lundi 4 juin 2018

10 films - 10 moments de vie : Macross : Do you Remember love ? de Shōji Kawamori et Noburo Ishiguro




1995 et j’ai 16 ans

C’est l’été et je travaille dans les champs pour me faire un peu de blé. C’est pas la première année que je fais cela. L’avantage de vivre dans un petit village de Seine-et-Marne avec un père ouvrier agricole c’est de toujours avoir un peu de travail au noir à faire à la ferme. J’en ai fait des kilomètres de rayons de betteraves à enlever les mauvaises herbes pour 20 francs de l’heure. C’est pas grand-chose mais j’étais content d’avoir un peu d’argent de poche pour m’acheter des jeux vidéos. Sauf que les jeux vidéos ça m’emmerde un peu depuis quelques temps et je préfère lire des comics, des mangas et regarder des films et des séries. Surtout que maintenant j’ai la télé et un magnétoscope dans ma chambre.

1995, c’est aussi un période charnière pour les mangas et l’animation japonaise. Depuis tout petit je regarde les œuvres venus de ce pays. J’ai été bercé à Goldorak, Les Chevaliers du Zodiaque et Dragon Ball notamment. Dans les années 90 pourtant une bascule se fait. Via d’autre canaux (la presse jeux-vidéos et l’offre chez le kiosquier ciblant le lecteur de comics) je découvre Akira (BOUM!) et je découvre peu à peu cette culture dans une forme moins censurée. Deux ans avant la fin du Club Dorothée, une offre VHS commence à se développer avec notamment les OAV et films Dragon Ball, Les Chroniques de la guerre de Lodoss, Dominion Tank Police, Cyber City, Venus War ou bien encore Porco Rosso pour ne citer que ce que j’ai découvert à l’époque.

Mais un jour de cet été en tombant sur un catalogue je vois une cassette vidéo de Macross – Robotech, le film. Mon sang ne fait qu’un tour. Oui parce que je vous parle de Dragon Ball, Nikky Larson, Jeanne et Serge, Cobra ou Ranma 1/2 mais le dessin animée qui m’a totalement fasciné à l’époque de sa diffusion c’est Robotech. Cette série de science-fiction contait les aventures d’un immense vaisseau spatial transportant des milliers de personne et défendus par des soldats pilotant des robots transformable. J’aimais aussi les « suites » (je ne savais pas alors que la série telle que je la regardais était un remontage de trois séries différentes) mais rien ne valait les aventures de Rick Hunter, Lisa Hayes, Lynn Minmei, Maximillian Sterling, Claudia Grant et Roy Fokker. A chaque épisode j’étais subjugués par les batailles spatiales et par la vie quotidienne des habitants du SDF-1. Et j’étais amoureux de Lisa Hayes en prime (je ne m’étonne pas trop d’avoir plus tard beaucoup aimé le personnage du commandant Susan Ivanova dans la série Babylon 5, elle est sa digne héritière)

Forcément je veux cette cassette d’un film dont j’ignorais l’existence et qui, à mes yeux, me remontrerait tout ce que j’aime d’une série dont je n’avais pas vu un épisodes depuis des années. Arrive le jour où j’ai le Graal dans les mains (grâce à mes sous gagnés dans les champs) et que je l’insère dans le magnétoscope.

Figurez-vous que je fus un peu déçu lors de mon premier visionnage. Naïvement je m’attendais vraiment à retrouver TOUTE la série Macross dans un film de deux heures. Forcément ne pas voir, par exemple, l’histoire d’amour entre Max et Miryia m’a attristé. Mais cette déception n’a guère durée et au second visionnage quelque mois plus tard et après avoir appris le travail d’adaptation de ce type de film j’ai enfin pris un énorme pieds.

Si j’adore la série Macross (revu également grâce à une excellente édition dvd me permettant aussi de voir à quel point l’adaptation américaine a dénaturée le message de la série), le film m’enthousiasme par sa capacité à avoir pu synthétiser tout ce qui fait la force de la série avec une réalisation sublime.

L’ouverture du film avec son combat spatial enchaînant sur le concert de Minmei résume très bien tout ce que j’aime dans Macross. Son message est naïf (l’amour sauvera le monde) et il faut supporter cette pop-idol détestable mais je reste toujours transporté par cette capacité à rendre crédible cette cité dans l’espace et je reste subjugué par la bataille finale, à mes yeux la plus grande bataille spatiale que j’ai pu voir dans un film.

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