tristesse trouve en elle les ressources pour se battre mais c’est surtout Tyler Locke qui prend les choses en main à l’aide de la clé de Titan. L’occasion pour Gabriel Rodriguez de nous offrir un combat grandiose via un procédé classique mais toujours efficace, la majorité de l’épisode étant en effet composé de pleines pages sans dialogue.

La conclusion de ce combat nous apparaît alors comme la fin d’un cycle. Comme nous y sommes maintenant habitué, Joe Hill se sert du fantastique pour parler de tragédie humaine et si depuis le début de la série les événements surnaturels servaient principalement à traiter du deuil et de la perte d’un être cher, la lutte de Tyler signe la fin de ce deuil. Dorénavant Bode, Kinsey et lui n’auront plus peur et feront face à ce qui les attend. Ce n’est donc pas un hasard si dans le dernier chapitre de ce tome, leur réaction face à la clé de soins, qui permet de réparer ce qui est cassé sera bien différente de celle de leur mère encore incapable de faire le deuil de son mari.

Après une pause, qui nous apparaît rétrospectivement nécessaire, Locke & Key – La couronne des ombres appuie sur la pédale d’accélération. Suite au combat titanesque et guérisseur de nos héros, ceux-ci sont maintenant prêts à affronter les prochains dangers que l’on découvrira la semaine prochaine dans le tome 
 
 

 
 
Ce texte fut originalement publié sur le site du Daily Mars le 29/03/13

Locke & Key - Tome 2 : Casse tête

 


 

 

Parce qu’on ne va pas s’arrêter en si bon chemin, penchons nous maintenant sur le deuxième tome de Locke & Key et découvrons plus en profondeur les méandres de Keyhouse et Lovecraft.

Dans notre article consacré au premier tome de la bande dessinée de Joe Hill et Gabriel Rodriguez, un de nos lecteurs nous a signalés que Locke & Key avait fait l’objet d’un pilote pour une éventuelle série télé qui ne vit au final jamais le jour. Ce projet d’adaptation est peu étonnant car la BD a le potentiel pour être portée à l’écran : une intrigue passionnante pleine de mystère, un bon groupe de personnages diversifié et la mort de Rendell Locke comme événement fédérateur fort autour duquel l’intrigue peut tourner. Toutefois si le premier tome, Bienvenue à Lovecraft, est en soi facilement adaptable, il n’en est pas de même pour les autres.

En effet, quand on referme ce deuxième tome, une drôle de sensation monte en nous,   celle d’avoir appris et découvert énormément d’éléments tout en étant frustré de n’avoir vu au final que très peu de choses. Il en est ainsi : après une première aventure haletante, terrifiante et éprouvante, la suite s’avère beaucoup plus calme. Cela en fait-il une mauvaise lecture ? Clairement non ! Au même titre que, par exemple, le tome 2 du Trône de Fer ou des aventures de Harry Potter, ce tome fait office de pause afin de placer des éléments qui s’avéreront fondamentaux pour la suite de l’histoire tout en apportant un nouvel éclairage aux événements du premier tome.

Si Bienvenue à Lovecraft était un ride en montagne russe, Casse tête s’avère être une randonnée sur un chemin oublié de beaucoup et sur lequel il ne serait pas étonnant de faire une rencontre avec un mauvais génie. Cette rencontre c’est Ellie Whedon qui la fait. Personnage introduit rapidement quelques numéros avant, cette professeur de sport au lycée de Lovecraft est un maillon essentiel de l’intrigue car elle nous fait prendre conscience (de même que le personnage du vieux professeur Joe Ridgeway et de Lucas Caravaggio) que l’histoire de Locke & Key va au delà du petit groupe des enfants Locke pour être en réalité un drame inter-générationel comme nous le montre cette planche magnifique de La Tempête de William Shakespeare qui dépasse le cadre de la représentation théâtrale pour devenir une lutte entre deux amis.

On s’en doutait quand, dans Bienvenue à Lovecraft, nous découvrions sur une photo de la troupe de théâtre dans lequel jouait Rendell Locke, un personnage, Lucas Caravaggio, qui ressemblait étrangement au mauvais génie caché au fond du puits qui manipulait Sam Lesser et Bode Locke. Dans ce deuxième tome le doute a cédé la place à la certitude, Lucas Caravaggio est un être terrible qui use des pouvoirs des clés afin de se venger et de concrétiser un vieux projet. Ce tome sera donc l’occasion de découvrir la vilenie de ce personnage qui n’hésitera pas à user des moyens les plus extrêmes pour arriver à ses fins ; le meurtre bien sûr, mais surtout la manipulation mentale dont la pauvre Ellie Whedon est la victime.

De leur coté, les enfants Locke ne se doutent pas que leur nouvel ami, Dodge, est en fait Lucas Caravaggio. En se liant d’amitié avec les enfants Locke ce dernier se rapproche de Keyhouse et de ses clés. Les clés justement, ces pivots de l’histoire qui ornent la couverture de chaque tome et dont chacune d’elle détient un grand pouvoir qui lui est propre. Nous avions découvert la clé passe-partout et la clé fantôme, voici maintenant la clé de tête, une clé permettant d’ouvrir le crâne d’un individu afin de lui mettre ou de lui ôter des souvenirs, des connaissances voire même des sentiments.

