lundi 23 janvier 2023

THE LAST OF US - 1ères impressions

 



Il y a déjà un matériau de base qui interdit de se louper. Celui d’une des œuvres vidéoludiques les plus importantes des années 2010 née de l’expérience d’un studio qui a déjà aligné des succès qualitatif depuis le jeu de plate-formes Crash Bandicoot jusqu’aux jeux d’aventures Uncharted déjà en soi porteurs des mécanismes de jeu ainsi que des qualités visuelles et narratives qu’on retrouvera améliorés dans The Last of Us (et c’est tout naturellement que l’expérience acquise sur la création de ce dernier jeu bénéficiera ensuite à Uncharted 4: A Thief’s End chapitre final des aventures de Nathan Drake)

Il y a ensuite ce qu’on sait de la production qui sonne comme tout autant de bonnes nouvelles : Kantemir Balagov et Craig Mazin à la production pour une série HBO (qui reste, plus de 20 ans au compteur, le taulier en terme de série innovante et à gros budget) accompagné de Neil Druckmann créateur du jeu. C’est également le choix des acteurs. Bien sur dans un monde idéal on aurait aimé avoir Troy Baker et Ashley Johnson mais il est clair que les choix de Pedro Pascal et Bella Ramsey pour incarner Joël et Ellie est bon. Autre transfuge du jeu, le compositeur Gustavo Santaolalla est là et mine de rien cela fait la différence. On y pense pas (et le fait d’avoir vu peu d’annonces concernant son implication sur le projet est regrettable) mais l’ambiance musicale créée par le musicien fait pour beaucoup pour l’atmosphère unique du jeu. Découvrir alors que le, très bon, générique de la série télévisée reprend la musique du générique du jeu termine de faire tomber les quelques réticences que j’avais vis à vis de ce projet d’adaptation.

De manière générale, je me désintéresse d’une majorité des adaptations actuelles parce que je trouve qu’elle n’apporte rien ou peu par rapport aux œuvres originales. Toutefois je pense que s’il y a un support sur lequel une adaptation de The Last of Us est pertinente c’est celui de la fiction télévisuelle. En effet le cœur même du jeu, à savoir la relation entre Joël et Ellie, se déroule sur un temps long. Un temps qui est intelligemment géré dans le jeu de par sa durée minimum combinée à des ellipses bien trouvée. Pour le coup une adaptation sur une chaine en diffusion hebdomadaire donne accès à cette même gestion de la durée. Pour peu que les scénaristes soient pas des manches, il y a quelque chose à jouer la dessus.

 


 

 

Et donc après le visionnage du premier épisode mon sentiment est que si la suite est du même acabit alors la série aura réussi son pari. Les créateurs semblent s’être posés les bonnes questions pour raconter une histoire sur un support différent. De par sa nature, le jeu The Last of Us doit rapidement mettre le joueur dans l’action, la chute de la civilisation arrive donc en quelques minutes tandis qu’on prend le contrôle de Sarah. De par sa nature, la série The Last of Us, doit ménager rythme et suspense et prendre le temps de poser un cadre pour capter le spectateur. D’où la bonne idée du prologue avec le scientifique parlant du cordyceps (avec le petit tacle bien sentie sur le fait que ce qui ne pose pas de problème en 1970 peut l’être en cas de réchauffement climatique) qui est l’occasion de revoir John Hannah mais aussi la bonne idée de consacrer une première partie centrée sur Sarah. Ça tient très bien la route et la montée en tension se fait graduellement. J’aime beaucoup car, mine de rien, si on ne connaît pas le jeu et même si on sait que la série se concentre sur Joël et Ellie, l’épisode est suffisamment bien fait pour qu’on soit cueilli à la fin de cette partie.

Je remarque d’ailleurs que la série use juste ce qu’il faut de reprise de plan ou scène tel quel du jeu et choisi les plus marquants (la fuite en voiture du point de vue de Sarah) sans en faire des caisses. Cette approche se retrouve dans la deuxième partie qui effectue très vite un changement majeur dans la narration. Là où le jeu se déroule majoritairement du point de vue de Joël, la série opte pour une narration éclatée où l’on suit à la fois Joël mais aussi Tess, Marlène et Ellie avant leur rencontre. Très bon choix qui permet de jouer sur ce que le jeu montre peu sans que cela soit pour autant l’essentiel, bref pour rendre cet univers plus tangible. On voit ainsi plus l’armée dans ses actions et à l’inverse plus d’action des Lucioles. J’aime également comment on voit le quotidien misérable des gens et le peu d’espoir. A ce titre l’idée de la radio est vraiment excellente et offre plusieurs bonnes scènes.

Autre point agréable : le refus du spectaculaire. Bien sur il y a la première partie mais là où je m’attendais à une fin d’épisode jouant sur le suspense d’une révélation, la série prend le contre-pieds en prolongeant un peu. Mine de rien ce genre de chose renforce l’approche voulue sur les personnages. Il y a également la découverte de Boston avec la petite fille qui aurait pu se finir sur une scène très dur mais joue d’avantage sur l’intime. On retrouve cette approche aussi avec la première apparition d’Ellie et sa discussion avec Marlène. Tiens, à ce propos, si j’avais peu de doute sur Pedro Pascal, je suis bluffé par Bella Ramsey. Elle a trouvé le ton juste (dans la voix notamment) pour jouer Ellie.

J’aurais encore plein de choses à dire que ce soit sur l’excellent générique, l’utilisation ingénieuse des codes couleurs du jeu afin de se repérer dans l’espace etc etc mais on va attendre la suite des aventures. 

Pour l’instant c’est du tout bon en tout cas

 


 

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