Le
premier tome de John Prophet fit parti du catalogue dès la première
année d’existence d’Urban Comics. Elle ne rencontra
malheureusement pas son public, en témoigne la sortie d’un tome 2
plus d’un an après. C’est donc tout à l’honneur de l’éditeur
que de proposer un troisième tome beaucoup plus épais que les deux
précédents afin d’offrir la conclusion de ce récit de
science-fiction unique en soi.
C’est
peut-être cette originalité qui a fait peur aux lecteurs. Car John
Prophet est une œuvre austère qui se ressent plus qu’elle ne se
comprend. Utilisant dans un premier temps la forme anthologique pour
affirmer l’immensité de son univers, John Prophet va dans un
deuxième temps se consacrer à un personnage en particulier (le
Prophet original) et poser les bases d’une grande guerre à venir.
Il
est probable que l’attente et la forme d’une dernier tome
(regroupant quatre recueil originaux) joue sur l’impression de trop
plein qui nous étreint au fur et à mesure de la lecture. On est
littéralement submergé par les histoires, les informations et les
multiples concepts. C’est à la fois grisant mais aussi très
perturbant. L’impression de n’avoir rien auquel se raccrocher
pour adhérer à l’histoire est forte et peu déplaire. Brandon
Graham ne sert perd toutefois jamais et tous les fils de ses
intrigues se regroupent dans une conclusion épique bien que très
rapide. La série tire également sa force d’être un travail
collégiale voyant passer une multitude de dessinateurs. Ces styles
différents renforçant la multiplicité voulu par l’histoire.
John
Prophet reste une série qui sur laquelle on aimera revenir pour lire
des épisodes de son choix. La force de la série étant d’être
plus une porte vers un univers qu’on ne comprendra qu’en partie
mais dont on ressentira les émotions et les sentiments multiples qui
parcourent les épisodes. Comme dans une histoire de Tolkien ou de
Howard, nous sommes les spectateurs d’un monde dont les noms et les
concepts évoqués sont plus grisants que leurs explications ou leurs
compréhensions.
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