 

 


 

Si l’idée est brillante, son exécution et sa représentation graphique par Gabriel Rodriguez est tout simplement remarquable. Si Joe Hill usait de son talent de narrateur pour traiter de la thématique du deuil chez différents personnages dans Bienvenue à Lovecraft, Rodriguez va utiliser ici toute la puissance du dessin pour illustrer les mécanismes de la peur chez un adolescent, ou de l’imaginaire chez un enfant. La représentation du pouvoir de la clé de tête est à la fois terrifiante et fascinante autant pour le lecteur que pour les personnages eux-mêmes qui ne manqueront pas de trouver une utilité certaine à cette clé. Si Tyler s’en sert pour rattraper ses cours, Kinsey quant à elle va y trouver le moyen de fuir ses peurs et ses angoisses. La représentation concrète et physique de ces dernières donne lieu à une des scènes les plus intéressantes de ce tome ; bien sûr Lucas Caravaggio y trouvera un moyen utile pour arriver à ses fins.

Locke & Key – Casse tête s’apparente donc comme une sorte de pause dans l’intrigue globale de la série nous permettant avant tout d’en apprendre plus sur le passé de la ville de Lovecraft et de certains de ses habitants, tout en continuant à développer ses personnages principaux et à lancer des pistes pour une suite qui s’avère, à l’image de la pièce de théâtre citée dans ce tome, être une tempête prête à gronder.

 

 



Ce texte fut originalement publié sur le site du Daily Mars le 22/03/13

mercredi 28 juin 2023

Box-Office France : Des Chiffres et des Films /24ème semaine - Du 21 juin au 27 juin 2023

 

Le nouveau Pixar déboule en tête. Elementaire fait 426 818 entrées

Toujours de l’animation avec Spider-Man : Across The Spider-Verse qui pour sa 4ème semaine d’exploitation fait 193 102 entrées pour un total de 1 400 831.

Gros gadin donc pour The Flash qui avec 184 539 entrées et **573 239 entrées cumulées ** en deux semaines

Suivent ensuite Transformers : Rise of the Beast (143 411 entrées / 821 719 cumulées / 3ème semaine) et Asteroïd City (117 498 entrées / 1ère semaine)

dimanche 25 juin 2023

Locke & Key – Tome 1 : Bienvenue à Lovecraft

 


A l’occasion de la sortie prochaine du tome 4 et afin de soutenir Milady Graphics*, on a décidé de revenir sur Locke & Key, une formidable série d’horreur. Le genre de série qui vous fait aimer les comics pour la vie et jusqu’à la mort voire même après.

Il est difficile de résumer Locke & Key en quelques lignes mais on va tout de même s’y atteler : suite à la mort tragique de leur père, Tyler, Kynsey et Bode Locke emménagent avec leur mère et leur oncle dans l’ancienne demeure familiale située dans le Massachusetts. Dans la vaste et sombre maison, portant le nom de Keyhouse, ces trois enfants vont tenter de panser leurs plaies mais très vite le passé les rattrape.

Le postulat de base est finalement assez simple à résumer mais on passe à coté de l’essence de Locke & Key. Ces six premiers épisodes, formant donc le premier tome, sont bourrés de tant d’éléments qu’il est bien difficile de raconter toute l’histoire en quelques lignes. Toutefois même si c’est une approche un brin facile et peut-être maladroite, on peut commencer à parler de Locke & Key au regard des parents du scénariste Joe Hill. Derrière ce nom de plume se trouve Joseph Hillstrom King fils de Tabitha et Stephen King petit romancier américain dont quelques œuvres ont été adaptées confidentiellement au cinéma. Nous n’allons pas dresser ici un parallèle entre les œuvres du fiston (dont on ne peut que saluer le refus de prendre le patronyme paternel pour écrire) et celle du maître de l’horreur, ni même analyser la relation père/fils de la BD par le prisme de celle entre Joe et son père, par contre on ne peut que remarquer que Locke & Key partage avec les meilleurs romans de Stephen King cette même atmosphère si particulière de la Nouvelle-Angleterre et surtout ce talent pour introduire le fantastique et l’horreur dans la vie quotidienne de personnes tout ce qu’il y a de plus normales.


Ainsi Locke & Key se concentre dans un premier temps sur Tyler, le fils aîné de la famille Locke. Cet adolescent qui pense avoir une vie de merde parce qu’il est obligé de passer ses vacances avec ses parents, son frère et sa sœur, va voir sa vie exploser après le meurtre d’un père avec qui il entretenait des relations conflictuelles somme toute normale à cet âge. C’est par lui que l’on découvre l’événement fondateur de toute l’histoire mais c’est via Bode, le petit dernier, que l’élément fantastique arrive. En découvrant une clé assez spéciale, un puits au fond du jardin et l’être qui y réside, ce gamin va contribuer sans le savoir à mettre en branle les événements qui se dérouleront tout le long du tome.

Keyhouse porte bien son nom et, comme le titre de la série nous le suggère, les clés sont des éléments importants de l’intrigue : ainsi la clé que trouve Bode lui permet de devenir une sorte de fantôme qui lui donne l’occasion d’observer sa famille. Hill y trouve alors matière à traiter du deuil du point de vue d’un petit garçon, cela de manière très touchante et subtile. Au fil du récit nous découvrons qu’il existe d’autres clés dont les pouvoirs sont différents, ouvrant alors un champ immense de possibilités pour les autres tomes.

