Depuis
quelques années, je m’interroge sur mes études, le parcours
professionnel qui en a découlé mais surtout les crises d’angoisses
dont je suis encore victime. Pourquoi mon travail me provoque des
moments de panique au cours desquels je me remet totalement en
question et ai peur de me faire taper sur les doigts tel un petit
enfant ?
Avec
du recul et la chance de travailler aujourd’hui dans un
environnement sain et après des moments dramatiques dans ma vie,
j’ai pu commencer à trouver des réponses. J’étais un élève
moyen à l’école. Au collège ou au lycée, j’avais des bonnes
notes dans certaines matières et des mauvaises dans d’autres. Je
m’investissais pas franchement dans une matière avec l’idée
d’une possible continuation dans des études supérieures. Comme
bon nombre d’élèves, je ne savais pas ce que je voulais faire.
Personne
ne m’a dit que ce n’était pas grave, que je pouvais tenter des
choses et échouer et que la vie ne résume pas à trouver un job qui
te permet d’avoir un toit et de la bouffe dans l’assiette jusqu’à
ce qu’arrive la retraite. Fils de paysans, ayant quittés par la
force des choses leur région natal, mes parents restèrent ancrés
dans un modèle qui était déjà dépassé à l’époque. Comme
tout parents, ils voulaient une sécurité pour leurs enfants mais
leur peur de l’avenir et leur mentalité de gens de la terre (avec
ce qui compte de culte du sacrifice et de la souffrance pour mériter
le repos, catholicisme je ne te remercie pas) dépeins sur moi par la
force des choses. C’est par devoir inconscient de ne pas être une
charge et un souci que j’entamai un cursus qui m’amena à devenir
comptable.
Soyons
clair. Si je le suis encore aujourd'hui, c’est aussi parce
que j’aime ce boulot. J’ai une nature qui apprécie l’ordre et
le rangement or j'aime me voir comme un archiviste des
chiffres afin d’avoir une vision claire de la santé d’une
structure. Mon métier en lui-même ne m’a jamais vraiment ennuyé,
ce qui me pourrissait la vie tenait plus de l’environnement. Peu à
peu le besoin grandissait de m’épanouir dans ce que j’aimais, de
travailler pour quelque chose qui compte. Mais celui-ci se
confrontait au dogme parental quasiment inscrit dans mon ADN. Et
c’est probablement de ce conflit entre mes aspirations et le désir
de l’enfant de plaire à ses parents que ce nourrit mes crises
d’angoisses. Il m’a fallut presque vingt ans pour arriver à une
certaine sérénité professionnelle. Grace à plusieurs boulots,
pour certains mauvais, et grâce aussi à la confiance que m’ont
accordée certaines personnes pour travailler dans des projets qui
étaient bien éloignés du monde de la compta.
La
vie ce n’est pas le sacrifice par le travail en espérant un repos
à la retraite. Chose que je pensais déjà depuis longtemps et que
les circonstance de la vie (une mère décédant un an à peine après
la fin de son boulot) m’ont confirmés. Ce n’est pas grave de
tenter des choses et d’échouer. Et surtout la vie n’est pas
faite d’un bloc. Elle est faîtes de plusieurs rivières qui se
croisent éventuellement.
Aujourd’hui je travaille dans un cinéma
associatif dans un projet pour lequel je m’investis et je tente
d’autres choses dans l’écriture et la radio. Je me sens enfin
plus au clair et en paix à presque 40 balais. Et même si les crises
reviennent toquer à la porte de temps en temps je sais ce que je
vaux.
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