lundi 26 février 2018

Crisis on infinite jobs

Depuis quelques années, je m’interroge sur mes études, le parcours professionnel qui en a découlé mais surtout les crises d’angoisses dont je suis encore victime. Pourquoi mon travail me provoque des moments de panique au cours desquels je me remet totalement en question et ai peur de me faire taper sur les doigts tel un petit enfant ?

Avec du recul et la chance de travailler aujourd’hui dans un environnement sain et après des moments dramatiques dans ma vie, j’ai pu commencer à trouver des réponses. J’étais un élève moyen à l’école. Au collège ou au lycée, j’avais des bonnes notes dans certaines matières et des mauvaises dans d’autres. Je m’investissais pas franchement dans une matière avec l’idée d’une possible continuation dans des études supérieures. Comme bon nombre d’élèves, je ne savais pas ce que je voulais faire.

Personne ne m’a dit que ce n’était pas grave, que je pouvais tenter des choses et échouer et que la vie ne résume pas à trouver un job qui te permet d’avoir un toit et de la bouffe dans l’assiette jusqu’à ce qu’arrive la retraite. Fils de paysans, ayant quittés par la force des choses leur région natal, mes parents restèrent ancrés dans un modèle qui était déjà dépassé à l’époque. Comme tout parents, ils voulaient une sécurité pour leurs enfants mais leur peur de l’avenir et leur mentalité de gens de la terre (avec ce qui compte de culte du sacrifice et de la souffrance pour mériter le repos, catholicisme je ne te remercie pas) dépeins sur moi par la force des choses. C’est par devoir inconscient de ne pas être une charge et un souci que j’entamai un cursus qui m’amena à devenir comptable.

Soyons clair. Si je le suis encore aujourd'hui, c’est aussi parce que j’aime ce boulot. J’ai une nature qui apprécie l’ordre et le rangement or j'aime me voir comme un archiviste des chiffres afin d’avoir une vision claire de la santé d’une structure. Mon métier en lui-même ne m’a jamais vraiment ennuyé, ce qui me pourrissait la vie tenait plus de l’environnement. Peu à peu le besoin grandissait de m’épanouir dans ce que j’aimais, de travailler pour quelque chose qui compte. Mais celui-ci se confrontait au dogme parental quasiment inscrit dans mon ADN. Et c’est probablement de ce conflit entre mes aspirations et le désir de l’enfant de plaire à ses parents que ce nourrit mes crises d’angoisses. Il m’a fallut presque vingt ans pour arriver à une certaine sérénité professionnelle. Grace à plusieurs boulots, pour certains mauvais, et grâce aussi à la confiance que m’ont accordée certaines personnes pour travailler dans des projets qui étaient bien éloignés du monde de la compta.

La vie ce n’est pas le sacrifice par le travail en espérant un repos à la retraite. Chose que je pensais déjà depuis longtemps et que les circonstance de la vie (une mère décédant un an à peine après la fin de son boulot) m’ont confirmés. Ce n’est pas grave de tenter des choses et d’échouer. Et surtout la vie n’est pas faite d’un bloc. Elle est faîtes de plusieurs rivières qui se croisent éventuellement.

Aujourd’hui je travaille dans un cinéma associatif dans un projet pour lequel je m’investis et je tente d’autres choses dans l’écriture et la radio. Je me sens enfin plus au clair et en paix à presque 40 balais. Et même si les crises reviennent toquer à la porte de temps en temps je sais ce que je vaux.

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