Pour l’heure les Locke découvrent donc leur nouvelle demeure et chacun gère le deuil du mieux qu’il peut en même temps que le lecteur découvre les tenants et les aboutissants de ce drame. Hill sait ménager le suspense et gère très bien le rythme de son récit, alternant savamment les scènes du présent et celles du passé et notamment la mort du père de Tyler. Il emboîte petit à petit ces intrigues et on remarque très vite un plaisir certain dans sa manière d’user des mystères tels des serrures fermées et de les résoudre à l’aide des clés de la narration. Serrures et clés sont tellement au cœur du récit qu’elles en deviennent même les balises, ainsi le premier épisode s’ouvre et se clôture sur une porte qui se ferme. On apprécie aussi la manière dont le dessinateur, Gabriel Rodriguez, use de son média pour prolonger cette idée de serrure et de clé qui s’entremêle continuellement, par exemple via une page recto/verso où chaque protagoniste se répond au travers d’une porte lors du dénouement de l’intrigue.

 


De manière générale on assiste à une collaboration quasi-parfaite entre Hill et Rodriguez, ce dernier réussissant parfaitement à visualiser l’univers et l’ambiance des écrits de Hill. Sa manière d’user des panoramiques pour les paysages ou de dessiner de grandes cases plusieurs fois sur la même page afin de ralentir l’action ou de faire des effets de miroirs en utilisant l’eau, permet au récit de prendre son temps pour poser les personnages et le lieu. Les moments de tension, la peur et la violence n’en sont alors que plus terribles quand ceux-ci explosent de toutes leurs forces. Une peur principalement représentée par le personnage de Sam Lesser, gamin psychopathe tout simplement terrifiant par son intelligence et son calme alors que le sang se répand autour et à cause de lui, et pourtant il n’est que l’outil d’une menace bien plus grande encore.

Premier tome d’une magnifique série, Locke & Key est, pour ne pas y aller par quatre chemins, une lecture indispensable à tout amateur de bonne histoire d’horreur. La manière dont Hill et Rodriguez tissent leur toile afin de raconter cette histoire de deuil à surmonter et de lutte contre ses peurs, force le respect. D’autant plus que nous n’avons là que le premier chapitre d’un grand récit et que la suite s’annonce encore plus passionnante.

 

 

* Ce texte fut originalement publié sur le site du Daily Mars le 15/03/13

mercredi 24 mai 2023

Box-Office France : Des Chiffres et des Films /20ème semaine - Du 17 mai au 23 mai 2023

A tout moteur et à tout cœur, ils sont là quand il faut et c’est au nom de la loi qu’ils poussent leurs chevaux à vitesse turbo et qu’ils prennent la première place du box-office cette semaine. Fast & Furious X totalise 1 140 846 entrées

Les Gardiens de la Galaxie Vol3 vient de conclure sa troisième semaine d’exploitation. 656 622 entrées pour un cumulé de 2 685 716

Jeanne du Barry est troisième. Le film fait 356 152 entrées pour un cumulé de 401 181 entrées en 2ème semaine (effet Cannes, le film est sorti le 16 mai donc sa première semaine d’exploitation n’a durée qu’une journée)

Suivent ensuite Super Mario Bros, le film (245 341 entrées / 6 895 177 entrées cumulés / 7ème semaine) et Les Trois Mousquetaires, D’Artagnan (121 665 entrées / 3 218 866 entrées cumulés / 7ème semaine)

jeudi 18 mai 2023

Box-Office France : Des Chiffres et des Films /19ème semaine - Du 10 mai au 16 mai 2023

 


Sans grande surprise, Les Gardiens de la Galaxie Vol3 reste premier avec 705 970 entrées pour un cumulé de 2 029 094 entrées.


Sans surprise (bis), Super Mario Bros, le film est deuxième avec 230 470 entrées et un total de 6 649 836 entrées pour sa sixième semaine


Surprise par contre pour la 3ème place (enfin perso j’avoue que ça me troue le cul). L’Exorciste du Vatican débute son exploitation en salle avec 155 555 entrées (même pas un petit 666)

Suivent ensuite Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan (123 014 entrées / 3 097 201 entrées cumulés / 6ème semaine) et Hawaii (71 825 entrées / 1ère semaine)

 

lundi 1 mai 2023

LE SAINT DES MULTIVERS


 

 

 

Histoire de me détendre un peu entre deux archivages de documents, je vais vous causer du Tommy Westphall Universe. Si vous ne connaissez pas vous allez voir c’est marrant, si vous connaissez hé bien tant pis j’ai envie d’en causer.

Le Tommy Westphall Universe est un univers fictif incroyablement fourni en personnage et qui a la particularité d’être un univers fictif au sein d’un autre.

Mais c’est qui Tommy Westphall me diriez-vous ? Très bonne question vous répondrais-je.

Hé bien Tommy Westphall apparaît pour la 1ère fois dans la série St Elsewhere en 1983 à la télévision américaine et il est interprété par Chad Allen. Tommy est un personnage mineur qui apparaît dans 17 épisodes sur les 137 qui composent la série et il est le fils du docteur Donald Westphall (Ed Flanders), un des personnages principaux de St Elsewhere.

Au fait c’est quoi St Elsewhere ? Excellente question vous répondrais-je (bravo).

 


 

 

 

Si Hill Street Blues a révolutionnée la série policière (et la série tout court) au début des années 80 et si La Loi de Los Angeles s’est chargé de moderniser la série judiciaire, St Elsewhere (1982-1988) fut celle qui modernisa la série médicale. Au passage les trois séries furent toutes diffusées sur NBC, tout comme à la même époque Cheers et Golden Girls puis ensuite Senfield, Friends, Urgences et Frasier etc. NBC c’est le HBO de l’époque.

Créée par Joshua Brand et John Falsey (qui ensuite créèrent les formidables Bienvenu en Alaska ou bien Les Ailes du Destin), St Elsewhere raconte le quotidien des médecins, infirmiers, aide-soignants de l’hôpital Saint Eligius. Tout comme Hill Street Blues, la série a un énorme casting, décrits des personnages non comme des héros mais des gens normaux, aborde des questions de société et se compose d’arc narratif courant sur plusieurs épisodes. La série dura 6 saisons est il est évident que sans elle, il n’y aura pas eu Urgences ou Chicago Hope ensuite.

Mais revenons-en à Tommy Westphall. Tommy est un personnage mineure de la série mais révèle son importance à la toute fin de celle-ci. En effet le dernier épisode, The Last One, est connu aujourd’hui pour sa dernière scène assez renversante : Donal Westphall pense à son ami et mentor qui vient de mourir tandis que son fils regarde la neige tombée à travers la fenêtre du bureau de son père, soudain la scène change et on retrouve Tommy dans un salon en compagnie de Daniel Auschlander (le mentor décédé). Donald entre alors, mais un Donald différend qu’on devine ouvrier sur des chantiers de construction. Il regarde son fils et s’ensuit le dialogue suivant :

 

Father: « Hi Pop, how you doing? »

Grandfather: « Good. How was your day up on the building? »

Father: « Well, we finally topped off the 22nd story. And I’m beat. How’s he been? ( referring to Tommy ) He give you any trouble? »

Grandfather: « He’s been sitting there ever since you left this morning, just like he does every day. World of his own. »

Father: « I don’t understand this autism thing, Pop. Here’s my son, I talk to him, I don’t even know if he can hear me. He sits there, all day long, in his own world, staring at that toy. What’s he thinking about? »

 

Donald demande à son fils de venir diner et Tommy pose alors le globe qu’il observait sans arrêt. La caméra effectue alors un gros plan et nous découvrons que l’hôpital Saint Eligius se trouve à l’intérieur du globe. Fin de la scène, fin de la série qui se termine donc une mise en abyme assez renversante : Toute la série serait l’invention d’un jeune garçon autiste

 


 

 

Mais attendez donc un peu, ça va plus loin et c’est là où le Tommy Westphall Universe devient une idée renversante. Si tout ce qu’il se passe dans la série est une fiction inventée par ce garçon, tous les personnages existant le sont ? Or il se trouve qu’un épisode est un crossovers avec Cheers, donc Cheers est aussi imaginé par Tommy ! Donc Frasier aussi ! Attendez, attendez, deux personnages de St Elsewhere apparaissent dans Homicide, Life in the Street de Tom Fontana (lui-même producteur de St Elsewhere). DONC Homicide fait partie de l’univers de Tommy, mais alors John Munch aussi ? LE John Munch (dont l’interprète, Richard Belzer, vient de nous quitter) qui apparaît dans plus d’une dizaine de séries différentes. Donc Law & Order et tout ses spin-off, Arrested Development, X-Files (et Millennium et Lone Gunmen), The Wire, 30 Rock, Kimmy Schmidt etc. proviennent de l’imaginaire de Tommy

Le Tommy Westphall Universe ! l’univers partagé de nombreuses séries télévisés au sein de l’esprit d’un jeune garçon

La théorie a de quoi être assez réjouissante et beaucoup s’amusent à trouver le plus de connexion possible entre les séries télévisés en étirant un peu l’idée (par exemple plusieurs acteurs de St Elsewhere se retrouve à l’occasion d’un épisode de Scrubs donc Scrubs fait partie du TWU).

Ce qui est rigolo c’est que Dwayne McDuffie en a fait l’objet d’un de ses articles de blog pour parler de la continuité dans les comics (avec un comparaison assez truculente : St Elsewhere est le Kevin Bacon de la série télé)

C’est là : https://web.archive.org/web/20120625061214/http://www.slushfactory.com/content/EpupypyZAZTDOLwdfz.php

Du coup ça ma fait tilt tout à l’heure quand j’ai revu la scène de fin de la série à l'occasion d'une discussion avec un ami sur les finals assez dingue de séries télés (au passage ma série préférée de tous les temps, Babylon 5, use aussi de ce stratagème puisque les premières secondes du générique final révèle que tout ce que nous avons vu était un documentaire sur la station Babylon 5)

Ça ma fait tilt donc. Un gamin qui imagine tout un monde qui évolue à l’intérieur d’un globe, d’une bulle. Bon j’ai plus trop le récit en tête mais….

 


 

 

Voilà. Il faudra que je relise à l’occasion, je me dis que mine de rien ce final a infusé un peu durant les années qui ont suivi. Même si l’idée du « en fait tout est imaginé » est le ressort pratique pour scénariste en panne, il n’empêche qu’il y a une imagerie commune qui m’interroge.

Bon sur ce c’est pas tout cela, j’ai encore du classement à faire.

 

 

 

 

vendredi 10 février 2023

C'est vendredi, c'est librarie


 




Une ou deux fois par mois, je rends visite à mon dealer en ouvrage avec ou sans dessins. Pour ceux qui sont dans le coin, c'est le sinistre individu qui tient l'Imaginaute

Et comme à chaque fois je ne peux m'empêcher de faire la photo qui va bien et de la partager.

Alors aujourd'hui on a quoi ? 


  • Alien, la xénographie => Un ouvrage collectif centrée sur la mythique créature. J'avais pas forcément décidé de le prendre mais le directeur de l'ouvrage (Nicolas Martin créateur de l'excellente émission contre la bêtise La Méthode Scientifique) sera aux Studio demain pour parler du livre et du film que le cinéma diffusera.
  • Otomo n°2023/1 => Première fois que je prend la revue mais bon comme ça cause de Macross, je me suis bien senti obligé de la prendre 
  • Friday, tome 1 => Achat à l'aveugle sur le seul nom de son scénariste
  • Captain America, intégrale 1979-1980 => Dernier volume en date d'une collection que je suis depuis ses débuts 
  • Et Franquin créa La Gaffe => Ouvrage d'entretien très réputé et réédité depuis peu.

Les Cadors

 

L'histoire de deux frères que tout oppose. Antoine, marié, deux enfants, conducteur de bateaux, et Christian, célibataire, chômeur et bagarreur incorrigible. Mais quand Antoine le mari idéal se retrouve mêlé à une sale histoire, c'est Christian le mal aimé qui, même si on ne lui a rien demandé, débarque à Cherbourg pour voler à son secours.


Dernier film de Julien Guetta dont le Roulez Jeunesse m’avait énormément plu, on est ici dans une comédie classique de duo. J’aime bien l’alchimie entre Rouve et Ludig et Michel Blanc compose bien un personnage de connard. On retrouve là aussi des personnages qui n’ont guère dépassés le stade de l’enfance suite à des parents démissionnaire mais ca en reste là et c’est dommage



Comédie
Long métrage français
Scénario : Jean-Paul Rouve, Julien Guetta, Lionel Dutemple
Réalisation : Julien Guetta
Avec Jean-Paul Rouve, Grégoire Ludig, Michel Blanc
Année de sortie : 2023

jeudi 9 février 2023

Les Banshees d'Inisherin


 

Sur Inisherin - une île isolée au large de la côte ouest de l'Irlande - deux compères de toujours, Padraic et Colm, se retrouvent dans une impasse lorsque Colm décide du jour au lendemain de mettre fin à leur amitié.

 

La nouvelle pépite de Martin McDonagh où quand un « petit » drame prend des proportions incroyable et se fait le reflet d’une époque.

 

 

Comédie dramatique
Long métrage américain/irlandais/Royaume-Uni
Scénario & Réalisation : Martin McDonagh
Avec Colin Farrell, Brendan Gleeson, Barry Keoghan, Kerry Condon
Année de sortie : 2022

 

 

mercredi 8 février 2023

La (vraie) cité de la peur

 


"A Nice, en 1971, un promoteur immobilier est abattu dans une résidence de luxe. Deux autres meurtres suivent, avec toujours le même mode opératoire sans pour autant qu'aucun mobile évident n'apparaisse. L'inspecteur Carella est pourtant convaincu que les trois assassinats sont liés et passe en revue la vie privée des victimes pour trouver ce qui les unit."

 

Adaptation du roman Ten plus One d’Ed McBain. On déplace dans le temps et l’espace l’intrigue (de la ville fictive d’Isola en 1963 on passe à Nice en 1970) sans que cela sois choquant compte de l’aspect universel de l’intrigue à savoir celle d’un tueur abattant au 22 long-rifle des personnes qui n’ont, a priori, aucun lien entre elle.

J’aurais bien voulu l’aimer ce film mais même en mettant de côté la différence d’approche du personnage de Carella et malgré une superbe musique de Morricone, j’ai franchement du mal avec un film qui limite ses effets (la morts de certaines cible est ridicule), qui aligne quelques faux-raccords et qui se conclue de manière assez étrange (je cherche encore à savoir comment Carella a deviné qui était le tueur).

Bon et puis faut avouer que Trintignant en clone de Macron ca aide pas.

 

 

Policier
Long métrage français
Scénario : Philippe Labro, Jacques Lanzmann, Vincenzo Labella basé sur le roman Ten plus One d'Ed McBain
Réalisation : Philippe Labro
Avec Jean-Louis Trintignant, Dominique Sanda, Carla Gravina
Année de sortie : 1971

 

mardi 7 février 2023

Unicorn Wars

 


Depuis longtemps, les licornes et les oursons sont en guerre : selon le Grand Livre Sacré, celui qui boira le sang de la dernière licorne recevra la beauté et l'éternité, et Dieu reviendra au Paradis. Célestin et son frère Dodu sont deux soldats du Love camp dont l'unité se prépare à entrer dans la Forêt Magique. De cette expérience découlera la guerre finale qui scellera le destin des deux espèces.

 

 

C'est fascinant de voir comment l’amusement et la comédie naissant du décalage entre l’aspect mignon à l'extrême des personnages et la violence des événements cèdent la place à un sentiment de gêne et un bon gros malaise. C’est dommage que le film se perd à vouloir raconter plusieurs choses à la fois sans bien les lier ensemble et se conclu sur une morale convenue.

 

 

 

Guerre
Long métrage franco-espagnol
Scénario et réalisation : Alberto Vazquez
Avec Jon Goiri, Ramon Barea, Maribel Lagarreta
Année de sortie : 2022

lundi 6 février 2023

The Duke

 


En 1961, Kempton Bunton, un chauffeur de taxi sexagénaire, vole à la National Gallery de Londres le portrait du Duc de Wellington peint par Goya. Il envoie alors des notes de rançon, menaçant de ne rendre le tableau qu’à condition que le gouvernement rende l’accès à la télévision gratuit pour les personnes âgées. Cette histoire vraie raconte comment un inoffensif retraité s’est vu recherché par toutes les polices de Grande Bretagne, accomplissant le premier (et unique) vol dans l’histoire du musée.

 

 

C'était bien. Ça dépasse rapidement le pitch sur lequel le film est vendu pour offrir une belle illustration de la société anglaise des classes laborieuses dans les années 60. Il y a un beau retournement de situation et j'aime particulièrement ce couple profondément ancré dans le chagrin et qui voit ici l'opportunité de pouvoir faire son deuil.

 

 

Comédie dramatique
Long métrage Royaume-Uni
Scénario : Richard Bean, Clive Coleman
Réalisation : Roger Michell
Avec Jim Broadbent, Helen Miren
Titre original : The Duke
Année de sortie : 2022

 

dimanche 5 février 2023

30 millions de super-amis

 


La ligue des justiciers est capturée par Lex Luthor et Lulu, son cochon d'Inde. Krypto, le chien de Superman, décide donc de former une équipe d'animaux aux super-pouvoirs pour aller le sauver. Ensemble, Krypto et ces animaux courageux mais assez maladroits, vont tout faire pour vaincre Lulu et Lex Luthor et sauver la Justice League

 

 

De l'action, du rythme, une belle connaissance de l'univers DC, une bonne animation, les thèmes musicaux de John Williams et Dany Elfman, un beau casting vocal et surtout des toutous. Franchement il n'y avait pas mieux pour commencer l'année.

 

 

 

Comédie
Long métrage américain
Scénario : Jared Stern, John Whittington
Réalisation : Jared Stern, Sam Levine
Avec Dwayne Johnson, Kevin Hart, Kate McKinnon, John Krasinski, Keanu Reeves
Titre original : DC League of Super-Pets
Année de sortie :2022

lundi 23 janvier 2023

THE LAST OF US - 1ères impressions

 



Il y a déjà un matériau de base qui interdit de se louper. Celui d’une des œuvres vidéoludiques les plus importantes des années 2010 née de l’expérience d’un studio qui a déjà aligné des succès qualitatif depuis le jeu de plate-formes Crash Bandicoot jusqu’aux jeux d’aventures Uncharted déjà en soi porteurs des mécanismes de jeu ainsi que des qualités visuelles et narratives qu’on retrouvera améliorés dans The Last of Us (et c’est tout naturellement que l’expérience acquise sur la création de ce dernier jeu bénéficiera ensuite à Uncharted 4: A Thief’s End chapitre final des aventures de Nathan Drake)

Il y a ensuite ce qu’on sait de la production qui sonne comme tout autant de bonnes nouvelles : Kantemir Balagov et Craig Mazin à la production pour une série HBO (qui reste, plus de 20 ans au compteur, le taulier en terme de série innovante et à gros budget) accompagné de Neil Druckmann créateur du jeu. C’est également le choix des acteurs. Bien sur dans un monde idéal on aurait aimé avoir Troy Baker et Ashley Johnson mais il est clair que les choix de Pedro Pascal et Bella Ramsey pour incarner Joël et Ellie est bon. Autre transfuge du jeu, le compositeur Gustavo Santaolalla est là et mine de rien cela fait la différence. On y pense pas (et le fait d’avoir vu peu d’annonces concernant son implication sur le projet est regrettable) mais l’ambiance musicale créée par le musicien fait pour beaucoup pour l’atmosphère unique du jeu. Découvrir alors que le, très bon, générique de la série télévisée reprend la musique du générique du jeu termine de faire tomber les quelques réticences que j’avais vis à vis de ce projet d’adaptation.

De manière générale, je me désintéresse d’une majorité des adaptations actuelles parce que je trouve qu’elle n’apporte rien ou peu par rapport aux œuvres originales. Toutefois je pense que s’il y a un support sur lequel une adaptation de The Last of Us est pertinente c’est celui de la fiction télévisuelle. En effet le cœur même du jeu, à savoir la relation entre Joël et Ellie, se déroule sur un temps long. Un temps qui est intelligemment géré dans le jeu de par sa durée minimum combinée à des ellipses bien trouvée. Pour le coup une adaptation sur une chaine en diffusion hebdomadaire donne accès à cette même gestion de la durée. Pour peu que les scénaristes soient pas des manches, il y a quelque chose à jouer la dessus.

 


 

 

Et donc après le visionnage du premier épisode mon sentiment est que si la suite est du même acabit alors la série aura réussi son pari. Les créateurs semblent s’être posés les bonnes questions pour raconter une histoire sur un support différent. De par sa nature, le jeu The Last of Us doit rapidement mettre le joueur dans l’action, la chute de la civilisation arrive donc en quelques minutes tandis qu’on prend le contrôle de Sarah. De par sa nature, la série The Last of Us, doit ménager rythme et suspense et prendre le temps de poser un cadre pour capter le spectateur. D’où la bonne idée du prologue avec le scientifique parlant du cordyceps (avec le petit tacle bien sentie sur le fait que ce qui ne pose pas de problème en 1970 peut l’être en cas de réchauffement climatique) qui est l’occasion de revoir John Hannah mais aussi la bonne idée de consacrer une première partie centrée sur Sarah. Ça tient très bien la route et la montée en tension se fait graduellement. J’aime beaucoup car, mine de rien, si on ne connaît pas le jeu et même si on sait que la série se concentre sur Joël et Ellie, l’épisode est suffisamment bien fait pour qu’on soit cueilli à la fin de cette partie.

Je remarque d’ailleurs que la série use juste ce qu’il faut de reprise de plan ou scène tel quel du jeu et choisi les plus marquants (la fuite en voiture du point de vue de Sarah) sans en faire des caisses. Cette approche se retrouve dans la deuxième partie qui effectue très vite un changement majeur dans la narration. Là où le jeu se déroule majoritairement du point de vue de Joël, la série opte pour une narration éclatée où l’on suit à la fois Joël mais aussi Tess, Marlène et Ellie avant leur rencontre. Très bon choix qui permet de jouer sur ce que le jeu montre peu sans que cela soit pour autant l’essentiel, bref pour rendre cet univers plus tangible. On voit ainsi plus l’armée dans ses actions et à l’inverse plus d’action des Lucioles. J’aime également comment on voit le quotidien misérable des gens et le peu d’espoir. A ce titre l’idée de la radio est vraiment excellente et offre plusieurs bonnes scènes.

Autre point agréable : le refus du spectaculaire. Bien sur il y a la première partie mais là où je m’attendais à une fin d’épisode jouant sur le suspense d’une révélation, la série prend le contre-pieds en prolongeant un peu. Mine de rien ce genre de chose renforce l’approche voulue sur les personnages. Il y a également la découverte de Boston avec la petite fille qui aurait pu se finir sur une scène très dur mais joue d’avantage sur l’intime. On retrouve cette approche aussi avec la première apparition d’Ellie et sa discussion avec Marlène. Tiens, à ce propos, si j’avais peu de doute sur Pedro Pascal, je suis bluffé par Bella Ramsey. Elle a trouvé le ton juste (dans la voix notamment) pour jouer Ellie.

J’aurais encore plein de choses à dire que ce soit sur l’excellent générique, l’utilisation ingénieuse des codes couleurs du jeu afin de se repérer dans l’espace etc etc mais on va attendre la suite des aventures. 

Pour l’instant c’est du tout bon en tout cas

 


 

dimanche 15 janvier 2023

DC - La Nouvelle Frontière (Darwyn Cooke)

 


Durant les années 1950, l’Amérique en pleine Guerre Froide plonge dans la paranoïa et met au ban de la société les premiers super-héros des années quarante. Mais des cendres de cette époque révolue vont éclore de nouveaux justiciers parmi lesquels J’onn J’onzz, Barry Allen ou encore Hal Jordan. Et cette génération de héros issue de la course à l’espace va devoir enquêter sur un mystère des plus anciens menaçant de conquérir la Terre.

 

A la relecture de ce chef d’œuvre (enfin à la rerererererererelecture devrais-je dire), je reste toujours fasciné par le talent de Darwyn Cooke pour écrire un récit d’une densité incroyable tout en restant constamment d’une limpidité à tout épreuve et cela en multipliant les tours de forces : on ne découvre la réalité de la menace qu’à la fin du récit et à coté de cela, le fil rouge pour y tendre tient dans un sentiment imprégnant les personnages et non à des actions clairement identifiées pour le lecteur. J’aime aussi beaucoup comment La Nouvelle Frontière pose la notion d’héritage et de générations propre à l’univers DC et comment, mine de rien, tout est construit sur la base du duo. Du World’s Finest et du Brave and the Bold en somme.

Surtout, Darwyn Cooke construit son histoire sur la base de scénettes très courtes et même si Hal Jordan en devient le nexus (tiens, tiens), la part belle est aussi faîte à la multitude et la diversité des personnages composant l’univers de DC Comics de l’époque. Parce qu’au final, la volonté est de décrire et raconter une époque et une atmosphère, celle qui se pose quand vient la nécessité d’affronter ses peurs pour pouvoir aller plus loin et grandir pour soi et pour les autres.

 
 

 
DC - The New Frontier #1 à #6
Scénario, dessin et encrage : Darwyn Cooke
Coloriste : Dave Stewart
Lettreur : Jared K.Fletcher
Editor : Mark Chiarello, Valerie D'Orazio
Editor in chief : Dan Didio 

 

lundi 9 janvier 2023

La dernière séance - Bilan 2022



 

Presque 200 films ou séries vu ou revus avec quelques jeux dans le lot.


C’est quasiment pareil que l’année dernière avec une différence tout de même, il y a beaucoup plus d’œuvres découvertes au cinéma ou récentes. Forcément l’année 2022 étant une année presque normale pour le cinéma. Hé oui parce que souvenez-vous qu’a la même époque on contrôlait les pass sanitaires et que le Covid étant encore bien présent, tout cela avait un impact sur la distribution et par extension sur la fréquentation.


Du coup ce fut un réel plaisir de découvrir des films comme El Buen Patron de Fernando León de Aranoa, une magnifique satire sur le patronat et les rapports de domination camouflés par un discours vantant les mérites de la petite entreprise et de la famille ; En roue libre de Didier Barcelo (un étrange road movie), Plan 75 (Soleil Vert version ministre de droite), Poulet, Frites (passionnant documentaire par les gaziers de l’émission Strip Tease) ou bien encore l’incroyable Everything everywhere all at once.


Niveau rétrospective cinéma ce fut la réelle découverte du cinéma de Claude Chabrol avec Poulet au vinaigre, Que la bête meure, Le Boucher et le superbe La ligne de démarcation. J’en oublie et d’autres encore m’attendent en compagnie des films d’un autre grand à savoir Bertrand Tavernier. Et niveau américain je pense que je vais continuer l’exploration de la filmographie de John Frankenheimer.





Grâce à cette chaîne totalement indispensable pour le cinéphiles qu’est TCM, j’ai découvert ce chef d’oeuvre qu’est His Girl Friday d’Howard Hawks (La dame du vendredi chez nous) et s’en est suivi une découverte de la screwball comedy avec notamment L’impossible M Bébé, I was a male war bride ou bien encore l’excellent Le sport préféré des hommes.


Mais le gros morceau de l’année fut consacré à Steven Spielberg avec une rétrospective me permettant de revoir plein de films et de découvrir tout ceux que je n’avais pas vu suite à mon visionnage de West Side Story et l’arrivée l’année suivante de The Fabelmans. Résultat ? Les aventures de Tintin : Le secret de la Licorne reste mon film préféré de la décennie passé, ce fut une véritable et puissante redécouverte avec l’Empire du Soleil mais une souffrance à revoir Hook, Jurassic Park 2 et Indy IV et à découvrir Terminal, un plaisir étonnant face à La couleur pourpre, Cheval de Guerre, Lincoln et Amistad. Enfin ce fut du bonheur au-delà de l’extase de Duel jusqu’à E.T.

 

Ce fut surtout l’occasion de découvrir sur grand écran Les dents de la mer et ce fut pas loin d’être la meilleure séance dans une salle obscure tant ce chef d’œuvre étale sa puissance sur la grande toile. 2022 fut d’ailleurs l’année de la redécouverte de film sen salle : Les Dents de la mer donc mais aussi Mad Max, Les Blues Brothers, Assault ou bien encore The Thing. Il y a pas à dire, les films prennent une autre ampleur quand ils sont vu ainsi. Pour 2023, Alien est déjà dans la ligne de mire et je travaille pour que déboule aussi quelques classiques de la SF et de l’horreur au boulot.


Voila. C'est à peu prêt l'état dans lequel j'étais pendant que je regardais Les Dents de la Mer au cinéma



Pour ce qui concerne la rétro télé, ce fut l’occasion de retourner au village du Prisonnier et d’arpenter les rues de Twin Peaks, me confirmant ainsi que je digère le Lynch à petite dose et toujours avec un bon accompagnement (ici, du Mark Frost). De la même manière que j’arpente les bureau du 87ème District en littérature, j’arpente ce du commissariat de Hill Street Blues en série avec une cinquième saison toujours passionnante pour une série capitale.


J’ai dis au revoir avec de grosses larmes à la famille Pearson (This is Us) mais également aussi à Jackie Peyton (la trop sous-estimé Nurse Jackie). A l’inverse j’ai dis bonjour à l’administration du président Bartlet et je suis leur travail avec passion dans The West Wing


Enfin et en vrac


- La petite perle passée sous les radars : Comedy Queen de Sanna Lenken

- La quatrième saison de What we do in the shadows confirme la grande qualité de la série

- Découverte d’un réal : Keith Thomas. J’ai beaucoup aimé son Firestarter, j’ai adoré son The Vigil

- J'ai eu une PS5 (le même jour que le COVID, karma is a bitch) et suis parti explorer l'ile de Tsushima, les neufs royaumes de God of War - Ragnarök et la Terre post-apocalyptique d'Horizon Forbidden West

- C’est quand même dingue que le meilleur film français soit en fait espagnol. As Bestas de Rodrigo Sorogoyen tabasse sévèrement les fesses

- Pierre Salvadori frappe un nouveau coup, s’inspire de Stand by me et offre un merveilleux film avec La Petite Bande

- Il a fallu attendre presque 30 ans pour avoir un bon film de Batman au cinéma. Merci Matt Reeves, The Batman est le film sorti en 2022 que je met tout en haut de mon top

- Mais bon en fait le meilleur film de l’année, ma claque monumentale, ma découverte hallucinante et donc le meilleur film de l’année c’est sans hésitation Vanishing Point de Richard C. Sarafian. Un des sommet du road-movie, une influence pour tout ceux qui ont suivi (la scène d’ouverture de Mad Max paie son tribut), une bande-son incroyable, des paysages magnifiques, un voyage grandiose et sans retour.


Punaise qu’est ce que je rêverais de le voir sur grand écran